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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 3, Text): Anatomie descriptive et physiologique: Moelle épinière, encéphale, nerfs rachidiens et encéphaliques, organes des sens, larynx — Paris, 1844

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https://doi.org/10.11588/diglit.16409#0093
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ENVELOPPES ENCÉPHALO-R.4CHID1ENJNES.

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la dure-mère ne lui permettent aucun mouvement. Tout au plus, substance grise au moins ne semble contenue que par des capil-
peut-on admettre que cette membrane» comme tous les tissus laires en réseaux émanés eux-mêmes de la pie-mère,
fibreux, est douée d'une certaine contractibilité prouvée en pa- a." La seconde fonction de la pie-mère est la sécrétion du li-
thologie parle développement de diverses tumeurs. quide céphalo-rachidien. L'opinion de M. Magendie que la pie-
Une autre question, plus importante, est celle quia pour objet mère est chargée de cette sécrétion n'est pas seulement fondée
de déterminer si la dure-mère est sensible. Van HelmontetStahl, sur la texture vasculaire de cette membrane et le siège du liquide
sans autre appui qu'une spéculation imaginaire, ayant fait des à sa surface externe : une portion de la pie-mère étant mise à
méninges le siège de la sensibilité, en concluaient secondaire- découvert sur un chien vivant, on en voit transpirer un liquide;
ment que la dure-mère était sensible. Haller, Zinn, Borde- et si on fait à l'animal une injection d'eau à 38'' centig., dans les
nave, etc., interrogeant la voie de l'expérience, trouvaient la veines, l'exhalation du liquide devient aussitôt plus abondante,
dure-mère dépourvue de sensihilité à tous les agens mécaniques Le liquide cérébro-spinal se reproduit avec une grande rapi-
et chimiques. Broklesbj, par la même voie, était resté dans le dité. Si l'on en fait la ponction entre l'occipital et l'atlas, il s'é-
doute; tandis que Baglivi disait avoir réveillé un animal en- chappe d'abord en jet continu, puis par intervalles isochrones
dormi en piquant la dure-mère, et que Lecat, toujours d'après auxmouvemens d'inspiration et ne tarde pas à paraître épuisé,
l'expérience, accordait à la dure-mère une telle sensibilité qu'elle Fermant alors l'orifice pour faciliter une nouvelle accumulation,
était, selon lui, plus exquise que celle delà peau. Enfin M. Lan- une seconde ponction, pratiquée le lendemain, prouve qu'il s'est.
get assure avoir trouvé, sur des chiens, la dure-mère insensible reproduit en entier. La même expérience peut réussir plusieurs
dans la portion supérieure, tandis que, en la raclant avec un jours de suite,
scalpel au niveau des fosses temporales, l'animal donnait des

signes non équivoques de douleur. Mais dans ce dernier cas , Propriétés physiologiques du liquide céphalo-rachidien.

est-ce la dure-mère ou les plexus nerveux de la fosse sphéno-

temporale dont la lésion a causé des signes de sensibilité? Voici i° Mouvemens. Le liquide céphalo-rachidien obéit à un double

un bel exemple, entre tant d'autres, du vague que laissent si sou- mouvement ondulatoire sous l'influence de la respiration. 11

vent après elles les vivisections dont le témoignage est prôné par afflue dans la cavité rachidienne par l'effet de l'inspiration , et

tant d'observateurs comme irrécusable. Ici, où les résultats coin- dans les cavités encéphaliques par l'effet de l'expiration. Ce phé-

portent à-la-fois les deux termes extrêmes et le moyen, la question nomène se traduit en sens contraire dans le spina-bifula dont la

n'est guère plus avancée que si elle était encore à poser. Si nous poche non contenue s'affaisse durant l'inspiration et se gonfle au

en référons à l'anatomie, nous dirons que la dure-mère renfer- contraire à chaque expiration et pendant les cris et les efforts,

mant des plexus de nerfs gris, il est présumable qu'elle doit être M. Magendie a constaté expérimentalement ce double fait sur

sensible, au moins dans l'état pathologique, sinon par elle-même, l'animal vivant. Il adapte à la cavité sous-arachnoïdienne, derrière

