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N° 171

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

lerie, salon Carré, pavillons Molien, Sully et de
la Colonnade. Une vaste canalisation, qui s'étend
d'un bout à l'autre du musée, distribue l'eau à
190 robinets de secours, parmi lesquels 146 sont
installés dans les galeries mêmes et 44 dans les
combles.

« En outre, les quatre concierges du vieux
Louvre, ainsi que ceux de la cour Visconti ut de
la cour Lefuel, sont reliés directement par télé-
phone à la caserne des pompiers de la rue Jean-
Jacques-Rousseau. Ils communiquent tous éga-
lement par téléphone avec le poste central des
gardiens (salle des Bijoux) qui, lui-môme, est en
communication téléphonique avec la caserne.

« Cependant, cette organisation, qui paraît
irréprochable, ne l'est pas. Son point faible réside
dans le personnel qui est appelé à la servir.

« Jusqu'au mois de février 1896, un poste per-
manent de deux sapeurs-pompiers assura la
sécurité du Louvre ; mais à celte époque il fut
supprimé, sur la demande de M. le Préfet de
police, le colonel du régiment ayant estimé qu e
l'installation des avertisseurs téléphoniques en
rendait le maintien inutile. Depuis, on a dùexer-
cer les gardiens du musée au maniement des
engins de secours et ce sont eux seuls qui, au-
jourd'hui, auraient à parer au premier danger.

« Esl-il besoin de faire remarquer combien
cette mesure accuse peu de réelle prévoyance?
On compte, là encore, que les pompiers seront
sur le lieu du sinistre trois minutes après l'appel;
et j'ai montré ailleurs l'énorme différence qu'il
y avait entre les prévisions et la réalité. Ce n'est
pas trois minutes, mais bien vingt ou trente qu'il
faudrait attendre tvant leur arrivée. Et, pendant
tout ce temps, le sort du Louvre resterait entre
les mains de gardiens dont beaucoup sont âgés,
gens, en tout cas, mal préparés pour un service
qui exige tant de sang-froid, de promptitude et
d'audace! »

Bibliographie

CATALOGUES DU MUSÉE DU LOUVUE

Les inscriptions grecques interprétées par
W. Froehner (1).

AVANT—PROPOS
Suite (2)

Le 26 messidor se passa encore sans que
Lenoir se résignât à livrer les incriptions, mais
sa force de résistance était épuisée, et il les
remit au Louvre définitivement le 17 ther-
midor 1803. Le Musée central des Arts avait,
dans l'intervalle, reçu le glorieux titre de Musée
Napoléon.

Sous le premier empire, l'intérêt général se
concentra presque entièrement sur les chefs-
d'œuvre de l'art grec, de sorte que le fonds des
textes ne s'accrut pas beaucoup. L'acquisition
des marbres Camille Borghèse, ordonnée par
l'Empereur en 1807, l'enrichit cependant de
quelques signatures d'artiste (3) et des poésies
îriopéennes (4), dont la renommée avait déjà
deux siècles de date.

Mais l'achat le plus considérable par le
nombre des pièces et l'importance des docu-
ments épigraphiques fut négocié sous la Restau-
ration. Marie-Gabriel-Florent-Auguste, comte
de Choiseul-Gouffier. avait été nommé, en 1784,
ambassabeur du Roi à la Porte Ottomane. Cet
habile connaisseur du sol et de l'art classiques

(1) Un volume in-12 de 356 pages, illustré de sept gravures hors
texte. Librairies-Imprimeries réunies, éditeurs des Musées natio-
naux, 5, rue Saint-Benoit, Paris. — Prix : broché, 2 francs.

(2) Voir Bulletin de Y Art pour tous, février, 1930.

(3) N. 124. 127. 128.

(4) N. 7. 8, traduits depuis en vers italiens par le comteLcopardi.
Ensuite le n. 203.

