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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 1, Text): Anatomie descriptive ou physiologique, appareil de relation, organes de locomotion: ostéologie, syndesmologie — Paris, 1832

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https://doi.org/10.11588/diglit.11456#0033
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PROLÉGOMÈNES. 25

les voies digestives par une couche musculaire non inter- expulsés au dehors par deux émonctoires, la sécrétion uri-

rompue , entourant le tégument interne. Il parcourt succès- naire et l'exhalation cutanée.

sivement l'oesophage , l'estomac, le duodénum, les intestins De l'intimité de toutes les parties, les racines de deux
grêles et les gros intestins : dans ce long trajet, il se mêle ordres de vaisseaux ramènent au cœur les résidus des ac-
aux divers fluides sécrétés par les glandes et les follicules lions organiques. L'un de ces ordres est le système nez-
disposés latéralement à la peau interne ou disséminés dans neux, l'autre le système lymphatique; tous deux convergent
toute son étendue. Invisqué avec la salive dans la houche, le avec les chylifères déjà signalés comme moyen de transport
fluide gastrique le dissout dans l'estomac en une pâte nommée des matériaux extraits des matières soumises à l'action di-
chyme. Le chyme, mélangé dans le duodénum avec la bile et gestive. Le système veineux, confluent commun, se termine
le suc pancréatique, se sépare en deux parties, le résidu ex- par deux troncs à la première des cavités droites du coeur,
crémentitiel ou fèces, et la matière nutritive ou le chyle : Les canaux qui accomplissent le transport du fluide géné-
ce dernier, absorbé, soit par imbibition , soit par la succion ral forment donc un vaste appareil partout continu, mais
de pores imperceptibles , est transporté dans le système de offrant des embranchemens latéraux dont les uns sont desti-
vaisseaux connu sous le nom de chylifères. L'extrémité de ces nés à laisser échapper des produits , comme les glandes, les
vaisseaux se confond dans un-tronc commun avec les lympha- poumons et les surfaces exhalantes qui communiquent avec le
tiques, et les uns et les autres vont aboutir dans les veines dehors, et dont les autres recueillent de nouvelles substances :
et mêler leurs produits avec le sang noir. Dépouillé des qua- telles sont les racines des vaisseaux chylifères , encore les
lités qui le rendent propre à ses fonctions nutritives, quoique poumons et les surfaces cutanée et muqueuses. Les diverses
enrichi du mélange des principes acquis par la digestion, ramifications vasculaires s'ouvrent dans l'intimité de toutes
ce dernier liquide est amené vers un organe central d'impul - les parties, et à la surface des membranes sans ouverture exté-
sion ou cœur. La progression des fluides contenus dans ces rieure, pour y déposer et y reprendre des substances diverses,
divers canaux , soit qu'elle trouve sa cause ou seulement un L'influence nerveuse ganglionaire tient ouvertes ou fer-
auxiliaire dans les mouvemens des parties environnantes, mées toutes ces voies d'issue ou d'entrée existant dans le tra-
soitqu'elle ait lieu par une action de leurs parois, soit qu'elle jet du système circulatoire général. La sécrétion proprement
résulte d'une absorption exercée par les cavités du cœur, dite n'est jamais soumise à l'acte de la volonté , mais l'excré-
ou du choc imprimé à tout l'ensemble circulatoire par ce tion peut l'être; celle des matières excrémentitielles, les fèces,
même organe, cette progression est encore soumise à la puis- l'urine et quelques mucus, est dans ce cas.
sance nerveuse du grand sympathique dont les prolongemens L'appareil de reproduction , quelle que soit l'importance
accompagnent les divisions vasculaires. de son objet, ne joue dans l'organisme d'autre rôle que celui
Le cœur est formé de quatre cavités séparées par une d'un organe sécréteur particulier; mais en raison de son ex-
cloison moyenne en deux parties, droite et gauche, compo- quise sensibilité, qui l'a fait considérer comme un sixième
sées chacune d'une oreillette et d'un ventricule. Le sang vei- sens , son activité plus ou moins grande exerce une influence
neux est reçu dans l'oreillette droite et chassé par le ventricule considérable sur l'énergie de l'action nerveuse. Un tissu par-
du même côté dans un canal unique , l'artère pulmonaire : ticulier qui se gonfle de sang , par l'effet de l'imagination, fa-
celle-ci se subdivise à l'infini dans un espace très-limité que vorise l'excrétion du sperme.

lui offre un organe double , nommé poumon à cause de l'air D'après ce qui précède , la digestion, la respiration , la cir-

qu'il contient. Les capillaires artériels s'y unissent avec les ra- culation, les sécrétions, les exhalations , les absorptions, et,

mifications les plus fines d'un système de tuyaux ouverts au comme derniers résultats, l'assimilation et la dépuration,

dehors, les bronches, formés d'un tissu élastique et tapissés par constituent l'ensemble des actes conservateurs attribués au

une membrane muqueuse ; les divisions bronchiques sont la système nerveux ganglionaire. L'intermittence, si nécessaire

base essentielle de l'organe qui les contient; l'air y est intro- dans les fonctions de la vie animale , se manifeste d'autant

duit et en est exprimé par un mécanisme auquel prennent moins dans celles de la vie organique, qu'elles intéressent plus

parties os et les muscles qui forment les parois élastiques de prochainement la formation ou la répartition du sang arté-

la poitrine , dans laquelle les poumons sont contenus. riel. Ainsi la digestion et les exhalations se suspendent par in-

Par la présence de l'air il s'opère un nouveau changement tervalles ; mais la respiration et la circulation ne font que di-

dans la composition du sang que le cœur a envoyé aux pou- minuer d'activité dans le repos et dans le sommeil, et ne pour-

mons : il acquiert de la rougeur, de la plasticité , de la cha- raient être arrêtées un certain temps sans causer la mort,

leur ; les racines d'un nouvel ordre de vaisseaux, les veines Cette convergence de toutes les pièces de l'économie pour

pulmonaires, lui livrent passage; elles convergent en quatre la production et la conservation du système nerveux se ma-

gros troncs qui ramènent le sang rouge des poumons au cœur nifeste graduellement dans les âges des fœtus, pour se dessi-

gauche; celui-ci, par l'action de deux cavités successives ana- ner complètement lorsque l'être aura acquis une existence

logues aux premières, le reçoit pour le renvoyer par les ar- indépendante.

tères dans toutes les parties du corps. Avec 1 abord du sang Ainsi, instrumens destinés à fournir des notions, à exé-
doué de ces qualités nouvelles coïncide l'énergie de l'action enter les manifestations des actes du système nerveux, ou
nerveuse d'où résulte pour tous les organes l'exercice de leurs moyens d'entretien et de protection de ce système, telles sont
fonctions. La combinaison du fluide artériel avec les tissus les intentions et les dénominations qu'il faut attribuer aux
s'appelle nutrition ou assimilation/ l'élaboration par les parties qui composent l'homme, si l'on considère 1 organisme
glandes ou par les surfaces membraneuses constitue les sécré- sous le point de vue de sa tendance finale.
dons et les exhalations. Dans le travail nutritif, la circula- Dans l'étude de cette machine, la comparaison des condi-
tion, qui apporte de nouveaux produits, entraîne en échange lions matérielles des organes avec leurs usages lire plus de
quelques-uns des élémens anciennement assimilés : ils sont fruits de l'analyse de la forme que des observations sur la

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