tâ L'ART-POUR • TOUS
ENCYCLOPEDIE DE L'ARTJALDUSTRIEL ET DECORA TIE
«graissant tous les no-ots
Emile Reiber
9 "'f***. Directeur - Fondateur
1861-64 o iS86-go
C. Sauvageot P. Gélis-Didot
Directeur Directeur
1865-85 i8gi-g6
Librairies-imprimeries reunies
^^«u~^j>: %m^\mwMu ^cienat,^Vrnor,cl ^iiiitiijiiiiiiliiijiiiiiiiiiii»'^y»™?**»*-3°S»â?
(j^, PARIS y^)
rue Micnon 0 ~1
35e Année ' - ~ Juin 1896
écrivant ses Mémoires. Tableau manquant d'har- ( ont valu à leur auteur une mention honorable
monie, où l'effet n'est pas assez ménagé.— bien méritée. M. Vasnier est un artiste sincère,
BULLETIN DE JUIN 1896 } Chaperon, Pendant la halte manque de plans, et ce qu'il expose cette année nous permet
commun de couleurs, et beaucoup trop de d'espérer beaucoup pour l'avenir,
sécheresse. — Charpin, Sur la grève (Somme),
M
des Champs-Elysées
Chronique artistique
Actéon est très mauvais de dessin, et l'ensemble
général est commun de couleurs. — Didier-
Pouget, la Lande aux bruyères, plateau de Ger
(Hautes-Pyrénées), étude d'après nature très
d'une jolie poésie, peinture sincère et conscien- ^^^«^^«^«^'l^^^^^^^f^^^
cieuse. — Bauré, Carrière, d'un effet de soleil
Le SalOn bien rendu; leciel est un peu trop bleu d'outre-
mer. — Crès, Portrait du lieutenant-colonel
Casadavant. Portrait dur, le contour est trop
sec et la tête s'enlève trop vigoureusement sur
le fond. — Cesbron, les Mercredis che\ le peintre
Français. Il fait peu clair, chez Français, et cet Le Théâtre d'Auditions
intérieur manque d'air. — Artigue, Colin-Mail-
HENRY D'HERVILLE lard. Nous sommes ici devant l'un des meilleurs Un théâtre s'ouvrant sous le haut patronage
envois du Salon. M. Artigue a une excellente de Gérôme, Falguière, Dalou, Aublet et Louise
Suite et fin) (1). couleur, pleine de distinction, et une bien jolie Abbéma, pour le monde des arts; F. Coppée,
entente de la composition. — Bourgeois, Nor- Sardou, Sully-Prudhomme, Massenet, Augusta
mandie, paysage d'une jolie couleur, bien nature. Holmès et Th. Dubois, pour la littérature et la
— Collin, Coin de jardin, d'un ensemble très musique, devait non seulement attirer notre
De MM. DEViLLARio,Fi7/*«e,d'une gamme verte harmonieux ; les personnages sont mal compris attention, mais encore avoir toutes nos sympa-
très harmonieuse. - Comerre (Léon), Portraits. et d'une Hgne Pas très heureuse. - Delgouffre, thies Et dans ce journal, s, répandu dans le
Beaucoup de distinction alliée à une grande ri- Nuit cn Campine. Beaucoup de poésie, tableau monde artistique, il était juste que nous consa-
chesse de coloris. - Dlval, Actéon et Diane. | lraité dans les tons de LavieHe. - Desmarquais, . crions quelques lignes à 1 œuvre de M»« Ma-
Bords de la Seine, à Freneuse (matin). Tableau ( guèra.
faux de tons, mais agréable à l'œil. — Dargent, Le Théâtre d'Auditions, fondé et dirigé par
Bré\al en Saint-Servais. Paysage sans effet, par Mlle Maguèra, est non seulement une œuvre
manquant de proportion; les vaches ont l'air de d'avenir qui doit être encouragée, mais il serait
réussie", dUine "très jôîîe" routeurToTd^ù if se chiens bassels et n'ont sans doule Pas été élu" du devoir du Minis,re dc l'Instruction publique
dégage un charme poétique. - Avec M. Débat- diées d'aPrès nalure- ~ c™n, les Tenailles, j et des Beaux-Arts de subventionner cette œuvre
Ponsan, la Visite au Sculpteur, nous avons un i Rien ne justifie ce titre ; au contraire, intérieur si utile au point de vue artistique et htté-
très bon tableau de plein air, mais où il manque calme, où l'on a l'air de peu raisonner. - téraire.
l'agencement des personnages; nous ne ferons Darnet, le Matin à Chancelade, près Périgueux, Le but principal, poursuivi par M»« Maguèra,
pas le même reproche à M. Anus (Raoul), pour d'une trôs Poétique allure. - Dawant, Captif. est déjouer de jeunes auteurs inconnus et, par
la Fête du 22 Septembre 1892, mais ici c'est le Napoléon, en regardant les soldats en bois de cela de mettre le public à même de les juger.
