AXE CÉRÉBRO-SPINAL
Conformément à la distinction que nous avons établie dans
notre discours préliminaire, la dénomination d'axe cérébro-
spinal, d'après l'état actuel de la science, non moins que par
sa propre signification, ne nous semble pas pouvoir être appli-
quée, comme l'ont fait quelques-uns des anatomistes les plus
modernes, à la totalité de la masse encéphalo-rachidienne, mais
doit se restreindre au cordon médian principal, prolongé du
canal rachidien à la base du crâne, d'où procèdent des deux
côtés, comme d'une tige commune, tous les organes pairs, les
nerfs cérébro-spinaux et les organes encéphaliques eux-mêmes.
Il en résulte que l'axe cérébro-spinal se compose de deux parties :
i° la moelle vertébrale proprement dite; a" son prolongement
céphalique que les grands anatomistes des xvi" et xvii" siècles,
Vésale, Varoli, G. Bartholin, T. Willis, Malpighi, etc., sous
le nom de moelle allongée, faisaient déjà remonter jusqu'aux
couches optiques.
MOELLE ÉPINIÈRE.
MutXh- paxiTïK {des Grecs); Ssimpcç é-jx^aXo; [GALIEN); MEDULLA- SPINAUS, S. DORSALIS {des Latins); CEREBRUM OBLONGATUM {COLL1NS); S. CAUDEX
DORSALIS, S. FUNICULUS SPINALIS, S. CEREBRUM LONGUM (Nonnulli); SUMMUS CORPORIS HUMANI NERVUS [MONRO, ARNEMANN);
prolongement racliidien {CHAUSS1ER).
La moelle est cette portion del'axe cérébro-spinal, funiculaire, fibreuse, séreuse et fibro-vasculaire, la moelle suit les inflexions
Cylindroïde, symétrique, molle et de couleur blanchâtre, qui oc- du canal vertébral, dans lequel elle ne flotte pourtant pas libre-
cupe la plus grande partie du canal rachidien. ment, maintenue qu'elle est et véritablement suspendue dans le
La moelle est, sous le rapport de la vie fonctionnelle, la partie liquide cérébro-spinal : de chaque côté, par les ligamens dentelés
fondamentale du système nerveux des vertébrés, comme la co- et les origines des nerfs ; en haut, par sa continuité avec le bulbe
lonne vertébrale est la partie fondamentale de leur squelette. rachidien et celle des membranes pie-mère et arachnoïde encé-
phalo-rachidiennes ; en bas, par le ligament caudal ou coccygien.
Délimitation. La limite de la partie supérieure delà moelle Ces moyens de fixité ne sont cependant pas tels, qu'ils empêchent
a été établ.e de diverses manières par les auteurs. Ainsi , nous toute espèce de déplacement de la moelle. En effet, elle est suscep-
avons vu que les grands anatomistes, de Vésale à Malniehi la tihla ^ __r 1 i„™ *. • »j * • 1 < 1 >m
M b r'b111 > ia noie de s incliner latéralement jusqu a un certain degré, de s éle-
faisaient continuer jusqu'aux couches optiques. Scemmerrin» vo-ot- i„ > u • i j j j ,
J 1 1 H ^mmer ring, ver et de s abaisser, ou du moins de s étendre et de se reployer ou
Bichat et Chaussier la terminent au niveau du sillon nui sémre ^ -afn i„ h * j i i a ■ ■
qui sépare se refouler sur elle-même dans lesmouvemens de flexion ou d
ex-
la protubérance du bulbe. Pour nous, admettant l'opinion de tension du tronc, comme il résulte des observations de plusieurs
Haller, Gall, Meckel, et nous conformant à la délimitation à-la- anatomistes, et notamment de M. Cruveilhier, qui évalue de 5 à
fois anatornique et physiologique, aujourd'hui généralement 4 centimètres la limite d'allongement et de rétraction,
admise, nous Ja ferons commencer au niveau du grand trou
occipital, ou, plus exactement, en regard de l'angle inférieur Volume de la moelle comparé à celui du corps. Les auteurs
delà décussation des pyramides antérieures, entre les filets ra- d'anatomie comparée ont noté que, relativement au volume
diculaires voisins du grand hypoglosse et de la première paire du corps de l'animal, le volume de la moelle était d'autant plus
cervicale, où le cylindre offre un léger rétrécissement circulaire grand que l'activité vitale était plus considérable. Les oiseaux oc-
au collet. Quant à sa terminaison inférieure, elle est loin d'être cupent le premier rang dans cette classification. Chez l'homme,
la même dans tous les sujets, et varie, en outre, chez le fœtus qui vient après, la moelle présente en hauteur, dans l'adulte, de
et chez l'adulte : i° Dans l'adulte, elle peut présenter une diffé- 38 à 45 centimètres; sa circonférence, qui varie suivant les
rence de longueur marquée par l'étendue qui sépare la onzième régions, est, dans sa partie la plus étroite, de 26 millimètres,
vertèbre dorsale de la troisième lombaire, bien qu'habituelle- et de 45 millimètres dans sa partie la plus volumineuse,
ment sa longueur moyenne la fasse terminer à la première ou à
la deuxième vertèbre lombaire; disons même qu'il est très rare Poids et volume de la moelle comparé au poids et au volume
qu'elle atteigne à ces deux limites extrêmes. 20 Chez le fœtus, de l'encéphale et de ses parties. En comparant le poids et le
jusqu'au cinquième mois de la grossesse, et quelquefois, par ex- volume des différentes parties du centre céphalo-rachidien, Sœm-
ception, jusqu'à la naissance, la moelle se prolonge dans l'inté- merring a posé une autre loi, qui. sans infirmer la précédente,
rieur du canal sacré établit que, de tous les animaux, l'homme est celui dont l'encé-
phale est le plus considérable par rapport à la moelle épinière.