, déploya, à son départ pour l'Orient, un apparat
scientifique pareil à celui du marquis de Noin-
tel. Occupé depuis longtemps de son ouvrage
illustré Voyage en Grèce, il emmena avec lui
de nombreux dessinateurs et même un poète
épique : son Homère était l'abbé Delille ; parmi
les artistes se trouvait un jeune Bourguignon
destiné à rendre de grands services à la science,
Fauvel. Les fouilles entreprises à Alexandrie-
en-Troade, à la Nouvelle-Ilium et clans tout le
voisinage de cette parlie de l'Asie Mineure,
enfin l'exploration de l'AUiquc et des îles, con-
tribuèrent largement à la formation d'une col-
lection épigraphique grecque telle qu'aucun

\ musée public ni particulier n'en avait possédé

; jusqu'alors. Le grand compte rendu des tréso-
riers de Minerve de l'année 410, savamment ex-
pliqué par l'abbé Barthélémy, le décret des
Amphictyons de Delphes, le bas-relief d'Aga-
memnon, le calendrier de Proserpine, les textes
relatifs aux prêtresses d'Eleusis, les listes des
magislrats de Ténos, les vases de Marathon font
partie des marbres recueillis à cetle époque
par M. de Choiseul lui-même, ou par Fauvel,
et lurent successivement expédiés en France.

Pendant la Révolution, les richesses de cette
nouvelle collection partagèrent le sort de tous
les objets d'art saisis chez les émigrés. Après
avoir stationné assez longtemps dans les dépôts
provisoires, elles furent distribuées entre le
Louvre, la Bibliothèque nationale et le Musée
de Marseille (1). M. de Choiseul. forcé par une
émeute de marins français de quitter Conslan-
tinople, s'était réfugié à Saint-Pétersbourg, où
il devint bientôt un des hauts fonctionnaires de
l'Empire russe. Ce fut seulement après son
retour à Paris, vers 1802, qu'une décision du
Ministre de l'Intérieur, comte Chaptal, annula
la confiscation et lui rendit, à peu d'exceptions
près (2), tout ce qu'il avait perdu. Trois autres
collections de marbres grecs, appartenant à
M. de Choiseul, ne sont pas arrivées en France:
la première, formée dans les îles de l'Archipel,
fut détruite par l'incendie de Smyrne, en 1797:
la seconde, recueillie dans l'Altique et embar-
quée sur la corvette l'Arabe en 1802, fut cap-

! lurée par l'amiral Nelson et conduite à Malte, où
lord Elgin se l'appropria pour la vendre ensuite
au Musée Britannique. Quant à une troisième
collection, composée en Troade et transportée
à Odessa, il n'existe pas le moindre rensei-
gnement qui nous apprenne ce qu'elle est
devenue.

M. de Choiseul-Gouffier, nommé Ministre
d'État de la Restauration, mourut le 20 juin 1817
à Aix-la-Chapelle. A la vente de ses marbres,
qui eut lieu l'année suivante dans son hôtel des
Champs-Elysées (3), le Musée de Louvre acquit
la presque totalité des inscriptions grecques, au
nombre de quatre-vingt-dix-sept.

Vers la même époque, le comte de Forbin,
directeur du musée, rapporta quatre superbes
stèles sépulcrales (4) qu'il avait trouvées à
Athènes dans la maison de Fauvel. Ajoutons que
cedernier, devenu vice-consul de France, s'était,
dans l'intervalle, acquis une renommée extraor-
dinaire, grâce aux éloges que firent de lui Cha-
teaubriand dans son Itinéraire, et lord Byron
dans Childe Harold's Pilgrimage. Quand plus
tard éclata l'insurrection grecque, il sauva
l'Acropole d'une destruction totale projetée par
les Turcs. Appelé aux fonctions de consul
général de France à Smyrne, il y mourut à l'âge
de quatre-vingt-cinq ans, le 13 mars 1838 (5).

