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Bulletin de l' art pour tous — 1900

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No 174 (Juin 1900)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16824#0021
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\ i/Hj-annuel : 24-j^r.
39e Année

BULLETIN DE JUIN 1900

Échos

Au Musée du Louvre

Inauguration des nouvelles salles de
peinture. -- On sait que, par une loi votée il y
quelques années, le Louvre est entré en posses-
sion de l'ancienne salle des États, brûlée pen-
dant la Commune, et qui n'avait pas depuis été
rétablie. M. Redon, l'architecte du Louvre, en a
transformé complètement les dispositions et il a
réussi à en faire un des carrés du musée les
plus parfaitement disposés pour recevoir les
tableaux.

Dans la partie centrale, il a ménagé une
grande salle éclairée par le ha'it, et séparée de
la grande galerie par un salon de moindre di- j
mension, et surles côtés ont été établis 14 petits
cabinets prenant jour sur les fenêtres du quai et
de la place du Carrousel. La grande salle a reçu j
une décoration fort riche, mais qui ne l'est pas
trop, et dans laquelle les Rubens de la Vie de
Marie de Médicis ont enfin pris toute leur
valeur. Dans la grande galerie, ils n'avaient pas
le recul nécessaire, les personnages semblaient j
disproportionnés et la composition vous « tom-
bait sur la lôte » en quelque façon; nous les
voyons aujourd'hui tels qu'ils devaient être, ou i
à peu près, dans la galerie des Fêtes construite
pour la reine, et il paraît bien qu'aucun musée
d'Europe ne peut s'enorgueillir d'une plus admi-
rable suite d'oeuvres du maître.

Le Salon, entre la salle des Rubens et le bout
de la grande galerie, appartient à Van Dyck. La
plupart de ses tableaux, jadis dispersés, y ont '
pris place et autour du Charles Ier forment un j
ensemble vraiment admirable; mais, où une
surprise nous est ménagée, c'est dans les cabi-
nets. Entassés sous les Rubens dans la grande
galerie, les petits Hollandais et les Flamands
disparaissaient et nous soupçonnions à peine >
nos richesses; dorénavant, chaque maître a sa
salle, Ostade, Ilobbéma, Ruysdael, Terburg, et
si la salle des primitifs est un peu maigre, mal-
gré les chefs-d'œuvre qu'elle présente, les deux
cabinets des Rembrandt sont incomparables :
jamais la Bethsabée n'a pu être vue ainsi et le
Bon Samaritain, Tobie, le Pèlerin d'Emmaus, le
Saint-Mathieu et tant d'autres chefs-d'œuvre
gagneront encore, si c'est possible, à être
réunis.

Quatre cabinets ont été consacrés aux Hollan-
dais et aux Flamands de la collection Lacaze et,
sans doute, ceux qui redoutaient l'éparpillement )

de la collection léguée au Louvre, à les voir,
feront taire leurs scrupules.

Ces nouveaux aménagements ont entraîné le
remaniement de tout le département de la pein-
ture : la dernière travée de la grande galerie est
à Jordaens, la suivante au reste des Flamands;
puis ce sont les Allemands et les Anglais; puis
l'école espagnole et enfin, les Italiens, placés
par ordre chronologique et par école et « déco-
rés » de très élégante façon. Les anciennes
salles allemande et anglaise ont été réservées
aux primiLifs français et ce sera là pour beaucoup
une révélation.

Ces nouvelles salles viennent d'être ouvertes
au public.

Tous ont admiré la nouvelle installation et
souhaité que prochainement le ministère des
colonies puisse être atLribuéau Louvre, afin que
l'école française des dix-septième, dix-huitième
et dix-neuvième siècles et les autres départe-
ments du musée puissent se trouver aussi à leur
avantage que les parties déjà remaniées.

_©_

Au musée de Saint-Germain. — Nous
lisons dans la Revue Historique, p. 102, n° 145 :
« M. Salomon Reinach aura été, par l'exquise
patience de son érudition précise et complète,
un des bienfaiteurs de nos antiquités nationales.
Il vient de nous donner une troisième édition de
ce petit Catalogue du musée de Saint-Germain{\),
qui est vraiment un chef-d'œuvre de discerne-
ment et d'exactitude.....