Situation, direction et moyens d'union. La moelle épinière Chaussier, suivant une marche analogue, est arrivé à un résultat
est située dans le canal rachidien, à la partie médiane du tronc, qui tendrait à établir que, chez l'adulte, le poids de la moelle est
postérieure clans l'homme, supérieure dans les quadrupèdes, en à celui de l'encéphale comme un est à dix-neuf à vingt-cinq, et,
arrière ou au-dessus des organes digestifs, respiratoires et circu- chez l'enfant nouveau-né, comme un est à quarante. Meckel, au
latoires, caractère qui distingue les animaux vertébrés des inver- contraire, prétend que le seul rapport vrai, chez l'adulte, est celui
tébrés, où le grand cordon nerveux central est antérieur ou infé- qne Chaussier a établi chez l'enfant. Cette différence dans les ré-
rieur. Protégée efficacement par une quadruple enveloppe osseuse, sultats a paru à quelques anatomistes s'expliquer par la manière
Conformément à la distinction que nous avons établie dans
notre discours préliminaire, la dénomination d'axe cérébro-
spinal, d'après l'état actuel de la science, non moins que par
sa propre signification, ne nous semble pas pouvoir être appli-
quée, comme l'ont fait quelques-uns des anatomistes les plus
modernes, à la totalité de la masse encéphalo-rachidienne, mais
doit se restreindre au cordon médian principal, prolongé du
canal rachidien à la base du crâne, d'où procèdent des deux
côtés, comme d'une tige commune, tous les organes pairs, les
nerfs cérébro-spinaux et les organes encéphaliques eux-mêmes.
Il en résulte que l'axe cérébro-spinal se compose de deux parties :
i° la moelle vertébrale proprement dite; a" son prolongement
céphalique que les grands anatomistes des xvi" et xvii" siècles,
Vésale, Varoli, G. Bartholin, T. Willis, Malpighi, etc., sous
le nom de moelle allongée, faisaient déjà remonter jusqu'aux
couches optiques.
MOELLE ÉPINIÈRE.
MutXh- paxiTïK {des Grecs); Ssimpcç é-jx^aXo; [GALIEN); MEDULLA- SPINAUS, S. DORSALIS {des Latins); CEREBRUM OBLONGATUM {COLL1NS); S. CAUDEX
DORSALIS, S. FUNICULUS SPINALIS, S. CEREBRUM LONGUM (Nonnulli); SUMMUS CORPORIS HUMANI NERVUS [MONRO, ARNEMANN);
prolongement racliidien {CHAUSS1ER).
La moelle est cette portion del'axe cérébro-spinal, funiculaire, fibreuse, séreuse et fibro-vasculaire, la moelle suit les inflexions
Cylindroïde, symétrique, molle et de couleur blanchâtre, qui oc- du canal vertébral, dans lequel elle ne flotte pourtant pas libre-
cupe la plus grande partie du canal rachidien. ment, maintenue qu'elle est et véritablement suspendue dans le
La moelle est, sous le rapport de la vie fonctionnelle, la partie liquide cérébro-spinal : de chaque côté, par les ligamens dentelés
fondamentale du système nerveux des vertébrés, comme la co- et les origines des nerfs ; en haut, par sa continuité avec le bulbe
lonne vertébrale est la partie fondamentale de leur squelette. rachidien et celle des membranes pie-mère et arachnoïde encé-
phalo-rachidiennes ; en bas, par le ligament caudal ou coccygien.
