DU CORPS HUMAIN A L'EXTÉRIEUR.
cherché à établir, principalement par des détails de confor-
mation interne , la réalité d'une semblable symétrie entre les
moitiés supérieure et inférieure, antérieure et postérieure.
Véritablement il existe, surtout pour les premières, des
analogies assez frappantes; mais , outre qu'elles n'entraînent
pas l'identité de conformation et de structure, comme pour
la symétrie latérale, par un examen approfondi on ne tarde
pas à reconnaître que les différences sont encore plus nom-
breuses .
Le corps de l'homme (corpus, aSy**), dans la station ver-
ticale, se renferme dans une ellipse : il se compose d'une
grande masse centrale , irrégulièrement quadrilatère , le
troncj surmontée d'une partie sphéroïdale, proéminente en
avant, la téte, à laquelle le tronc est lié par un prolonge-
ment rétréci, le cou. Des quatre angles du tronc naissent des
appendices cylindroïdes , les membresdistingués, par leur
position , en supérieurs et inférieurs.
Les différentes parties du corps , brisées, pour l'exercice
des mouvemens, en une série d'articulations ou jointures ,
se replient ou se redressent les unes sur les autres. La pre-
mière espèce de mouvement a reçu le nom de Jleocion, et la
seconde celui d'extension. Pour les membres en particulier,
Je rapprochement ou l'écartement du plan moyen consti-
tuent Y adduction et V abduction. Toutes les actions du corps
humain se rapportent au plan antérieur : aussi est-ce dans
cette direction que s'ouvrent les organes des sens, et que
s'exerce pi-incipalement la flexion, le plus général de tous
les mouvemens, celui dont les intentions sont les plus fé-
condes, et auquel tous les autres paraissent subordonnés. La
tète et les membres s'infléchissent sur le tronc ; ce dernier
s'incurve sur lui-même ; les membres supérieurs, libres et
très-mobiles , servent à la fois, par leurs flexions successives,
d'iustrumens de préhension et de protection. Les membres
inférieurs, destinés au transport, présentent seuls vers leur
partie moyenne, correspondant au quart de la hauteur totale,
une flexion en arrière qui leur permet de se détacher avec
plus de facilité du sol, dans la progression.
La forme humaine offre quelques différences dans les deux
sexes : chez l'homme , le tronc est proportionnellement moins
long que dans la femme ; plus large supérieurement, et plus
étroit inférieurement. Les saillies musculaires, durement
exprimées, sont presque anguleuses. Chez la femme, les
contours s'arrondissent; le tronc est aussi large en bas qu'en
haut ; les membres inférieurs sont plus courts que dans
l'homme, et les articulations plus volumineuses.
Le développement du corps en hauteur, ou la taille hu-
maine, est une des conditions les plus variables de la forme.
La race d'hommes et le climat sont les causes qui paraissent
avoir le plus d'inlluence sur son extension. Les hommes les
plus petits sont ceux qui végètent dans les régions glacées du
pôle ; les climats tempérés nourrissent des peuples d'une
taille moyenne, et par une singularité assez remarquable,
les hommes les plus grands se rencontrent à des latitudes
très-différentes , sous le ciel brûlant des tropiques, et dans
les climats déjà très-froids du nord de l'Europe et du sud
de l'Amérique méridionale. Partout la hauteur de la femme
est proportionnelle à celle de l'homme, et de 4 à 6 pouces
(om, 108 à om, 162) moins élevée. En général, le terme moyen
de la taille humaine est de 5 pieds 3 pouces (im,7o5"""); les li-
miteslesplus ordinaires de son développement sont de 9 pouces
en plus ou en moins, et donnent un rapport de trois à quatre :
ainsi l'homme est déjà très-petit à 4 pieds '/* (im,462mn ), et
très-grand à 6 pieds (im,949m"')- En dehors de ces deux ter-
mes , les variétés individuelles ne peuvent plus être consi-
dérées que comme des anomalies. Si l'on peut s'en rapporter
aux récits des auteurs, les extrêmes connus de la taille hu-
maine seraient d'environ 3 pieds au-dessus et au-dessous des
dimensions que nous venons d'assigner, et la hauteur de
neuf pieds du nègre congo vu par Vandei broeck compren-
drait plus de six fois celle de ce nain de 3y ans qui, au rapport
de Birch, n'excédait pas 16 pouces.
DIMENSIONS (l).
Les parties du corps humain, quelle que soit la taille de
l'individu, observent entre elles certains rapports d'étendue
qui constituent leurs proportions. L'harmonie et la régula-
rité des proportions déterminent la beauté, qui, en général,
suppose la santé et le libre exercice des mouvemens. L'éten-
due relative des diverses sections du corps présente des
nuances infinies dans les individus ; cependant, chez l'homme
sain et valide, les aberrations de cette nature se restreignent
dans des limites assez étroites.
