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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 3, Text): Anatomie descriptive et physiologique: Moelle épinière, encéphale, nerfs rachidiens et encéphaliques, organes des sens, larynx — Paris, 1844

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https://doi.org/10.11588/diglit.16409#0211
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DES NERFS CRANIENS EN GÉNÉRAL.

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trouvent indiquées par l'ordre de sortie successive des nerfs
qui traversent la dure-mère.

La nomenclature de Willis fut admise par Vieussens et par
beaucoup d'autres anatomistes; mais vers la fin duxvme siècle,
Scemmering et Vicq-d'Azyr y apportèrent des modifications en
supprimant le nerf sous-occipital qu'ils rangèrent, à l'exemple
de Haller, parmi les nerfs spinaux; ils dédoublèrent encore la
septième paire de Willis en deux nerfs, et la huitième en trois
autres nerfs. D'où il résultait que dans cette classification, ainsi
modifiée, il fallait compter douze paires de nerfs, savoir :

Nerfs olfactifs........ irC paire.

Nerfs optiques........ 2° »

Nerfs moteurs oculaires communs. . 3e »

Nerfs pathétiques....... 4e »

Nerfs trijumeaux....... 5e »

Nerfs moteurs oculaires externes . 6e »

Nerfs faciaux........ 7e »

Nerfs auditifs........ 8e »

Nerfs glosso-pharyngiens .... 90 »

Nerfs pneumo-gastriques..... 10e »

Nerfs spinaux ou accessoires de Willis. 11° »

Nerfs grands hypoglosses .... 12e »

Bichat, le premier, voulut classer les nerfs cérébraux, non
d'après leurs sorties par les trous de la base du crâne, mais
d'après leur lieu d'origine dans l'encéphale; il divisa donc les
nerfs encéphaliques en trois classes :

i° Les nerfs cérébraux proprement dits, au nombre de deux :
l'optique et l'olfactif.

20 Les nerfs de la protubérance, au nombre de six, savoir:
le moteur oculaire commun, le pathétique, le trijumeau, le
moteur oculaire externe, le facial et l'auditif.

3° Les nerfs du bulbe rachidien, au nombre de quatre, qui
sont: le glosso-pharyngien, le pneumo-gastrique, le spinal ou
accessoire de Willis, et l'hypoglosse.

Cette classification n'a pas prévalu parce qu'elle indiquait
seulement les origines apparentes des nerfs, mais non leur origine
réelle dans le centre nerveux ; c'est ainsi que le nerf optique,
qui est désigné comme un nerf naissant du cerveau, a cepen-
dant des origines jusque dans l'isthme de l'encéphale. De même
beaucoup de nerfs que Bichat fait naître delà protubérance ont
une autre provenance. Le nerf moteur oculaire, par exemple,
naît des pédoncules cérébraux, le pathétique du faisceau latéral
oblique de l'isthme ou ruban de Reil, etc.

Toutes les classifications précédentes des nerfs sont, comme on
le voit, exclusivement anatomiques, c'est-à-dire basées, soit sur
leur mode d'origine à l'encéphale, soit sur leur ordre de sortie
par les trous de la base du crâne, soit enfin sur leur mode de
terminaison dans les organes.

Charles Bell le premier a tenté d'établir une classification phy-
siologique, c'est-à-dire qui fût fondée sur les fonctions des nerfs.
Il divisa les nerfs crâniens en quatre catégories :

i° Les nerfs de sensations spéciales. (Nerfs de l'olfaction, de
a vue et de l'ouïe.)

2" Les nerfs de sensibilité générale, savoir : la portion gan-
glionnaire du nerf trijumeau.

3° Les nerfs de mouvemens volontaires, qui sont : les nerfs
moteur oculaire commun, moteur oculaire externe et hypo-
glosse.

4° Les nerfs de mouvemens respiratoires : les nerfs pathétique,

facial , glosso-phryngien, pneumo-gastrique et accessoire de
Willis.

Charles Bell pensait en outre, que chacune de ces catégories
de nerfs tirait ses propriétés spéciales des points déterminés, où
ils prenaient naissance, dans le centre nerveux, et il admettait
que les nerfs de sensibilité générale avaient leur origine sur les
prolongemens de faisceaux postérieurs de la moelle , que les
nerfs de mouvemens volontaires provenaient des prolongemens
des faisceaux antérieurs, et que les nerfs de mouvemens respira-
toires ou involontaires, étaient en rapport avec les faisceaux
latéraux de la moelle qui, suivant le physiologiste anglais con-
stituaient ce qu'il nommait les faisceaux respiratoires de la
moelle épinière. Enfin, les nerfs de sensibilité spéciale n'avaient
de connexion avec aucun des faisceaux de la moelle, mais nais-
saient directement du cerveau.

Cette classification n'a pas été généralement admise, quoique
cette distinction physiologique des nerfs cérébraux fût vraie
sous certains rapports. Aujourd'hui, par exemple, on a complè-
tement abandonné la distinction des nerfs de mouvement, en
volontaires et respiratoires.

M. Foville a proposé une classification fondée sur les mêmes
principes. Cet anatomiste a essayé de démontrer que, parmi les
nerfs crâniens, tous ceux qui sont affectés à la sensibilité géné-
rale ou spéciale naissent sur les prolongemens des faisceaux
postérieurs de la moelle épinière, tandis que ceux qui sont
affectés aux mouvemens prennent naissance sur les prolonge-
mens de ses cordons antérieurs.

Pour certains nerfs crâniens, il est possible de donner la
démonstration de la proposition précédente; en effet, il paraît
incontestable que les nerfs moteur oculaire commun, moteur
oculaire externe, facial, spinal ou accessoire de Willis, naissènt
du cordon antéro-latéral de la moelle épinière, et que les nerfs
trijumeau (portion ganglionnaire), auditif, glosso-phryngien,
naissent de son faisceau postérieur. Mais, pour les nerfs ol-
factif et optique, il est beaucoup plus douteux qu'il en soit
ainsi.

Paletta, suivant toujours le même principe de classfication
physiologique, subdivisa le nerf trijumeau en deux nerfs, l'un
de sensibilité, comprenant la portion ganglionnaire qui naît
sur les prolongemens des faisceaux postérieurs de la moelle,
l'autre de mouvement, qu'il appelle nerf masticateur, et qui
provient des prolongemens des faisceaux antérieurs de la moelle.

/. Millier divise les nerfs encéphaliques ou crâniens d'après
le même principe physiologique, de la manière suivante :

1° Nerfs purement sensitifs ou des sens-supérieurs, qui sont:
l'olfactif, l'optique et l'acoustique.

2° Les nerfs mixtes à racines doubles, qui sont: le trijumeau,
le glosso-pharyngien, le pneumo-gastrique avec l'accessoire de
Willis, et chez plusieurs mammifères l'hypoglosse.

3° Des nerfs principalement moteurs à une seule racine,
savoir : le moteur oculaire commun, le moteur oculaire externe,
le pathétique et le facial.

Valentin et M. Longet ont reproduit une classification éga-
lement physiologique. Us admettent trois classes de nerfs:

i°Nerfs de sensation spéciale: l'olfactif, l'auditif et l'optique.

20 Nerfs de sensibilité générale, savoir: la portion ganglion-
naire du trijumeau , le glosso-pharyngien et le pneumo-gastri-
que; les deux premiers pouvant, en outre, servir à des sensa-
tions spéciales établissent une transition entre les nerfs de
sensibilité générale et les nerfs précédens.
 
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