Délimitation. La limite de la partie supérieure delà moelle Ces moyens de fixité ne sont cependant pas tels, qu'ils empêchent
a été établ.e de diverses manières par les auteurs. Ainsi , nous toute espèce de déplacement de la moelle. En effet, elle est suscep-
avons vu que les grands anatomistes, de Vésale à Malniehi la tihla ^ __r 1 i„™ *. • »j * • 1 < 1 >m
M b r'b111 > ia noie de s incliner latéralement jusqu a un certain degré, de s éle-
faisaient continuer jusqu'aux couches optiques. Scemmerrin» vo-ot- i„ > u • i j j j ,
J 1 1 H ^mmer ring, ver et de s abaisser, ou du moins de s étendre et de se reployer ou
Bichat et Chaussier la terminent au niveau du sillon nui sémre ^ -afn i„ h * j i i a ■ ■
qui sépare se refouler sur elle-même dans lesmouvemens de flexion ou d
ex-
la protubérance du bulbe. Pour nous, admettant l'opinion de tension du tronc, comme il résulte des observations de plusieurs
Haller, Gall, Meckel, et nous conformant à la délimitation à-la- anatomistes, et notamment de M. Cruveilhier, qui évalue de 5 à
fois anatornique et physiologique, aujourd'hui généralement 4 centimètres la limite d'allongement et de rétraction,
admise, nous Ja ferons commencer au niveau du grand trou
occipital, ou, plus exactement, en regard de l'angle inférieur Volume de la moelle comparé à celui du corps. Les auteurs
delà décussation des pyramides antérieures, entre les filets ra- d'anatomie comparée ont noté que, relativement au volume
diculaires voisins du grand hypoglosse et de la première paire du corps de l'animal, le volume de la moelle était d'autant plus
cervicale, où le cylindre offre un léger rétrécissement circulaire grand que l'activité vitale était plus considérable. Les oiseaux oc-
au collet. Quant à sa terminaison inférieure, elle est loin d'être cupent le premier rang dans cette classification. Chez l'homme,
la même dans tous les sujets, et varie, en outre, chez le fœtus qui vient après, la moelle présente en hauteur, dans l'adulte, de
et chez l'adulte : i° Dans l'adulte, elle peut présenter une diffé- 38 à 45 centimètres; sa circonférence, qui varie suivant les
rence de longueur marquée par l'étendue qui sépare la onzième régions, est, dans sa partie la plus étroite, de 26 millimètres,
vertèbre dorsale de la troisième lombaire, bien qu'habituelle- et de 45 millimètres dans sa partie la plus volumineuse,
ment sa longueur moyenne la fasse terminer à la première ou à
la deuxième vertèbre lombaire; disons même qu'il est très rare Poids et volume de la moelle comparé au poids et au volume
qu'elle atteigne à ces deux limites extrêmes. 20 Chez le fœtus, de l'encéphale et de ses parties. En comparant le poids et le
jusqu'au cinquième mois de la grossesse, et quelquefois, par ex- volume des différentes parties du centre céphalo-rachidien, Sœm-
ception, jusqu'à la naissance, la moelle se prolonge dans l'inté- merring a posé une autre loi, qui. sans infirmer la précédente,
rieur du canal sacré établit que, de tous les animaux, l'homme est celui dont l'encé-
phale est le plus considérable par rapport à la moelle épinière.
Situation, direction et moyens d'union. La moelle épinière Chaussier, suivant une marche analogue, est arrivé à un résultat
est située dans le canal rachidien, à la partie médiane du tronc, qui tendrait à établir que, chez l'adulte, le poids de la moelle est
postérieure clans l'homme, supérieure dans les quadrupèdes, en à celui de l'encéphale comme un est à dix-neuf à vingt-cinq, et,
arrière ou au-dessus des organes digestifs, respiratoires et circu- chez l'enfant nouveau-né, comme un est à quarante. Meckel, au
latoires, caractère qui distingue les animaux vertébrés des inver- contraire, prétend que le seul rapport vrai, chez l'adulte, est celui
tébrés, où le grand cordon nerveux central est antérieur ou infé- qne Chaussier a établi chez l'enfant. Cette différence dans les ré-
rieur. Protégée efficacement par une quadruple enveloppe osseuse, sultats a paru à quelques anatomistes s'expliquer par la manière