Des trois dimensions, la longueur est celle qui offre les
rapports les plus constans entre les hommes en général, et
entre les parties d'un même individu. Déterminée par le
squelette, elle n'éprouve plus de variations dès que la crois-
sance est terminée , à moins que les os eux-mêmes ne subis-
sent quelque altération : aussi est-ce toujours pour les artistes
l'élément de construction le plus facile à déterminer. Les di-
vers degrés d'embonpoint ou de maigreur rendent très-
variables les rapports de largeur et d'épaisseur ; cependant
il est un degré moyen qui coïncide avec la force et la santé;
l'extrême obésité est un indice de faiblesse , et l'émaciation
suppose l'existence d'une altération organique qui nuit aux
fonctions de nutrition.
Dans l'homme sain, les variations en étendue des diverses
sections du corps sont d'autant moins considérables que
celles-ci contiennent des organes plus importans à l'entretien
de la vie : la tête et le tronc ne sont pas proportionnellement
aussi longs, dans les géans, ni aussi courts, dans les nains,
que le cou et les membres. Quant à ces derniers, ils présen-
tent des aberrations assez remarquables. Les membres qui
composent une même paire offrent toujours les mêmes di-
(1) Jusqu'à ce jour, aucun anatomiste n'avait traite îles dimensions du corps
humain et des proportions de ses différentes parties; les considérations de cette na-
ture se trouvaient reléguées dans les ouvrages destinés aux artistes, comme si elles
ne pouvaient offrir d'utilité que sous le rapport du dessin. Nous avons cru devoir
réparer cette omission en nous emparant d'un sujet qui appartient si évidemment à
la science des formes; nous nous y sommes cru d'autant mieux autorisé que,
comme élément de diagnostic, le médecin et le chirurgien ne sont pas moins intéres-
sés que l'anatomistc à connaître la configuration relative des parties du corps, la
déformation, ou, en d'autres termes, le changement de rapport entre les trois di-
mensions étant un effet nécessaire de presque toutes les maladies. Pour établir nos
proportions, nous avons consulté avec fruit les ouvrages de J. Cousin et de Gérard
Audran, les planches de Martinez, la Table de Gautier, dans la Myologie com-
plète de Duverney, l'écorché de IToudon, et les excellens traités de M. Gerdy, sur
les formes extérieures du corps humain, et de M. de Montabcrt, sur la peinture:
mais ici, comme pour toutes nos planches, nous avons surtout copié la nature, et
nous n'avons rien arrêté que nous n'en ayons trouvé la preuve sur des modèles vivans
d'une belle proportion.
cherché à établir, principalement par des détails de confor-
mation interne , la réalité d'une semblable symétrie entre les
moitiés supérieure et inférieure, antérieure et postérieure.
Véritablement il existe, surtout pour les premières, des
analogies assez frappantes; mais , outre qu'elles n'entraînent
pas l'identité de conformation et de structure, comme pour
la symétrie latérale, par un examen approfondi on ne tarde
pas à reconnaître que les différences sont encore plus nom-
breuses .
Le corps de l'homme (corpus, aSy**), dans la station ver-
ticale, se renferme dans une ellipse : il se compose d'une
grande masse centrale , irrégulièrement quadrilatère , le
troncj surmontée d'une partie sphéroïdale, proéminente en
avant, la téte, à laquelle le tronc est lié par un prolonge-
ment rétréci, le cou. Des quatre angles du tronc naissent des
appendices cylindroïdes , les membresdistingués, par leur
position , en supérieurs et inférieurs.
Les différentes parties du corps , brisées, pour l'exercice
des mouvemens, en une série d'articulations ou jointures ,
se replient ou se redressent les unes sur les autres. La pre-
mière espèce de mouvement a reçu le nom de Jleocion, et la
seconde celui d'extension. Pour les membres en particulier,
Je rapprochement ou l'écartement du plan moyen consti-
tuent Y adduction et V abduction. Toutes les actions du corps
humain se rapportent au plan antérieur : aussi est-ce dans
cette direction que s'ouvrent les organes des sens, et que
s'exerce pi-incipalement la flexion, le plus général de tous
les mouvemens, celui dont les intentions sont les plus fé-
condes, et auquel tous les autres paraissent subordonnés. La
tète et les membres s'infléchissent sur le tronc ; ce dernier
s'incurve sur lui-même ; les membres supérieurs, libres et
très-mobiles , servent à la fois, par leurs flexions successives,
d'iustrumens de préhension et de protection. Les membres
inférieurs, destinés au transport, présentent seuls vers leur
partie moyenne, correspondant au quart de la hauteur totale,
une flexion en arrière qui leur permet de se détacher avec
plus de facilité du sol, dans la progression.
La forme humaine offre quelques différences dans les deux
sexes : chez l'homme , le tronc est proportionnellement moins
long que dans la femme ; plus large supérieurement, et plus
étroit inférieurement. Les saillies musculaires, durement
exprimées, sont presque anguleuses. Chez la femme, les
contours s'arrondissent; le tronc est aussi large en bas qu'en
haut ; les membres inférieurs sont plus courts que dans
l'homme, et les articulations plus volumineuses.
