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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 3, Text): Anatomie descriptive et physiologique: Moelle épinière, encéphale, nerfs rachidiens et encéphaliques, organes des sens, larynx — Paris, 1844

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https://doi.org/10.11588/diglit.16409#0310
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504

ORGANE DES SENS.

que et efface en partie, la hauteur des unes et la profondeur des
autres. Par là, se trouve justifiée l'opinion qui attribue à la peau,
entre antres usages, celui d'arrondir les formes. — La peau a
une étendue en superficie notablement supérieure à celle des
organes qu'elle recouvre: ce qui s'explique de bien des façons.

Non-seulement en effet le sens du tact acquiert par là un plus
vaste champ de pe:ception, mais bien des organes jouissent par
là d'une mobilité, d'une facilité d'excursion immédiate bien plus
grande que s'ils n'étaient revêtus que de la quantité de tégument
indispensable à leur fixité.

M. Sappey a fait des recherches très consciencieuses sur la
superficie totale de l'enveloppecutanée, chez un homme détaille
élevée, fortement constitué. Cette étendue est de douze pieds
carrés environ. Chez des hommes d'un embonpoint considérable,
elle pourrait atteindre un tiers et une moitié de plus. Toutefois,
M. Sappey pense que chez la moyenne des individus elle ne dé-
passe pas dix pieds carrés. Chez les femmes, la superficie cuta-
née paraît être d'un tiers de moins.

La peau présente une épaisseur très variable, mince au niveau
des yeux, du conduit auditif, de la verge, où elle se continue
avec des muqueuses, elle devient épaisse au niveau des organes
qu'elle doit préserver surtout du contact extérieur.

La couleur de la peau dépend de bien des conditions de mi-
lieu. Elle offre, en conséquence, une grande variabilité. Qu'il
nous suffise de rappeler que ce caractère a servi à classer les races
humaines, et que si les ethnologistes en ont abusé, il est néan-
moins de première importance comme élément de classification
naturelle.

Naturellement les couleurs extrêmes, comme le blanc et le noir,
ne laissent aucune équivoque. Mais au moment où l'on veut tenir
compte des nuances intermédiaires à ces deux extrêmes, les ca-
ractères vagues et sans fixité aucune sont en grand nombre et
indéfinissables.

L'influence du climat sur la couleur semble nulle pour des
individus qui se déplacent d'une latitude dans une autre, ce qui
ne veut pas dire que cette influence soit absolument nulle.

II est remarquable cependant, qu'à travers bien des siècles,
des races blanches aient conservé leur couleur originelle, dans
un pays comme l'Afrique.

La couleur varie non-seulement suivant les races, mais selon
les individus d'une même race. Cela est surtout vrai pour les
individus de la race blanche. Assez généralement l'action du so-
leil, très incontestable sur les hommes qui s'y exposent, pro-
duit des effets variables, suivant les individus.

Mais, par cela même que ces effets se rattachent à une cause
aussi limitée, son influence ne se fait sentir que sur un certain
nombre d'organes, tandis que les variations des couleurs origi-
nelles portent sur tout l'individu.

Chez l'enfant naissant, appartenant à la race blanche, la peau
est d'un blanc rosé. Avec le temps, l'augmentation d'épaisseur
lui donne une coloration blanche. Le reflet bleuâtre que l'on
observe sur les individus d'une belle constitution, est dû à la
fois, à la transparence d'une peau mince et à la présence d'une
riche musculation.

La surface externe de la peau est couverte de poils plus ou
moins développés, suivant les régions du corps. En étudiant l'é-
piderme qui constitue la couche la plus externe de la membrane
téguineri taire, nous aurons à examiner les ongles, qui recouvrent
également les tégumens, mais seulement dans une très petite
superficie.

Les poils, à leur point d'émergence de la peau, sont entourés
d'une saillie, dont l'existence n'est manifeste chez beaucoup de
personnes que sous l'influence de l'air froid. Cette action d'ail-
leurs n'est manifeste que pour des parties ordinairement à l'abri
de l'air. L'existence de ces saillies constitue la différence anato-
mique entre une peau dure et une peau douce ou polie. La peau
des blonds a généralement ce dernier caractère.

Nous reviendrons plus tard sur les orifices que l'on observe à
la surface de la peau.

Nous distinguerons avec Bichat, les plis et sillons en quatre
groupes, division dont le seul tort est de ne pas reposer directe-
ment sur l'anatomie.

i° Les uns sont dus à la contraction des muscles qu'ils recou-
vrent. Exemple : les rides du muscle frontal, les rides du pyra-
midal et du sourcilier, celles de l'orbiculaire; la direction de ces
plis est perpendiculaire à celle du muscle en contraction. Les
plis, de temporaires qu'ils étaient, alors qu'ils sont produits fré-
quemment, deviennent permanents, et expriment ainsi, par la
physionomie qu'ils nous impriment, les passions qui nous pos-
sèdent, ou les idées que nous méditons.

Les rides du dartos reconnaissent pour origine l'extensibilité
de la peau et l'élasticité des fibres dartoïques.

2° Des plis très-nombreux existent autour des articulations et
reconnaissent pour cause les mouvemens qu'on leur imprime.
Très prononcés autour des petites articulations dont toutes les
parties sont réciproquement adhérentes, les plis sont presque
nuls autour des grandes articulations. Si nous examinons la face
palmaire de la main, nous y trouvons trois plis de ce genre :
l'un, dû au mouvement d'opposition du pouce, est supérieur;
l'autre, inférieur, est dû au mouvement d'opposition des quatre
derniers doigts ; le troisième sillon est intermédiaire aux deux
autres: il résulte des deux mouvements. Les plis des doigts et
des orteils varient suivant que l'on envisage le sens de la flexion
et celui de l'extension. Les plis dirigés dans le premier sens sont
plus profonds et plus fixes. Il en résulte qu'ils s'effacent beau-
coup moins pendant l'extension que les seconds pendant la
flexion. Les plis ou sillons du creux du pied ou de la main ont
peu de fixité.

3° Les rides de vieillesse sont de nature toute différente. Lors-
que la graisse a en partie disparu par les progrès de l'âge, l'en-
veloppe cutanée devient relativement trop étendue; elle se plisse
alors dans divers sens. Chez l'enfant et chez l'adulte, cette mem-
brane , douée d'une élasticité plus grande, ne se ride point.
L'âge et l'amaigrissement concourent donc également à la pro-
duction de ces plis. M. Sappey fait observer que l'on a com-
paré à tort certains plis aux plis séniles. Ainsi, le développe-
ment de l'abdomen pendant une grossesse ou une ascite, donne
naissance à des éraillures. Sous le nom de vergetures, on les a
de tout temps rapprochés des précédens. Suivant cet anato-
miste, la cause, la lésion, l'apparence même, sont entièrement
différentes, et les rapprocheraient plutôt des cicatrices. Cepen-
dant ajoutons que la peau distendue par une hydarthrose du
genou ressemble, après la disparition du liquide, beaucoup aux
plis séniles.

4° On observe, à la surface de la peau, des sillons que l'on di-
rait tracés avec la pointe d'une aiguille; très-développés à la
plante des pieds et sur la paume de la main, le pouce les pré-
sente au plus haut degré. Ce sont généralement des courbes
concentriques à concavité supérieure; quelquefois ce sont des
ovales, des ellipses concentriques, des spirales.
 
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