« A côté de ce réperloire, utile surtout aux
érudits de profession, M. Simon Reinach nous
offre maintenant un Guide illustré (2) destiné aux
gens du monde et aux visiteurs de passage, à
ceux du moins qui ont le goût de s'instruire. Ce
petit volume renferme, sous forme de récit his-
torique ou de leçon quasiment orale, une prome-
nade à travers les salles du musée; le style est
alerte, l'information est sûre, les matières sont
intelligemment disposées et les images bien
faites. C'est un charme que de se promener dans
le vieux palais national le livre de M. Salomon
Reinach à la main. »

-O-

La décoration de la Sorbonne. — D'im-
portanles économies ayant été réalisées sur les
travaux d'exécution de la troisième partie de la
nouvelle Sorbonne, l'architecte du monument,
M. Nénot, a conçu le projet qu'il vient de faire
approuver par M. Gréard, vice-recteur de l'Aca-
démie de Paris, et par le Conseil municipal,
d'employer une partie des sommes disponibles
au complément de la décoration de l'édifice.

De chaque côté du grand perron intérieur,

(1) Musée de Saint-Germain-en-Laye, Antiquités nationales,
catalogue. Prix : 1 fr. 50. Paris, Motteroz, in-18 de 258 p. La pre-
mière édit. avait 22'i p.

(2) Guide illustré du musée national de Saint-Germain. Prix :
1 fr. Paris, Motteroz [1899], in-18 de 110 p. avec 87 figures dans le
texte.

j reliant les deux parties de la cour d'Honneur,
seront placées les deux statues assises, en pierre
d'Euville, de 2m20 de hauteur, de Pasteur et de
Victor Hugo. La première sera commandée à
M. Jean Hugues; la seconde, à M. Marqueste,
j au prix de 14,000 francs chacune.

Dans les niches ovales ménagées aux deux
j extrémités de la salle de Réunion des autorités,
j il y aura une statue personnifiant la Faculté des
; Sciences, œuvre de M. Blanchard, et une statue
représentant la Faculté des Lettres, due à
M. Fagel. Chaque statue aura lm80 de hauteur
j et coûtera 12,000 francs.

Enfin, M. Denys Puech exécutera, moyennant
\ 10,000 francs, pour le modèle seulement, une
j grande figuredebout, grandeur nature, en bronze,
qui sera placée au centre du parvis de la cour
d'honneur.

j -O-

La commission du Vieux-Paris, dans sa
j dernière séance, a été avisée qu'elle allait entrer
i en possession d'une collection des plus pré-
cieuses.

Il s'agit de morceaux d'architecture : colon-

< nade, arcature, balustrades et chapiteaux, pro-
venant de l'ancienne chapelle de la Vierge de
Scint-Germain-des-Prés, œuvre du célèbre Pierre

j de Montereau, l'architecte de la Sainte-Cha-
pelle et du portail Sud de Notre-Dame de Paris.
Ces vestiges d'une des plus belles œuvres de
Pierre de Montereau appartenaient à M. Michau,

< entrepreneur de la Ville, et se trouvaientdans un
\ jardinet attenant à une maison qu'il possède rue

de Furstenberg et qu'il vient de faire démolir,
j Ils seront réédifiés dans le square Nord de Saint-
Germain-des-Prés, rue de l'Abbaye.

—G—

Exposition de bijoux phéniciens. — M.

I Paul Gauckler, correspondant de l'Institut, direc-
teur des antiquités et des arts en Tunisie, arap-

} porté en France une collection de bijoux d'or-
massif rehaussés de gemmes : colliers, pendants

j d'oreilles, bagues et bracelets choisis parmi les

j plus remarquables de ceux qu'il a découverts

j depuis un an dans la nécropole punique de Der-
mech, à Carthage. Ces objets, qui figurent à
l'Exposition universelle, dans le pavillon de la
section tunisienne, représentent, dit M. Gauc-

j kler, la série des types caractéristiques de l'or-
fèvrerie carthaginoise du huitième au deuxième
siècle avant notre ère, tels qu'on les rencontre

! dans toutes les nécropoles phéniciennes du bas-
sin occidental de la Méditerranée.

—©—

Fouilles à Cnossos (Crète). — Dans une
des dernières séances de VAcadémie des Inscrip-
tiofis et Belles-Lettres, M. Salomon Reinach a
informé ses collègues qu'il vient de recevoir de
fort intéressantes nouvelles des fouilles que
M. Arthur Evans effectue en ce moment et pour-
suivra sans interruption près de Cnossos, en

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS — N« 174
 
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