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Bulletin de l' art pour tous — 1896

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No 129 (Septembre 1896)
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LÀRTPOUR - TOUS

FNCYCL0P££I£ DE L'ARTJ/VEUSTRIEL ET DECORATIF

a'rav5saal toxis les vryoxs

Emile Reiber

Directeur - Fondateur
1861-64 o 1886-90

Librairies-Imprimeries

.tjt. -T^M-^il -^.m g^gSfflaEBEZik <0\ PARIS

35' Année - ^-2, rue Mignon,2 -, - Septembre 1896

G. Sauvageot j P. Gélis-Didot

Directeur

i865-85 j

BULLETIN DE SEPTEMBRE 1896

Notre Enquête sur les Musées

A la suite de notre article sur les Musées de
province, paru dans le Bulletin de juin de Y Art
pour Tous, plusieurs de nos abonnés nous ont
fait parvenir leur opinion sur les Musées de
leur déparlement. Si cette publication pouvait
réveiller la torpeur des conservateurs et des
Commissions départementales, nous aurions réa-
lisé notre désir.

Henry d'Herville.

-O-

Musée de Montpellier

Le Musée de Montpellier mérite notre atten-
tion pour les efforts constants qui ont présidé à
son installation.

Fondé par Xavier Fabre, peintre, prix de Rome,
il possède près de huit cents toiles parmi lesquelles
nous signalerons plusieurs Greuze admirables et
très authentiques, des miniatures du baron Gros,
deux portraits de Largillière, plusieurs d'An-
toine Coypel; l'École moderne est représentée
par Eugène Delacroix, Thomas Couture, Diaz,
Granet, Girodel, Géricault, Henner, Cabanel,
Tassaert. Beaucoup de toiles anciennes portent
l'étiquette de grands noms, mais en réalité ce
sont des imitations ou des pastiches. Il est vrai
que celte charmante ville ne possède aucun ama-
teur ni connaisseur qui puissent en souffrir.

Il y a quelques années on trouvait à Montpel-
lier de bons amateur.-; et connaisseurs qui ont
fait des dons imporlants, tels que MM. Col-
lol, ancien directeur de la Monnaie à Paris,
Bruyas et Veledcau.

Mais quand la Commission et en particulier
le conservateur songeront-ils à faire arranger
quelques bonnes toiles qui sont dans un état
de vétusté regrettable pour une ville qui se
targue de sentiments artistiques?

Musée de Cambrai

Parmi les Musées qui laissent le plus à désirer
il convient de citer en première ligne le Musée
de Cambrai, qui est à l'heure actuelle dans un
état de vétusté presque complet; la direction
d'un Musée devrait être donnée à quelqu'un qui
se connaisse en art et en ait souci, sans cumuler
fonctions sur fonctions.

Il y a certes quelques bons lableaux au Musée
de Cambrai, c'est-à-dire il y en a eu, car ces
messieurs de la Commission du Musée, nobles
vieillards, ne s'entendent aucunement à ce qui a

rapport à l'art; anciens commerçanls, s'intéres-
sanl plutôt au cadre qu'à la toile, ils ont jugé con-
venable de faire restaurer par des artistes locaux
de superbes portraits qu'ils ont outrageusement
repeints, metlant sur le tein, parcheminé d'un
évêque les sanguines couleurs des pochards ; il
y a aussi bien d'autres tableaux maltraités ; ces
messieurs ont relégué dans les greniers les toiles
qui leur déplaisent, enlre autres le Sacre de
Napoléon peint par David qui se couvre de
chansi et n'est visité que par les araignées. Nous
croyons qu'il est urgent de remédier à cet état
de choses, de ne pas'laisser nos Musées natio-
naux péricliter, faute de soins, en confiant à des
mains inhabiles la direction de nos richesses ar-
tistiques, il ne manque pas d'hommes capables ;
et surtout que les Commissions de chaque ville
ne soient pas composées de gens se désintéres-
sant de toutes les manifestations artistiques ; voilà
d'où vient le mal, et il est bon de le signaler à
l'attention publique.

Musée de Narbonne

Très importante collection de lableaux an-
ciens et modernes, admirablement aménagée
dans l'ancien Palais de l' Archevêché construit au
xivc siècle et restauré par l'habile architecte
Viollet-le-Duc.