défaut contraire, cela sent un peu la photogra- son flls' a rair de sonSer aux bataillons carrés S il m était permis de parler de la directrice
phie instantanée. — M. Chigot, le Pèlerinage de de Waterloo. Dainville, le Soir dans les fondatrice de cette œuvre sans froisser beaucoup
Saint-Josse-sur-Mcr est un tableau peu intéres- marais mancïue de Profondeur. - Gaillard, le trop de modestie, je dirais que M»" Maguèra con-
sant, bien commande de l'État, et où tout est PréMaillefer et le Donjon; Chaumont (juin i895), sacre un talent remarquable, aidé par des dons
trop sur le premier plan. - La Jeune Femme, sans grande valeur artistique et d'une tonalité naturels, à diriger ce théâtre; mais aussi si le
de M. Ubeut Braut, dépasse les bornes du per- générale bien commune. - Chartran, Portrait \ dévouement est grand, il doit être agréable de
mis, c'est tout simplement très mauvais, comme de M™ Sarah Bernhardt dans le rôle de Gis- révéler des œuvres nouvelles et d aider un nou-
dessin et comme couleur. - De M. Louis Four- monda^ d'une l™onie délicate de tons ; le vel esprit à prendre sa part commune de gloire.
nier, Portrait de M.....***. Bonne peinture, mais modèlc est Peut-être un peu flatté; mais, la oh ! pas pour la reconnaissance, car la reconnais-
il y a trop de noir dans les chairs. — M. Delà- question de personnalité à part, l'œuvre de S sance est la seule vertu ne pouvant s'allier à la
' \/r ■ 1 1 ■ i ••• M Chartran est une des bonnes rhnses du bienfaisance. El, à ce propos, il me revient une
haye, Marécnalerte, manque de composition, est V4BUWda uuc ueb uunneb enoses uu 1 r y »
, , . ii-i -, 1 Salon vieille légende russe, toute d actualité pour e
beaucoup trop noir; plus loin, le portrait de \ °dlU11- &. . . 1
M. Mesureur, de M. Chalon, d'une tonalité trop Passons rapidement les autres salles, où ne moment, la voici :
lie de vin, manquanl d'élégance._M. Coessin se lr0lIve rien de très important à signaler, j « Deux ou trois jours avant Noël, les fées
de la Fosse, Louis XVI visitant les travaux Toutefois, dans les salles d'architecture, l'œuvre donnaient une fêle dans leur palais d'azur, où
exécutés en vue de la fête de la Fédération par de M- G,IAFÎLES Danne appelle nos récrimina- toutes les vertus furent invitées.
tous les habitants de Paris. Tableau bien dans la Lions- La ChaPelle de la Vierge à Saint-Sulpice « Il vint beaucoup de vertus, des grandes et
noteexactedu temps, très étudié et d'une jolie (aquarelle): c'est mauvais de dessin, commun des petites; les petites étaient plus agréables
harmonie de couleurs. — Le Pont Marie, à Paris, de COLlleul's et sans aucune espèce de qualité. que les grandes, mais toutes semblaient s'en-
de M. Marsac, est un tableau d'après nature,' " Plus loin' l ^SUsc dc Saint-Thégonec (Finis- j tendre fort bien et se connaître intimement,
qui dénote chez son auteur de grandes qua- tère), par M. J. Depertiies, d'une couleur har- « Mais voilà que la reine des fées remarqua
lités de coloriste. M. Marsac nous donnait, l'an- monieuse, avec un joli sentiment de l'étude deux belles dames qui semblaient ne pas se
née dernière, Un Centenaire en Provence et Jour- du Plem air' " " 1)e m- hai<anti 'c Cloître connaître. Elle en prit une par la main et la
née en Provence; ces deux toiles furent très j d"Elne, tfès brillamment rendu; lestons de j mena vers l'autre :
remarquées et valurent à leur auteur une mé- M- Haranl sonl justes, et l'ensemble géné- « La Bienfaisance, » dit-elle en désignant la
daille de 3e classe. ral de son œuvre dégage un charme très première. « La Reconnaissance », ajouta-l-elle
De MM. Charlet (Frantz), Henri Rochefort poétique. — De M. Vasnier, Peintures murales en montrant l'autre.
__ _ du treizième siècle de l'église de Savigny, près « Les deux vertus furent bien étonnées. De-
Coutances (Manche); Une peinture murale dans puis le commencement du monde elles se ren-
(i) voir Bulletin dc l'Art pour Tous, mai 1896. V église Saitit-Sauveur, à Caen. Deux envois qui | contraient pour la première fois. »
BULLETIN DE L'ART POLU! TOUS. — N» 12G.