Le développement du corps en hauteur, ou la taille hu-
maine, est une des conditions les plus variables de la forme.
La race d'hommes et le climat sont les causes qui paraissent
avoir le plus d'inlluence sur son extension. Les hommes les
plus petits sont ceux qui végètent dans les régions glacées du
pôle ; les climats tempérés nourrissent des peuples d'une
taille moyenne, et par une singularité assez remarquable,
les hommes les plus grands se rencontrent à des latitudes
très-différentes , sous le ciel brûlant des tropiques, et dans
les climats déjà très-froids du nord de l'Europe et du sud
de l'Amérique méridionale. Partout la hauteur de la femme
est proportionnelle à celle de l'homme, et de 4 à 6 pouces
(om, 108 à om, 162) moins élevée. En général, le terme moyen
de la taille humaine est de 5 pieds 3 pouces (im,7o5"""); les li-
miteslesplus ordinaires de son développement sont de 9 pouces
en plus ou en moins, et donnent un rapport de trois à quatre :
ainsi l'homme est déjà très-petit à 4 pieds '/* (im,462mn ), et
très-grand à 6 pieds (im,949m"')- En dehors de ces deux ter-
mes , les variétés individuelles ne peuvent plus être consi-
dérées que comme des anomalies. Si l'on peut s'en rapporter
aux récits des auteurs, les extrêmes connus de la taille hu-
maine seraient d'environ 3 pieds au-dessus et au-dessous des
dimensions que nous venons d'assigner, et la hauteur de
neuf pieds du nègre congo vu par Vandei broeck compren-
drait plus de six fois celle de ce nain de 3y ans qui, au rapport
de Birch, n'excédait pas 16 pouces.
DIMENSIONS (l).
Les parties du corps humain, quelle que soit la taille de
l'individu, observent entre elles certains rapports d'étendue
qui constituent leurs proportions. L'harmonie et la régula-
rité des proportions déterminent la beauté, qui, en général,
suppose la santé et le libre exercice des mouvemens. L'éten-
due relative des diverses sections du corps présente des
nuances infinies dans les individus ; cependant, chez l'homme
sain et valide, les aberrations de cette nature se restreignent
dans des limites assez étroites.
Des trois dimensions, la longueur est celle qui offre les
rapports les plus constans entre les hommes en général, et
entre les parties d'un même individu. Déterminée par le
squelette, elle n'éprouve plus de variations dès que la crois-
sance est terminée , à moins que les os eux-mêmes ne subis-
sent quelque altération : aussi est-ce toujours pour les artistes
l'élément de construction le plus facile à déterminer. Les di-
vers degrés d'embonpoint ou de maigreur rendent très-
variables les rapports de largeur et d'épaisseur ; cependant
il est un degré moyen qui coïncide avec la force et la santé;
l'extrême obésité est un indice de faiblesse , et l'émaciation
suppose l'existence d'une altération organique qui nuit aux
fonctions de nutrition.
Dans l'homme sain, les variations en étendue des diverses
sections du corps sont d'autant moins considérables que
celles-ci contiennent des organes plus importans à l'entretien
de la vie : la tête et le tronc ne sont pas proportionnellement
aussi longs, dans les géans, ni aussi courts, dans les nains,
que le cou et les membres. Quant à ces derniers, ils présen-
tent des aberrations assez remarquables. Les membres qui
composent une même paire offrent toujours les mêmes di-
(1) Jusqu'à ce jour, aucun anatomiste n'avait traite îles dimensions du corps
humain et des proportions de ses différentes parties; les considérations de cette na-
ture se trouvaient reléguées dans les ouvrages destinés aux artistes, comme si elles
ne pouvaient offrir d'utilité que sous le rapport du dessin. Nous avons cru devoir
réparer cette omission en nous emparant d'un sujet qui appartient si évidemment à
la science des formes; nous nous y sommes cru d'autant mieux autorisé que,
comme élément de diagnostic, le médecin et le chirurgien ne sont pas moins intéres-
sés que l'anatomistc à connaître la configuration relative des parties du corps, la
déformation, ou, en d'autres termes, le changement de rapport entre les trois di-
mensions étant un effet nécessaire de presque toutes les maladies. Pour établir nos
proportions, nous avons consulté avec fruit les ouvrages de J. Cousin et de Gérard
Audran, les planches de Martinez, la Table de Gautier, dans la Myologie com-
plète de Duverney, l'écorché de IToudon, et les excellens traités de M. Gerdy, sur
les formes extérieures du corps humain, et de M. de Montabcrt, sur la peinture:
mais ici, comme pour toutes nos planches, nous avons surtout copié la nature, et
nous n'avons rien arrêté que nous n'en ayons trouvé la preuve sur des modèles vivans
d'une belle proportion.