Il doit sa fondation, comme la Bibliothèque,
à M. Teissier, ancien préfet de l'Aude; mais
c'est surtout au dévouement des amateurs nar-
bonnais, au zèle de la Commission archéolo-
gique et à M. Paul Tournai qui fit tout pour le
Musée et qui en fui le conservateur pendant
quarante ans. On doit également une mention
spéciale à MM. Peyre et Chaber qui ont légué
leurs collections à cet intéressant Musée.

Toutes les écoles y sont représentées. Mais il
y a certainement un triage à faire parmi ces trois
cent cinquante toiles; beaucoup d'attributions
sont apocryphes ; pour n'en citer que quelques-
unes, nous dirons que les deux Rigaud sont
faux ; le n° 141, attribué à Oudry, est une simple
copie, de même que les Poussin, Titien, Salva-
tor Rosa, Linni, Le Dominiquin, Primalice,
Van der Meulen, Guerchin, Murillo, Prud'hon,
Velasquez et quelques autres.

A côté de ceux-là il serait agréable de signaler
la Vierge et l'Enfant, du Giotto, sous une couche
de peinture moderne, sans doute pour conserver
l'ancienne; une Cléopdtre de Rivalz; Garofalo,
Moralès, Mirevell, Tintorel, Gamelin, Mau-
zaisse, Chardin, Pierre Mignard, Topfer, Pia-
zelta, Lanlara, Palma le Vieux et quelques
autres qui brillent au milieu de pas mal de toiles
dégradées ; état fâcheux, il serait désirable que
le conservateur etla Commission y remédiassent
le plus tôt possible.

Enfin ce Musée peut être considéré comme
l'un des bons du midi de la France.

L'École Française

(suite)*

xvue siècle. ■— C'est l'époque de Louis XIV.
| La littérature, la science et les arts, généreuse-
S ment protégés, prirent un développement et
[ jetèrent un éclat qui, seul, eût suffi pour il-
; lustrer un règne. C'est alors que furent créées
/ nos Académies et une foule d'institutions artis-
tiques ou scientifiques.
Résumé succinct de la création des Académies
i de peinture auxquelles Lebrun a attaché son
nom :

Académie royale de peinture et de sculpture.
— Les poursuites quela communauté des maitres
j peintres avaient droit d'exercer contre les pein-
! très et les sculpteurs qui voulaient se conserver
j libres, engagèrent ceux-ci à se mettre sous la
protection du roi et à former un corps où l'on
entrait, non pour quelque somme d'argent, mais
à cause de l'excellence de ses talents; enfin, à se
procurer un état qui fût en même temps sûr et
j honnête. Lebrun profita du crédit que son mérite
| lui donnait pour solliciter l'établissement d'une
Académie royale de peinture. 11 s'unit à d'autres
S artistes, et par Chamois, célèbre par ses connais-
sancesartistiques, ilfitdresserune requête par les
j plus habiles arlisles; par cette requête il obtint,
j en 1048, un arrêt du Conseil qui permit d'établir
! une Académie où ils s'exerceraient en des études
; publiques et montreraient à la jeunesse à des-
siner d'après nature.

Dès le début, l'Académie s'assemblait en
plusieurs endroits différents et remplissait avec
honneur les promesses faites.

Quelques années plus lard, on établit dans
j l'Académie des leçons de géométrie, de per-
\ spective et d'anatomie. Chauveau enseigna la
( géométrie; Quatroulx, chirurgien de réputation,
i donna des leçons d'anatomie; Abraham Bosse,
J excellent graveur, donna des leçons de perspec-
tive. Cependant chaque membre de l'Académie
était obligé de faire des frais, et cesfrais, quoique
modiques, étant continuels, ralentirent le zèle
de plusieurs académiciens. Les maîtres peintres
s'en aperçurent et firent de nouvelles tentatives
j pour ruiner cette Académie encore faible. Ils
j mirent à leur têle Mignard, piqué de ce que les
peintres académiciens l'avaient négligé; ils le
nommèrent leur prince, et, à l'imitation de l'Aca-
démie royale, ils établirent une Ecole, pour y
j poser le modèle. Leur dessein était de reprendre
les exercices abandonnés par l'Académie et
d'opposer la réputation de Mignard à celle de
Lebrun, de Lesueur et d'autres artistes; mais
ceux-ci, comme par émulation, reprirent leurs
travaux académiques avec plus de vigueur que
j jamais. Dans ces circonstances, la communauté
des maîtres peintres fit proposer à l'Académie

(1) Voy. Art pour Tous, Bulletins de juillet et d'août 1896.

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS. — N» 129.
 
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