ENCYCLOPEDIE DE L'ARTJALDUSTRIEL ET DECORA TIE
«graissant tous les no-ots
Emile Reiber
9 "'f***. Directeur - Fondateur
1861-64 o iS86-go
C. Sauvageot P. Gélis-Didot
Directeur Directeur
1865-85 i8gi-g6
Librairies-imprimeries reunies
^^«u~^j>: %m^\mwMu ^cienat,^Vrnor,cl ^iiiitiijiiiiiiliiijiiiiiiiiiii»'^y»™?**»*-3°S»â?
(j^, PARIS y^)
rue Micnon 0 ~1
35e Année ' - ~ Juin 1896
écrivant ses Mémoires. Tableau manquant d'har- ( ont valu à leur auteur une mention honorable
monie, où l'effet n'est pas assez ménagé.— bien méritée. M. Vasnier est un artiste sincère,
BULLETIN DE JUIN 1896 } Chaperon, Pendant la halte manque de plans, et ce qu'il expose cette année nous permet
commun de couleurs, et beaucoup trop de d'espérer beaucoup pour l'avenir,
sécheresse. — Charpin, Sur la grève (Somme),
M
des Champs-Elysées
Chronique artistique
Actéon est très mauvais de dessin, et l'ensemble
général est commun de couleurs. — Didier-
Pouget, la Lande aux bruyères, plateau de Ger
(Hautes-Pyrénées), étude d'après nature très
d'une jolie poésie, peinture sincère et conscien- ^^^«^^«^«^'l^^^^^^^f^^^
cieuse. — Bauré, Carrière, d'un effet de soleil
Le SalOn bien rendu; leciel est un peu trop bleu d'outre-
mer. — Crès, Portrait du lieutenant-colonel
Casadavant. Portrait dur, le contour est trop
sec et la tête s'enlève trop vigoureusement sur
le fond. — Cesbron, les Mercredis che\ le peintre
Français. Il fait peu clair, chez Français, et cet Le Théâtre d'Auditions
intérieur manque d'air. — Artigue, Colin-Mail-
HENRY D'HERVILLE lard. Nous sommes ici devant l'un des meilleurs Un théâtre s'ouvrant sous le haut patronage
envois du Salon. M. Artigue a une excellente de Gérôme, Falguière, Dalou, Aublet et Louise
Suite et fin) (1). couleur, pleine de distinction, et une bien jolie Abbéma, pour le monde des arts; F. Coppée,
entente de la composition. — Bourgeois, Nor- Sardou, Sully-Prudhomme, Massenet, Augusta
mandie, paysage d'une jolie couleur, bien nature. Holmès et Th. Dubois, pour la littérature et la
— Collin, Coin de jardin, d'un ensemble très musique, devait non seulement attirer notre
De MM. DEViLLARio,Fi7/*«e,d'une gamme verte harmonieux ; les personnages sont mal compris attention, mais encore avoir toutes nos sympa-
très harmonieuse. - Comerre (Léon), Portraits. et d'une Hgne Pas très heureuse. - Delgouffre, thies Et dans ce journal, s, répandu dans le
Beaucoup de distinction alliée à une grande ri- Nuit cn Campine. Beaucoup de poésie, tableau monde artistique, il était juste que nous consa-
chesse de coloris. - Dlval, Actéon et Diane. | lraité dans les tons de LavieHe. - Desmarquais, . crions quelques lignes à 1 œuvre de M»« Ma-
Bords de la Seine, à Freneuse (matin). Tableau ( guèra.
faux de tons, mais agréable à l'œil. — Dargent, Le Théâtre d'Auditions, fondé et dirigé par
Bré\al en Saint-Servais. Paysage sans effet, par Mlle Maguèra, est non seulement une œuvre
manquant de proportion; les vaches ont l'air de d'avenir qui doit être encouragée, mais il serait
réussie", dUine "très jôîîe" routeurToTd^ù if se chiens bassels et n'ont sans doule Pas été élu" du devoir du Minis,re dc l'Instruction publique
dégage un charme poétique. - Avec M. Débat- diées d'aPrès nalure- ~ c™n, les Tenailles, j et des Beaux-Arts de subventionner cette œuvre
Ponsan, la Visite au Sculpteur, nous avons un i Rien ne justifie ce titre ; au contraire, intérieur si utile au point de vue artistique et htté-
très bon tableau de plein air, mais où il manque calme, où l'on a l'air de peu raisonner. - téraire.
l'agencement des personnages; nous ne ferons Darnet, le Matin à Chancelade, près Périgueux, Le but principal, poursuivi par M»« Maguèra,
pas le même reproche à M. Anus (Raoul), pour d'une trôs Poétique allure. - Dawant, Captif. est déjouer de jeunes auteurs inconnus et, par
la Fête du 22 Septembre 1892, mais ici c'est le Napoléon, en regardant les soldats en bois de cela de mettre le public à même de les juger.
