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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 3, Text): Anatomie descriptive et physiologique: Moelle épinière, encéphale, nerfs rachidiens et encéphaliques, organes des sens, larynx — Paris, 1844

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https://doi.org/10.11588/diglit.16409#0094
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SYSTÈME NERVEUX CENTRAL.

dès le premier instant de la vie extra-utérine et pendant toute sa
durée. Comme il distend les méninges, sa tension exerce une
grande influence sur la formation des cavités ostéo-membra-
neuses du crâne et du rachis et sur leur configuration à tout
âge. C'est lui qui permet à la tète du fœtus de supporter les
pressions énormes auxquelles elle est soumise dans l'accouche-
ment, et qui préserve le mieux pendant la vie les organes encé-
phaliques et la boîte osseuse du crâne elle-même des chocs
et des pressions extérieurs. L'équilibre de pression entre le
liquide cérébro-spinal et l'air atmosphérique, est la condition
normale la plus essentielle à l'intégrité des fonctions des centres
nerveux. Si la pression intérieure diminue, le crâne s'affaisse chez
le jeune enfant naissant où l'ossification n'est pas encore complète;
ou le sang afflue avec violence vers l'encéphale, dans l'adulte. Si
la pression augmente, les membranes et leurs cavités se disten-
dent, il y a hydrocéphalie. Dans l"un et l'autre cas se manifestent
des phénomènes de compression ou de surexcitation. Ces divers
effets se démontrent expérimentalement. L'évacuation artificielle
du liquide cérébro-spinal chez les animaux, produit le plus sou-
vent un état de torpeur et de faiblesse avec irrégularité des mou-
vemens telle qu'ils ne peuvent se soutenir; parfois au contraire
elle cause un état d'anxiété, d'agitation et de fureur.L'accumu-
lation du liquide n'a pas des effets moins prononcés. L'injection
dans la cavité sous-arachnoïdienne d'une certaine quantité d'eau
distillée à 38 degrés centigrades cause aussitôt l'assoupissement
<?t la paralysie.

L'une des conséquences nécessaires de l'équilibre de pression
est que le liquide remplisse exactement tous les vides. Aussi,
comme il résulte de nombreuses autopsies faites par M. Magen-
die, le liquide remplace tous les organes absens par vice congé-
nial : l'encéphale tout entier chez certains fœtus où existe néan-
moins la boîte du crâne; le cervelet, un lobe cérébral, etc., dont
rien dans la configuration du crâne ne trahissait l'absence. Ega-
lement dans les maladies et chez le vieillard, c'est le liquide
cérébro-spinal qui supplée à toutes les pertes de substance.
La présence de détritus de la substance cérébrale signalée par
M. Couerbe dans le liquide extrait de plusieurs cadavres, donne
à ces faits une grande signification pour la pathologie et la phy-
siologie de l'âge avancé.

CLASSIFICATION DU SYSTEME NERVEUX

L'ordre dans lequel il convient de tracer l'exposition d'organes
aussi importans et qui renferment un aussi grand nombre de
parties que le centre nerveux cérébro-spinal, mérite bien l'exa-
men le plus sérieux, par l'influence qu'il peut avoir sur la marche,
les progrès et l'intelligence des études. Cet ordre, évidemment,
ne peut être que de deux sortes, anatomique ou physiologique.
Le premier est précis et certain; mais dépourvu de toute signi-
fication , il exige trop d'efforts de la mémoire, sans résultats
satisfaisans pour l'esprit. L'autre est moins rigoureux, mais il
aide à retenir les faits et, par cela même, facilite les recherches
pour des progrès nouveaux. C'est donc la marche naturelle et
légitime de la science de substituer peu-à-peu dans l'exposé
des faits de l'anatomie, l'ordre phj siologique à l'ordre pure-
ment topographique à mesure que la destination fonctionnelle
des organes devient moins obscure. A la vérité cette méthode
n'est jamais si complète qu'elle n'emprunte fréquemment à la
première lorsque, dans l'absence de données physiologiques,
l'anatomiste n'a pour se guider dans la classification de certaines

L'équilibre de pression n'est pas moins important entre les
liquides périphérique et ventriculaire. Dans un système dont
toutes les parties sont solidaires, l'accumulation sur un point
devant naturellement réagir sur l'ensemble, les mêmes phé-
nomènes de compression se manifestent, soit que la turges-
cence occupe la surface hémisphérique ou les cavités ventri-
culaires. Une cause assez fréquente de ce défaut d'harmonie est
l'oblitération ou l'occlusion accidentelle de l'orifice des cavités
encéphaliques.

Le liquide cérébro-spinal qui, dans l'état physiologique, pré-
serve les organes nerveux de toute compression , exerce la même
influence sur les vaisseaux sanguins. C'est sur le trajet des princi-
pales artères et des nerfs que sont situés les confluens. Le liquide
qui baigne ces organes, les isole de la pression des masses encé-
phaliques ou des parois osseuses. Il paraît bien que c'est dans
le même but que le liquide accompagne les nerfs jusqu'à leur
sortie du crâne et du rachis.

Mais pour que le liquide céphalo-rachidien exerce librement
ses fonctions il est nécessaire qu'il soit intact clans ses qualités
physiques et chimiques. Sous le point de vue physique ses de-
grés divers de fluidité ou de consistance paraissent exercer une
grande influence sur les fonctions. La moindre différence dans
sa température suffit même pour causer certains phénomènes
morbides. Ainsi en aspirant avec une petite seringue le fluide
cérébro-spinal sur un animal, et le réinjectant après avoir pris
le soin de maintenir sa chaleur normale, aucun elfet ne se pro-
duit; mais si avant l'injection on l'a fait un peu refroidir, l'ani-
mal est immédiatement pris de frissons et de tremblemens. Sous
le point de vue chimique, l'eau pure ne peut suppléer le liquide
cérébro-spinal; toute solution quelconque qu'on y injecte donne
aussitôt lieu à des accidens, et celles qui ont des propriétés toxi-
ques manifestent à l'instant leurs effets.

11 resterait pour terminer avec M. Magendie, l'histoire, si inté-
ressante de ce liquide, à montrer le rôle immense qu'il joue dans
la pathologie des centres nerveux : mais pour tous ces détails et
pour tant d'autres qui nous auraient menés trop loin, nous ne
pouvons mieux faire que de renvoyer à l'ouvrage original, assu-
rément l'un des plus complets, comme aussi des plus importans
qui aient été faits dans la science à notre époque.

ENCÉPHALO-RACHIMEN OU CÉRÉBRO-SPINAL.

parties, d'autre raison que celle de leur voisinage avec des or-
ganes mieux connus dans leurs fonctions. Mais si ces irrégula-
rités montrent des lacunes, du moins elles n'établissent pas
d'erreurs, et, par les vides mêmes qu'elles indiquent, elles tra-
cent la voie pour de nouvelles recherches.

Ces considérations qui ressortent de l'histoire de toutes les
parties de la science, s'appliquent encore plus particulièrement,
à celle du centre nerveux céphalo-rachidien, où la distinction
physiologique des organes offre tant de difficultés. Dans l'état
actuel de la science, comme on ne possède de données physiolo-
giques positives que sur les masses , ce n'est que sur elles aussi
que peut porter une classification motivée. C'est dans ce sens
que nous séparons de l'encéphale proprement dit le prolonge-
ment céphalique de la moelle. Quant aux organes encéphaliques,
ignorant leurs fonctions spéciales., dans leur exposition nous ne
pouvons, comme on le fait, que suivre l'ordre topographique in-
diqué par leurs connexions.
 
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