DOI Heft:
Notes et documents
DOI Artikel:Schneider, René: La première édition des lettres de Nicolas Poussin
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17394#0269
LA PREMIÈRE ÉDITION
DES
LETTRES DE NICOLAS POUSSIN.
(Collection des Lettres de Nicolas Poussin, in-8°, Paris,
impr. de F. Didot, 1824.)
Des documents d’archives* et des rapprochements de
textes éclairent les circonstances curieuses où elle a paru.
Elle est l’œuvre de Quatremère de Quincy, secrétaire per-
pétuel de l’Académie des beaux-arts depuis 1816, qui a
« régenté »1 2 l’art français jusqu’à i83o et mené les clas-
siques à la bataille. Elle ne porte pas seulement la marque
de son esprit impérieux qui corrige le texte de Poussin
comme il juge de haut le génie de M. Ange; elle est, à sa
date, un acte de stratégie que l’historien doit enregistrer.
Quatremère, chez qui l’amour et l’admiration ont toujours
pour revers une haine, aime et prône Poussin contre les
romantiques.
Il ne connaît pas les lettres originales écrites à M. de
Chantelou et qui sont aujourd’hui à la Bibliothèque natio-
nale : il les croit vendues ou perdues depuis la mort du
petit-neveu de l’ami de Poussin, Fabry de Chantelou, en
17963 4. Mais celui-ci les avait laissé copier, en 1754 ou
1755, sous les yeux de son ami Antoine Duchesne'1,
peintre et architecte fort cultivé, prévôt des Bâtiments
1. Archives de l’Académie des beaux-arts, Procès-verbaux
manuscrits, 1823 ; Archives nationales, F1786i7i.
2. Le grief et le mot sont d’Horace Vernet.
3. La trace en fut perdue jusqu’en 1857. Alors un correspon-
dant de l’Institut, M. Beaulieu, les retrouve dans le Poitou et
en négocie l’acquisition pour la Bibliothèque nationale. Cf. Ph.
de Chennevières, Essais sur l’histoire de la peinture française,
1894, p. 307 (Bibl. nat., ms. fr. 12347).
4. Il possédait une petite cire attribuée à Poussin, d’après le
Cléopâtre antique, et qui passa plus tard dans la collection
Gatteaux.
DES
LETTRES DE NICOLAS POUSSIN.
(Collection des Lettres de Nicolas Poussin, in-8°, Paris,
impr. de F. Didot, 1824.)
Des documents d’archives* et des rapprochements de
textes éclairent les circonstances curieuses où elle a paru.
Elle est l’œuvre de Quatremère de Quincy, secrétaire per-
pétuel de l’Académie des beaux-arts depuis 1816, qui a
« régenté »1 2 l’art français jusqu’à i83o et mené les clas-
siques à la bataille. Elle ne porte pas seulement la marque
de son esprit impérieux qui corrige le texte de Poussin
comme il juge de haut le génie de M. Ange; elle est, à sa
date, un acte de stratégie que l’historien doit enregistrer.
Quatremère, chez qui l’amour et l’admiration ont toujours
pour revers une haine, aime et prône Poussin contre les
romantiques.
Il ne connaît pas les lettres originales écrites à M. de
Chantelou et qui sont aujourd’hui à la Bibliothèque natio-
nale : il les croit vendues ou perdues depuis la mort du
petit-neveu de l’ami de Poussin, Fabry de Chantelou, en
17963 4. Mais celui-ci les avait laissé copier, en 1754 ou
1755, sous les yeux de son ami Antoine Duchesne'1,
peintre et architecte fort cultivé, prévôt des Bâtiments
1. Archives de l’Académie des beaux-arts, Procès-verbaux
manuscrits, 1823 ; Archives nationales, F1786i7i.
2. Le grief et le mot sont d’Horace Vernet.
3. La trace en fut perdue jusqu’en 1857. Alors un correspon-
dant de l’Institut, M. Beaulieu, les retrouve dans le Poitou et
en négocie l’acquisition pour la Bibliothèque nationale. Cf. Ph.
de Chennevières, Essais sur l’histoire de la peinture française,
1894, p. 307 (Bibl. nat., ms. fr. 12347).
4. Il possédait une petite cire attribuée à Poussin, d’après le
Cléopâtre antique, et qui passa plus tard dans la collection
Gatteaux.