défaut contraire, cela sent un peu la photogra- son flls' a rair de sonSer aux bataillons carrés S il m était permis de parler de la directrice
phie instantanée. — M. Chigot, le Pèlerinage de de Waterloo. Dainville, le Soir dans les fondatrice de cette œuvre sans froisser beaucoup
Saint-Josse-sur-Mcr est un tableau peu intéres- marais mancïue de Profondeur. - Gaillard, le trop de modestie, je dirais que M»" Maguèra con-
sant, bien commande de l'État, et où tout est PréMaillefer et le Donjon; Chaumont (juin i895), sacre un talent remarquable, aidé par des dons
trop sur le premier plan. - La Jeune Femme, sans grande valeur artistique et d'une tonalité naturels, à diriger ce théâtre; mais aussi si le
de M. Ubeut Braut, dépasse les bornes du per- générale bien commune. - Chartran, Portrait \ dévouement est grand, il doit être agréable de
mis, c'est tout simplement très mauvais, comme de M™ Sarah Bernhardt dans le rôle de Gis- révéler des œuvres nouvelles et d aider un nou-
dessin et comme couleur. - De M. Louis Four- monda^ d'une l™onie délicate de tons ; le vel esprit à prendre sa part commune de gloire.
nier, Portrait de M.....***. Bonne peinture, mais modèlc est Peut-être un peu flatté; mais, la oh ! pas pour la reconnaissance, car la reconnais-
il y a trop de noir dans les chairs. — M. Delà- question de personnalité à part, l'œuvre de S sance est la seule vertu ne pouvant s'allier à la
' \/r ■ 1 1 ■ i ••• M Chartran est une des bonnes rhnses du bienfaisance. El, à ce propos, il me revient une
haye, Marécnalerte, manque de composition, est V4BUWda uuc ueb uunneb enoses uu 1 r y »
, , . ii-i -, 1 Salon vieille légende russe, toute d actualité pour e
beaucoup trop noir; plus loin, le portrait de \ °dlU11- &. . . 1
M. Mesureur, de M. Chalon, d'une tonalité trop Passons rapidement les autres salles, où ne moment, la voici :
lie de vin, manquanl d'élégance._M. Coessin se lr0lIve rien de très important à signaler, j « Deux ou trois jours avant Noël, les fées
de la Fosse, Louis XVI visitant les travaux Toutefois, dans les salles d'architecture, l'œuvre donnaient une fêle dans leur palais d'azur, où
exécutés en vue de la fête de la Fédération par de M- G,IAFÎLES Danne appelle nos récrimina- toutes les vertus furent invitées.
tous les habitants de Paris. Tableau bien dans la Lions- La ChaPelle de la Vierge à Saint-Sulpice « Il vint beaucoup de vertus, des grandes et
noteexactedu temps, très étudié et d'une jolie (aquarelle): c'est mauvais de dessin, commun des petites; les petites étaient plus agréables
harmonie de couleurs. — Le Pont Marie, à Paris, de COLlleul's et sans aucune espèce de qualité. que les grandes, mais toutes semblaient s'en-
de M. Marsac, est un tableau d'après nature,' " Plus loin' l ^SUsc dc Saint-Thégonec (Finis- j tendre fort bien et se connaître intimement,
qui dénote chez son auteur de grandes qua- tère), par M. J. Depertiies, d'une couleur har- « Mais voilà que la reine des fées remarqua
lités de coloriste. M. Marsac nous donnait, l'an- monieuse, avec un joli sentiment de l'étude deux belles dames qui semblaient ne pas se
née dernière, Un Centenaire en Provence et Jour- du Plem air' " " 1)e m- hai<anti 'c Cloître connaître. Elle en prit une par la main et la
née en Provence; ces deux toiles furent très j d"Elne, tfès brillamment rendu; lestons de j mena vers l'autre :
remarquées et valurent à leur auteur une mé- M- Haranl sonl justes, et l'ensemble géné- « La Bienfaisance, » dit-elle en désignant la
daille de 3e classe. ral de son œuvre dégage un charme très première. « La Reconnaissance », ajouta-l-elle
De MM. Charlet (Frantz), Henri Rochefort poétique. — De M. Vasnier, Peintures murales en montrant l'autre.
__ _ du treizième siècle de l'église de Savigny, près « Les deux vertus furent bien étonnées. De-
Coutances (Manche); Une peinture murale dans puis le commencement du monde elles se ren-
(i) voir Bulletin dc l'Art pour Tous, mai 1896. V église Saitit-Sauveur, à Caen. Deux envois qui | contraient pour la première fois. »
BULLETIN DE L'ART POLU! TOUS. — N» 12G.