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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 1, Text): Anatomie descriptive ou physiologique, appareil de relation, organes de locomotion: ostéologie, syndesmologie — Paris, 1832

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https://doi.org/10.11588/diglit.11456#0146
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DES MEMBRES EN GÉNÉRAL.

aussi les os carpiens sont-ils généralement arrondis par leurs
faces, tandis que les autres sont taillés en coin, à facettes planes.
Le carpe s'articule avec l'avant-bras par son bord opposé au mé-
tacarpe; le tarse est articulé avec la jambe par le sommet de sa
lace dorsale. Dans les deux rangées du carpe, les os sont juxta-
posés latéralement : pareille disposition s'observe en avant du
tarse, tandis qu'en arrière les os son,t superposés. C'est donc entre
les secondes rangées que les analogies seront les plus frappantes.
Ainsi l'os crochu, articulé avec les quatrième et cinquième os
métacarpiens, représente le cuboïde, qui supporte les deux der-
niers métatarsiens. Le grand os, le trapèze et le trapézoïde, sont
les analogues des trois cunéiformes ; le moyen cunéiforme sup-
porte le troisième et une partie du second métatarsiens, de même
que le capitatum, le troisième et une partie du second.métacar-
piens. Le petit cunéiforme et le trapézoïde, tous deux rentrans,
et servant de point central d'attache des ligamens dorsaux, cor-
respondent aux seconds métatarsien et métacarpien ; même exac-
titude dans les rapports du trapèze et du grand cunéiforme, avec
les os de prolongement que continuent le pouce ou le gros orteil.
Jusqu'ici nulle difficulté, mais déjà elles commencent dès que
l'on considère le mode d'articulation des deux rangées : au carpe
le grand os et l'unciforme composent une tête articulaire, tournée
vers l'avant-bras; au tarse, le scaphoïde s'interpose, et la tête ar-
ticulaire, formée par l'astragale, est tournée vers les orteils,
double disposition en rapport avec l'opposition des rnouvemens,
dont l'un est commandé par la main et l'autre par la jambe. 11
s'agit en outre de trouver les analogues parmi des os si différens
de forme et de volume. Le pyramidal, articulé avec l'os crochu
et faisant suite au cubitus, semble bien l'os correspondant du
calcanéum, prodigieusement développé, mais offrant les mêmes
rapports par son articulation avec le cuboïde et sa situation au-
dessous du péroné. Le scaphoïde du carpe, qui supporte le tra-
pèze, le trapézoïde et le grand os, à part son articulation immé-
diate avec le radius, représente assez bien le scaphoïde du tarse,
que continuent les trois cunéiformes. C'est donc le semi-lunaire,
jdacé au sommet du carpe, faisant suite au radius, et placé entre
le scaphoïde du carpe et le pyramidal, qui représentera l'astra-
gale, situé au sommet du tarse, continuant le tibia, et intermé-
diaire entre le scaphoïde du tarse et le calcanéum. La principale
différence tient ici au renversement de la cavité énarthrodiale:
la tète se trouvant transposée sur la seconde rangée, le semi-
lunaire, loin d'être convexe comme l'astragale, a dû offrir une
concavité, en même temps que le scaphoïde, au lieu de rester
limité au-dessous de lui, a envahi sur sa face correspondante au
pouce, et s'est placé à son côté de manière à concourir en com-
mun à l'articulation radiale et à environner la tête du grand os,
disposition la plus heureuse pour faire concorder ensemble la
flexion du carpe et l'opposition transversale du pouce et de l'in-
dicateur avec les trois derniers doigts.

