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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

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Janvier
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Nostredame, César de: François Quesnel, Freminet et de Monstier
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https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0016
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Chevalier de l’ordre du Roi et gentilhomme ordinaire de la maison
de Sa Majesté. Ces différences de qualifications s’expliquent par les
dates; car tandis que la première lettre est du 3 novembre 1617, la
seconde a été écrite douze ans plus tard, le 18 décembre 1629. Je ne
prends de ces deux documents que les passages relatifs à des artistes.

Première lettre du 3 novembre 1617.

Permettés que je vous supplie de présenter mes très humbles saluts à
M. François Quesnel, et l’asseurer que s’il m’estime quelque chose je ne
l’honore pas moins. L’honneur de sa fréquentation m’a faict partie honeste
homme et vertueux, si tant est que je le sois. Je me suis ressovenu mille et
mille assés de fois de luy et ay porté un désir impatient de scavoir de ses
nouvelles, lesquelles m’ont d’autant plus réjouy que je le désirois conti-
nuellement. Dites luy qu’aagé de soixante quatre ans moins deux mois, je
peins un petit mieux que jamais et fay des pourtraits et des Nostradames à
l’huille dans des ovales de la grandeur d’un sou sans lunetes, où la mère et
le fils sont tout entiers, au moins la mère jusqu’aux genoux; et jusques à la
mort j’aimeray la peinture, comme une vocation noble et digne des seuls
gentils hommes, et ceux qui m’y ont donné des exquis enseignemens ainsi
que le sr Quesnel; voilà pour luy. Ce n’est pas tout : si vous rencontrés le
sr Fréminet, peintre du Roy, faites-luy mes humbles recommandations, et
dites-luy que je l’ay recommandé et dans mon histoire 1 et dans mes che-
valiers et en mes autres poétiques ouvrages et en plusieurs endroits. J’en
présente autant à M. de Monstier, au père duquel, l’un des plus dignes per-
sonnages de son temps, et mon singulier et parfait amy, je dois encore la
toute délicatesse de mes crayons et de ma peinture, tous lesquels avec le
sr Quesnel, si Dieu me donne tant de vie, je donneroy quelque traict d’hon-
neur à la neufvième et dernière partie de mon histoire...

Seconde lettre du 18 décembre 162g.

Pour les saluts de Messieurs de Ste Marthe, des sieurs Quesnel et de
Monstier, les noms desquels j’honore et n’ay en peu de révérence, les rares
pères de l’un et de l’autre ayant esté mes maistres et façonné mes crayons et
mes pinceaux en quelque non vulgaire excellence, je me sens tout glorieux
de leur souvenir et leur en redonne mille pour un. J’auroy grandement et à
mon contentement merveilleux de scavoir quel estât le sieur de Monstier a
faict de mon pourtrait et en quel rang il loge mes poèmes, mes vers et mon
histoire...

(Cette lettre porte cette mention finale : ce xviri décembre auquel j’entre
au septante sept, MDCXXIX.)

1. César Nostredame ou Nostradamus, fils du fameux médecin et astrolo-
gue, né à Salon en 15 55 et mort en 1629, est surtout connu par son Histoire
et chronique de Provence, 1614, in-folio. C’est probablement à cet ouvrage
qu’il est fait ici allusion. Il a aussi laissédesœuvres poétiques, parmi lesquelles
on retrouverait ce qu’il appelle ses chevaliers. Enfin on trouve plusieurs
lettres de lui dans la correspondance de Peiresc conservée à la Bibliothèque
nationale de Paris.

Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley à Nogent-le-Rotrou.
 
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