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Bulletin de l' art pour tous — 1896

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No 125 (Mai 1896)
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L "ART POUR • TOUS

Encyclopédie de fart industriel et décoratif

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paraissant Loxis Les rn-oi.?

Emile Reiber I G. Sauvageot j P. Gélis-Didot

Directeur - Fondateur Directeur Directeur

1861-64 o i886-go\ i865-85 i8gi-g6

PARIS'

, 2, rue Mignon, 2 „

35e Année --—^5— Mai 1896

Librairtes-Imprimeries réunies

Ancienne. Maison Flord rm^^^^^^^F^ 7^nne^parue: 30^

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BULLETIN DE MAI 1896

Le Salon
des Champs-Elysées

par

Henry d'Herville

Exposition sempiternelle, bien combattue,
mais qui reste malgré tout la seule où les jeunes
artistes vont chercher la consécration de leur
talent; néfaste pour beaucoup, l'Exposition des
Champs-Elysées sert à quelques-uns, c'est une
sorte de tremplin qui amène à la réputation,
quelquefois à la gloire.

Le Salon, c'est la réputation par la foule, le
suffrage universel; mais,comme les opinions po-
litiques peuvent changer, l'engouement pour un
artiste change aussi; on crée des écoles nou-
velles, soit; elles soulèvent des discussions, des
admirateurs et des détracteurs, mais qui nous
dira si elles ne sont pas destinées, comme la
pléiade de 1830, à rester des œuvres dont la gé-
néralité est aujourd'hui pour nous médiocre?
Personne; le temps seul mettra juste à leur
place les réputations usurpées et les fausses
renommées.

Pour l'Exposition de cette année, elle n'est
ni meilleure ni pire que les précédentes. Le
Salon de 1896 montre bien l'honnête banalité de
ce temps : aucune tête, aucun talent ne dé-
passent de beaucoup la moyenne. Le grand
reproche que l'on peut faire au Salon, où domine
l'élément jeune, c'est le manque absolu de créa-
tions vraiment originales.

De ce Salon il restera que la peinture moderne
sèche par la puérilité des sujets traités, mais
elle se relève par des qualités d'exécution.

Les sujets, pour la plupart, sont communs et
sans âme. On sent que la nouvelle école n'est
pas hantée de montrer le cœur et le fond de
l'homme, c'est-à-dire de faire comme Michel-
Ange et prendre celte devise : Per visibilia ad
invisibilia. Certes, il y a des exceptions, suivons-
les et comptons-les.

Salle Vil

De MM. Valadon : Tête de vieille sainte, d'une
note trop bitumineuse. — Van der Weyden :
Pastorale, effet assez poétique, mais l'ensemble
général est commun de couleurs. — Vianelli :
Changement de garnison, sujet gentiment traité,
manque d'effet général. — LAutomne dans la
vallée de la Somme de Von est bien terne. —

; Van den Bos : Portrait décoratif, portrait d'assez
; d'allure, mais dont les mains sont mal dessinées ;
j j'aime mieux le porlrait de M"e Jeanne V..., de
! Vagmer, qui est d'une jolie couleur et d'un faire
! consciencieux. — De Vuillefroy nous donne une
| bonne impression locale avec Chemin creux à la
| Bourboule, couleur très chaude et d'une jolie
| harmonie. — Zawiski : le Bosquet de la Reine
i renferme un bon sentiment de poésie; tout au
contraire, M"" Vallet traite ses sujets avec trop
j de chic, pas assez sincère, on devine l'habile
S pastelliste. — De Vigoureux : Bethsabée, a bien
eu tort d'amputer celte femme d'une jambe. —
Vazquez : le Mois de Marie, où nous trouvons
quelques qualités de couleurs, mais mal com-
posé. — Weiss : Portrait de M. J. L. W..., d'une
très bonne indication. — Zwiller : VIndustrie en
Alsace. On ne travaille pas assez dans cet atelier,
tout le monde est au repos. — Walker : Swin-
ging with the tide, London, bonne étude d'après
nature. — Le Chien et Chat, de Vimar, est un
aimable rébus. — M"e Jeanne Tournay : Portrait
de Mme Clovis Hugues, d'un dessin bien lâché.
— Watelin : la Traversée de la rivière, bien na-
\ ture ; le seul défaut, les trois vaches du premier
plan forment une ligne trop droite. — Varin :
Rébecca à la fontaine, que l'on aurait pu tout
aussi bien intituler « Équilibriste en Egypte ».—
\ Stiévenart : le Champ maudit, d'une poésie un
j peu commune. — Weisz : porlrait de Mme Lui\e
, Bertry, tout empreint de la couleur chaude et
vibrante de Rembrandt.— Wallersten : Village
des Alpes-Maritimes, bien nature et très enso-
leillé.— Henri Zo : Bravo Toro, d'une belle har-
monie de tons. — Werthemer : le Tribut de la
Reine. Jolis lions pour descente de lit. — Voi-
zard-Margerie : Matin de printemps, ou la vache
à trois pattes, d'une jolie couleur; mais ce
groupe d'animaux n'est pas assez étudié, ils se.
soutiennent trop l'un et l'autre.

