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Bulletin de l' art pour tous — 1900

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No 173 (Mai 1900)
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39e Annee ^ Mai 1900

BULLETIN DE MAI 1900

Le Salon de 1900

RÉCOMPENSES

MÉDAILLES D ' H O N NEU R

Le vole sur les médailles d'honneur a eu lieu
dans les diverses sections. Ces médailles ont
été attribuées :

Dans la section de peinture, à M. Ferdinand
Humbert, auteur de Portraits de M. Alex et de
M],e Elisa Grand ;

Dans la sculpture à M. Raoul-Charles Verlet,
auteur d'un projet de Fontaine, à Bordeaux ;

Dans l'architecture, à M. Albert Guilbert pour
son Monument commémoratif élevé, rue Jean-
Goujon, à la mémoire des victimes du ba\ar de
la Charité (1).

Dans la gravure, à M, Auguste Boulard, au-
teur de : Vive VEmpereur, d'après Flameng,
gravure à l'eau forte.

LE PRIX DU SALON

Le Conseil supérieur des Beaux-Arts vient de
désigner le lauréat du Prix du Salon.

Ce Prix, qui consiste en une somme de dix
mille francs, a été attribué à M. Wéry, peintre.

M. Auguste-Emile Wéry, expose au Salon une
toile intitulée les Bateliers (Amsterdam). II a été
médaillé en 1897 et 1898 et a obtenu une bourse
de voyage en 1898.

LES BOURSES DE VOYAGE

Le Conseil a désigné ensuite les titulaires des
bourses de voyage. Ce sont :

Dans la peinture, MM. Henri-Emilien Rous-
seau, auteur d'une toile intitulée la Prière;
Henri d'Estienne, auteur d'une toile intitulée
Jeune Malade; Jean-Pierre qui a exposé une
toile intitulée le Falot:

Dans la sculpture, MM. Paul-Eugène Breton,
auteur d'un marbre intitulé Salammbô ; Viclorien
Tournier, auteur d'un plâtre mtitulé le Guet;
Maurice Verdier, auteur d'un groupe intitulé
Education morale;

Dans l'architecture, MM. Henri-Victor Blan-
chard, auteur d'un projet d'Université populaire,
et Alexandre-Jean Bruel, auteur de diverses
aquarelles et d'un projet d'hôtel particulier ;

Dans la gravure, M. Antonin-Jean Delzers,
auteur d'un portrait de Robert d'Andilly, d'après
Philippe de Champaigne.

(I) Nous sommes heureux d'informer nos lecteurs que la mono-
graphie de ce monument qui a valu àsonauteurla médaille d'hon-
neur au Salon de 1900, vient de paraitre aux Librairies-Imprimeries
réunies, 5, rue Saint-Benoit : — 24 planches in-quarto jésus
et un texte : Prix : 30 francs.

La Statuaire

(Transition)

STATUES DU XIIe SIÈCLE
(Pl. :S93'i)

La Statuaire gothique est l'ensemble des
grandes figures et des bas-reliefs que nous
voyons sur les portails et dans les parties hautes
de nos Cathédrales, travail immense qui fut
l'œuvre de plusieurs siècles.