Reste le pisiforme dont on ne trouve point l'analogue. Faut-il
considérer comme tel l'os sésamoïde du tendon du long péro-
nier latéral, ou l'épiphyse du calcanéum"? Quoique ces opinions
soient celles de deux hommes d'un très grand mérite, nous ne
voyons pourtant pas cl assez fortes raisons pour adopter l'une ou
l'autre. Au reste, quand deux parties analogues ont des usages
si différens que leur configuration ne peut offrir que des ressem-
blances très éloignées, nous croyons qu'il n'y a rien de mieux à
foire que de prendre les choses telles qu'elles sont, c'est-à-dire
avec les modifications nécessaires dans les intentions de l'orga-
nisme, et, au lieu de s'épuisera chercher de nouvelles analogies
de détails, là où il n'existe plus que des différences, il nous

semble plus utile d'étudier ces différences elles-mêmes dont on
ne tarde pas à trouver la raison clans les exigences imposées par
de nouveaux usages.

Comparaison des dernières fractions de la main et du pied. Le
métacarpe et le métatarse sont presque uniformes. La principale
différence consiste clans le volume énorme, la longueur et la
fixité du premier métatarsien opposés à la brièveté, au peu
d'épaisseur et à l'extrême mobilité du premier métacarpien. Du
reste, les autres métatarsiens, comparés aux quatre os corres-
pondans de la main, sont plus longs, plus grêles dans leurs
corps, un peu plus épais dans leur extrémité fixe et moins volu-
mineux dans leurs têtes. Quant aux doigts et aux orteils, ils
nous sont déjà bien connus dans leur conformité et dans leurs
différences.

INFLUENCE DE LA STRUCTURE DES OS D.ES MEMBRES
SUR LEURS ALTÉRATIONS MORBIDES.

Les conditions anatomiques de la texture des os les disposent,
dans tout le squelette, à certaines maladies: mais c'est surtout
dans les os des membres, où les oppositions de structure sont le
plus tranchées, que ces maladies sont le mieux caractérisées,
outre que la position superficielle de ces os y rend les diverses
sortes de lésions plus fréquentes, en même temps qu'elles sont
plus accessibles aux moyens chirurgicaux, double point de vue
qui ajoute à l'intérêt de leur étude.

i° Fractures. Le volume et le degré de résistance des os sont
au nombre des causes qui ont le plus d'effet sur le siège, la
direction et le nombre de leurs fractures. La substance com-
pacte, mince, dure, fragile et qui forme de longs cylindres
peu flexibles, y est plus exposée que le tissu spongieux ; comme
conséquence, les fractures sont plus fréquentes au corps des os
longs qu'à leurs extrémités et que dans les os courts. Les fractures
du tissu compacte ne survenant, dans la plupart des cas, qu'au-
tant que l'os a été fléchi brusquement au-delà de son extensibi-
lité, sont plus généralement obliques, ou en bec de flûte; les frag-
mens, outre leur inclinaison et le rétrécissement de l'os, ne se
touchant que par des angles ou par des surfaces très minces,
glissent les uns sur les autres et se déplacent avec une grande
facilité. Dans le tissu spongieux des os longs, au contraire, vu
l'obliquité généralement moindre, mais principalement la grande
étendue des surfaces partout contiguës, les solutions de conti-
nuité ont souvent lieu sans déplacement, comme à l'extrémité
supérieure du tibia, et, en tout cas, elles sont toujours plus fa-
ciles à maintenir réduites. Les fractures du col de l'humérus et
de celui du fémur ne font exception à cette règle qu'en raison
même de l'angle que forment ces parties avec le corps de l'os et
de l'extrême mobilité, imprimée à l'un des fragmens par les
muscles rotateurs.

Le degré de violence et la direction de la cause vulnérante,
l'action musculaire et le poids du membre ou du corps ont plus
d'influence sur le siège de la fracture du cylindre des os longs
que le degré de leur résistance ; mais il n'en est pas de même du
tissu spongieux de leurs extrémités. Nous avons déjà fait re-
marquer une application de cette vérité en parlant de la texture
de l'extrémité coxale du fémur. On trouverait également, dans
la position du noyau réticulaire, faisant suite au cône du même
tissu, placé entre les deux condyles de cet os, la cause de leur
séparation. Enfin il en serait de même de la fracture de l'un ou
 
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