Salle VIII

MM. Attendu : Nature morte, ni mieux ni plus
mal que les années précédentes, manquant
d'effet et trop vu par le petit côté. — Brunet :
Portrait; le portrait ne manque pas d'allure,
mais il est guindé et n'a pas d'effet; nous préfé-
rons celui de M. Bordes, d'un joli mouvement,
plein d'esprit et de talent; la pose est quelque
peu cherchée, mais l'ensemble est bon. — Trois
natures mortes dont il convient de citer tout
d'abord les Pommes, de Me Delabaume, d'une
jolie couleur ; le Pot-au-feu, de MUe Berthaut,
banal et manquant de valeur; puis, les Vieux
Livres, de Baye, d'un travail trop mesquin.

Les regards se portent sur les envois de M. Bis-
) son, toujours la même chose, même note banale,
et d'une facture maladive et cotonneuse.— Bien
maladif aussi le portrait de M. Lavedan, par
Baschet. Certes, l'auteur du Prince d'Aurec
n'a pas ce teint bilieux, portrait qui a dû être fait
très vite, et où il manque la note originale; nous
sommes bien loin du portrait û'Ambroise Tho-

mas; le porlrait de Henri Brisson est du même
auteur, toile officielle, peinture officielle, bien
peint, bien dessiné, mais Iraité sans esprit. — Il
en est de même des deux paysages de H. Biva,
trop fouillés, manquant d'inattendu ; la nature
est plus simple et n'est pas pleine de ces petits
détails qui nuisent à l'harmonie générale. —
M. Chabanian a bien fait d'indiquer sur son cartel
que son tableau était un effet de lune, nous l'au-
rions très bien pris pour un coucher de soleil; son
tableau manque d'effet; il y a pourtant quelques
heureuses touches de lumière sur les vagues. —
Albert Brault : Portrait, très bien dessiné, mais
bien terne de couleur, ce n'est pas de la chair,
il manque de vie. — Les Bacchantes, de Bridgman,
sont trop peinture de salon, les animaux sont en
coton, et les personnages trop maquillés. —
M. Brispot : Trop de tendresse, d'un joli mou-
vement, mais pourquoi ce geste du bras gauche
de la mère? Cela n'est pas naturel et bien disgra-
cieux.— Beaucoup de poésie dans la Femme qui
lit, de M. Bréauté, d'une jolie note grise, ne
manquant pas d'un certain charme. Du même
auteur: le Point, d'une facture très précieuse ; les
deux jolies toiles de M. Bréauté sont relevées
encore par cet Orphée d'occasion de M. Bour-
geois, mauvais de couleur, est bien lassant à
regarder. — M. Bail (J.), c'est un peu toujours
la même chose, trop déjà vu; vous l'avez fait
cent fois ce cuisinier en rouge, chaque année,
même note ; certainement il y a du talent, mais
ne croyez-vous pas qu'il faudrait chercher autre
chose? —Pour finir la salle, deux bons portraits
de MM. Aviat et Félix Barrias.

Salle IX

De MM. Zier : la Belle Impéria et le Portrait
de Mne Germaine H... Le portrait de M'le Ger-
maine H... est bienjolimentpeint, etd'une poésie
très captivante; j'en dirai presque autant de la
Belle Impéria, qui est d'une bonne tonalité, mais
quel œil prometteur ! — Trigoulet : Portraits
d'enfants. L'ensemble de la composition n'a pas
été assez cherché. — Réalier-Dumas : Rivière le
soir. Bonne couleur, d'une heureuse harmonie.
— Plument : le Dernier Espoir, d'un effet un peu
commun. —Le Portrait de Mme A. F...,parVoL-
lon, n'a pas de relief, c'est plat. —Ruch -.Dans les
Alpes suisses. Les chèvres sont en bois et man-
quent totalement de vie.—Walden : les Docks de
Cardif sont d'un effet bien nature. — La Source,
de M. Vallet, a beaucoup de poésie et d'une
jolie couleur.

Tanzi nous donne cette année : Sur l'étang,
étude d'après nature, remplie de transparence,
trompe-l'œil très habile. — Stoddard : Dernier
Souvenir. Que de choses dans une si petite va-
lise!... — Les Oliviers à Menton, de Vautier, sont
d'une bonne couleur locale. — Weill : Prime-
vères. Bonne élude de fleurs, un peu trop ar-
rangée. — Wenker : l'Été. Tableau faux de ton,
la composition n'est pas assez étudiée, chaque
femme forme un tableau différent.

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS. — N» 125.
 
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