Au commencement du xie siècle, lorsque les
artistes romans reprirent, pour orner leurs égli-
ses, les feuilles qui se voyaient sur les chapiteaux
antiques, l'acanthe, l'olivier et le laurier, ils s'ins-
pirèrent pour la statuaire cle la sculpture byzan-
tine, et reproduisirent des types consacrés. Aussi
a-t-on donné avec raison le nom à'Hiératisme à
cet art sévère, ascétique, plein de raideur, qui
souvent présente un caractère oriental très pro-
noncé. Le Christ du tympan de Moissac, qui
ressemble à un roi babylonien, en est un exemple
frappant. La rigidité des figures se retrouve dans
les draperies. Elles sont à plis très fins, très
serrés, dessinant de bizarres spirales qui n'ont
rien de gracieux. Le vêtement du Christ de
Vézelay est ce qui existe de plus singulier en ce
genre. Le Christ de Cahors est déjà meilleur
comme tête et comme draperie. Il y a dans ce
bas-relief un progrès sensible. La statuaire
romane est bien inférieure à l'ornementation de
la même époque, car il faut reconnaître que les
sculpteurs romans, précurseurs des sculpteurs
gothiques, ont su faire, avec la feuille d'acanthe
particulièrement, des chapiteaux, des frises et
des rinceaux qui sont des chefs-d'œuvre. Cer-
tains auteurs et beaucoup d'artistes, ont jugé
loute la statuaire du Moyen-Age uniquement
d'après la statuaire romane. C'est une erreur
doublée d'une injustice, puisqu'il est reconnu
que les sculpteurs gothiques ont donné plus
d'une fois des œuvres parfaites. D'un autre côté,
il est également peu équitable cle traiter avec
mépris les statues romanes. Il faut se rendre
compte qu'au xi° siècle et que dans la première
moitié du xne, nous assistons à la reprise d'un
art dont la tradition est perdue, et qu'il s'agit de
créer de nouveau. 11 est donc impossible d'exiger
des chefs-d'œuvre de la main inexpérimentée
d'artistes qui n'avaient pour modèles que des
ivoires, des bijoux, des étoffes, des miniatures
venus de Constantinople, ou des débris de sta-
tues gallo-romaines mutilées par les Barbares.
Ces hommes qui reprenaient un ciseau rongé
par cinq siècles de rouille, méritent certes un
peu d'indulgence. Gardons-nous donc de criti-
quer ces pauvres Imagiers, car ils furent nos
premiers sculpteurs et les maîtres des gothiques.
Ceux-ci allèrent d'abord à leur école ; et c'est
dans leurs ateliers qu'ils apprirent les principes
de cette sculpture à laquelle ils firent faire en
peu d'années de si surprenants progrès.
C'est au Portail occidental de Chartres, appelé

Porche-Royal, que se manifeste clairement la
transition de la statuaire romane à la statuaire
gothique. Le Christ du tympan a les traits natu-
rels et il est drapé avec une certaine élégance.
Mais les statues des ébrasements des portes
indiquent peut-être mieux encore l'évolution
d'une école qui, après avoir été initiatrice, de-
vient créatrice. Elles sont t rès expressives et l'on
aperçoit, parmi les figures, des têtes gauloises
indiquant que les artistes de Chartres commen-
çaient à abandonner les types consacrés pour
s'attacher aux types réels, vivants, qu'ils avaient
sous les yeux, ainsi que le dit avec raison Viollet-
le-Duc dans son 'Dictionnaire raisonné de l'Ar-
chitecture française, au mot Sculpture. Nous don-
nons ici une statue de roi et une statue de reine
du Porche-Royal de Chartres qui ne laissent,
selon nous, aucun doute à cet égard. Elles ont
une expression fine, souriante, et on sent que
ces figures sont bien de race gauloise. Aux sta-
tues de Chartres il faut joindre, comme œuvre
de transition, la statue de roi et la statue de reine
qui se trouvaient autrefois au portail del'ancienne
église Notre-Dame de Corbeil,et qui sont aujour-
d'hui dans l'église abbatiale de Saint-Denis. Ces
statues présentent aussi un type réel, vivant,
maisce type,ainsique l'afailégalemenlremarquer
Viollet-le-Duc, est le type noble et grave des
Francs, des Rois Mérovingiens. Nous les don-
nons avec les deux autres. Ces quatre figures
sont du milieu du xue siècle, celles de Chartres
peut-être un peu plus anciennes que celles
de Corbeil qui, sous le rapport du modelé, pa-
raissent plus achevées que les premières.

Dans un prochain article, nous verrons la sta-
tuaire gothique dans toute sa pureté.

Emile Lambin.

Expositions

Expositions périodiques d'estampes
au Musée du Luxembourg

QUATRIÈME EXPOSITION

L'ŒUVRE DE ALPHONSE LKGROS

La quatrième de ces expositions vient de s'ouvrir
au Musée; elle est exclusivement consacrée à l'œuvre
de Alphonse Legros et réunit près de 150 pièces
capitales du maître graveur.

Un catalogue raisonné des œuvres exposées a été
rédigé à cette occasion et M. Léonce Bénédile a bien
voulu nous autoriser à reproduire ici l'article biogra-
phique qu'il consacre à Alphonse Legros et dans
lequel il donne, sur la vie du maître, des détails cu-
rieux et, croyons-nous, connus de bien peu de nos
lecteurs (1).

(1) Catalogue des œuvres exposées de Alphonse Legros, par
Léonce Bénédile, conservateur du Musée national du Luxembourg
Un volume in-8 de 94 pages illustrées, avec une lithographie ori-
ginale inédite du maître. Prix, broché : 2 fr. Libr.-Impr. réunies
éditeurs, 5, rue Saint- Benoît, Paris.

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS — N» 173
 
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