Je me borne à mentionner ici le Musée Anas-
tasi, dont l'acquisition, négociée à Livourne en
1826, enrichit le département des antiquités
égytiennes d'un cerlain nombre d'inscriptions
grecques rapportées du Nil. — En 1833 (6),

(1) Voir n. 252.

(2) La belle frise du Parthénon resta auLouvrc.

(3) A partir du 20 juillet. Plusieurs des inscriptions Choiseul
avaient été découvertes par Dubois lors de son voyage en Orient,
1816. Ce sont nos n. 1. 10. 38. 30. 101. 122. 158. 232. 249.

(4) Nos n. 131.168. 206. 214 , payés 7,000 francs, le H juillet 1818.

(5) 11 était né en 1753.

(6) Le 20 mai Le Roi accepta par décision du 13 juin suivant.

) M. Despréaux de Saint-Sauveur offrit au Roi
cinq épitaphes recueillies pendant son consulat
à Saloniquc (1). Mais un accroissement bien
plus important est dû à l'illustre épigraphiste

< Philippe Le Bas. Sa mission en Grèce et en Asie
Mineure, exécutée pendant les années 1843 et
1844, le mit à même d'acquérir une vingtaine de
textes inédits, provenant d'Athènes et de l'an-
cienne satrapie de Carie (2). Il rapporta ainsi le
bas-relief de Thésée, la lettre de l'empereur
Auguste aux incendiés de Mylasa, une série de
contrats de vente passés entre les divinités
d'Olymos et les propriétaires du pays, enfin le
décret relatif aux trois crimes de lèse-majesté
commis contre le roi Mausole, inscription inesti-
mable et qui figurera toujours au premier rang
de nos monuments épigraphiques.

{à suivre). W. FROEHNER.

L'ARCHITECTURE et la DÉCORATION

aux Palais

de Versailles et «^Iranons

sous la direction de M. Paul FAVIER

Architecte, délégué au Sénat,
ancien inspecteur aux Palais (1882-1892)

Le titre, à lui seul, indique nettement
ce que sera l'ouvrage et le but qu'on
se propose d'atteindre. Les documents
Louis XIV, Louis XV et Louis XVI sont
rares, et les artistes qui les désirent savent
combien il est difficile de s'en procurer, le
xviie et le xvme siècle n'ayant produit que
des monuments d'importance secondaire,
parsuite du manque de vie en dehors de la
Cour qui attirait et retenait tout ce qui
pouvait lui donner faste, luxe ou plaisir.

Les palais de Versailles et desTrianons
forment certainement en France le seul
groupe de monuments où, pendant ces trois
règnes de près de deux siècles, des ar-
tistes de talent ont conçu et exécuté les
décorations des résidences royales, en y
apportant la majesté, la grâce et la délica-
tesse dont chacun des souverains aimait à
s'entourer.

On donne dans cet ouvrage, qui est
en quelque sorte une monographie, des
ensembles et des détails dans lesquels les
architectes, les sculpteurs, les décorateurs
et tous les artistes, ayant à appliquer ou à
interpréter les styles Louis XIV, Louis XV
et Louis XVI, trouveront les documents
qu'ils ont vainement cherchés jusqu'à pré-
sent.

Les planches sont en héliotypie, par
conséquent exécutées par le procédé le
plus exact, puisqu'il est le seul qui repro-
duise l'original en ne laissant place à au-
cune interprétation.

De nombreuses planches contiennent
plusieurs motifs et, dans ce cas, les motifs
sont de même style, ce qui permet un
classement rationnel.

L'ouvrage, composé de 120 planches,
quart grand colombier, paraît en dix livrai-
sons de 12 planches.

Prix de la souscription : 80 francs.

Aussitôt l'ouvrage terminé, le prix en
sera augmenté.

(1) N. 146. 166. 179. 216. 221.

(2) Le Bas. Itinéraire p. 9. Ce sont nos'n. 23. 40. 41. 45.49-54.
56. 72. 96. 98. 103. 133. 196.
 
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