'»oi„s pa,- l(.s nerfs qu'elle renferme dans ses canaux fibreux. l'occiput, un tube de verre de 3 à 4 décimètres de hauteur et de

Une pareille assertion est encore bien vague, mais nous ne quelques millimètres de diamètre, qui contient un peu d'eau

voyons guère comment, par l'expérience, on pourrait arriver à colorée. Le liquide, à chaque double mouvement respiratoire,

plus de précision. monte et baisse dans le tube avec une force qui atteint souvent

jusqu'à moitié de sa hauteur.

Arachnoïde. On admet cpie celte membrane, de l'ordre des L'influence des mouvemens respiratoires sur le flux et le re-
séreuses, est pour les organes encéphalo-rachuhens ce que la flux du liquide céphalo-rachidien est facile à comprendre. On
plèvre et le péritoine sont pour les organes thoraciques et abdo- sait que, dans l'inspiration , le sang veineux est attiré vers h;
minaux; ce qui semblerait signifier, quoiqu'on ne s'explique cœur droit. L'aspiration se faisant sentir de proche en proche,
pas à ce sujet, que l'arachnoïde est une membrane de glissement, dans les sinus et les veines de l'encéphale et du rachis, un vide
puisque c'est la fonction que l'on assigne aux autres séreuses. s'y produit, et comme l'action est plus intense sur les sinus rachi-
A l'appui de cette opinion on allègue la vapeur séreuse dans sa diens, un vide plus grand s'y opère et le liquide afflue dans les
cavité que l'on suppose démontrée par l'état cadavérique. Mais cavités de la moelle; ce qui tient, comme le fait observer
outre que cette fonction de glissement est assez insignifiante M. Magendie, à ce que le liquide est aspiré avec le sang veineux,
pour les organes céphalo-rachidiens, surtout avec l'interposition Le mouvement inverse a lieu par l'expiration, le sang noir qui
du liquide cérébro-spinal, jusqu'à ce que des nervules très abon- est refoulé dans les sinus rachidiens, plus dilatables que ceux de
dans y soient prouvés, je ne sais, quant à moi, si l'arachnoïde l'encéphale, opérant du même coup l'ascension du liquide spinal
peut être absolument assimilée aux séreuses abdominale et tho- vers les cavités rachidiennes. Cet échange de liquide, au reste,
racique où la présence de deux sortes de nerfs, en si grand nom- ne s'exerce guère que du liquide spinal à celui des ventricules
bre, semble accuser l'existence d'une fonction très essentielle, cérébraux , la couche extérieure des hémisphères ne témoignant,
encore inconnue. dans les expériences, que d'une faible oscillation.

Pie-mère. On connaît à cette membrane deux fonctions très a" Fonctions. M. Magendie qui a fait ce que l'on peut appeler

importantes. i° Sa texture essentiellement vasculaire et les nom- l'anatomie du liquide céphalo-rachidien, n'a rien laissé non plus

breux capillaires qu'elle-même reçoit, ne permettent pas de à désirer sur sa physiologie et sa pathologie. Ce fluide exerce,

douter qu'elle ne soit la membrane nourricière de la substance par rapport aux centres nerveux, des fonctions mécaniques très

nerveuse. On a dit aussi qu'elle était la membrane de conten- importantes. Comme il remplit tous les vides et revêt toutes les

tion de la pulpe nerveuse, qui, pour la moelle surtout, est dif- surfaces, il fait équilibre à tout âge par une pression excentrique,

fluente dès qu'on arrache son enveloppe. Cette opinion est d'au- ou de dedans en dehors, à la pression concentrique extérieure

tant plus raisonnable que le même fait existe au cerveau dont la de l'eau de l'amnios pendant la vie fœtale et dé l'air atmosphérique

t. m

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