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N° 175

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

Houdon, le La Fontaine et le Qiiinault de Caf-
fieri, le Carlin-Bertina^i de Pajou, et un Beau-
marchais dont le principal mérite est d'être, au
témoignage de Mmc de La Rue (née Eugénie
Beaumarchais) le seul buste contemporain de
l'auteur de Figaro.

Les deux Dumas, par Garpeaux et Chapus,
représentent seuls, et très bien, au milieu de ces
chefs-d'œuvre, le théâtre et la sculpture du dix-
neuvième siècle.

Expositions

Expositions périodiques d'estampes
au Musée du Luxembourg

QUATRIÈME EXPOSITION

l'œuvre de alphonse legros (I)
Suite (2)

Mais Legros a sacrifié à ce labeur une bonne
partie de sa vie, sans profit sensible pour son
art, et ce fut avec un soupir de délivrance
qu'il donna sa démission.

Cette longue période de professorat à la Slade
School a, en effet, pour ainsi dire coupé en deux
l'évolution de sa production artistique.

A quelques exceptions près, tous ses travaux
importants datent soit des années antérieures,
soit des années postérieures à ces dix-huit
années d'enseignement.

Et cependant l'œuvre de Legros est considé-
rable. Avec une activité inlassable d'artiste pour
qui le travail est la suprême joie et la première
nécessité de l'existence, il a étendu ses créations
sur tous les divers ordres des manifestations
artistiques. Peinture, dessins, gravure, mé-
dailles, pierres fines, sculpture, décoration, il
n'est aucun genre qu'il n'ait tenté. Et toujours
sans hâte, sans fièvre, sans inquiétude, mais
avec sérénité, avec calme, et surtout avec la
curiosité éveillée d'une intelligence avide qui
veut tout connaître.

Chaque fois qu'il aborde une étude nouvelle,
on peut tenir pour certain qu'il a commencé
uniquement afin de se rendre compte par lui-
même des conditions de ce travail et des façons
de procéder de ceux qui l'ont cultivé jusqu'à ce
jour. C'est ainsi qu'à ses débuts, il apprit, tout
seul, la petite cuisine de l'eau-forte en voyant
opérer un de ses camarades, qui gravait pour le
commerce. C'est ainsi qu'à la suite d'une prome-
nade au liristish Muséum de Londres, suivie
d'une visite au Cabinet des médailles de Paris, ;
les chefs-d'œuvre de Pisanello lui donnèrent
l'envie de s'essayer, de son côté, dans cette
voie.

Toutes ces productions variées se répartissent
assez inégalement dans le cours de sa vie. Si le
travaux en blanc et noir, dessins de loule
nature, gravures de tout procédé, foisonnent
dans son œuvre à toutes les phases de sa
carrière, c'est de préférence dans la première
partie, et surtout avant 1876, date de son entrée
à University Collège, que se placent ses princi-
pales compositions picturales. De même, c'est
seulement à partir de 1882 qu'il inaugure la
série de ses travaux de médailles et de sculpture
qui semblent le passionner plus spécialement en
ce jour.

(1) Catalogue des œuvres exposées de Alphonse Legros, par
Léonce Bénédite, conservateur du Musée national du Luxembourg
Un volume in-8 de 94 pages illustrées, avec une lithographie ori-
ginale inédite du maitre. Prix, broché : 2 fr. Libr.-Impr. réunies
éditeurs, îj, rue Saint- Benoit, Paris.

(2) Voir Bulletin de ['Art pour tous, mai el juin J900.

A cette heure, la renommée de Legros est
peut-être moins généralement établie comme
peintre que comme aquafortiste. C'est, il est
vrai, un des privilèges de l'estampe de pouvoir
se répandre et se multiplier. La faveur dont elle
jouit de nouveau aujourd'hui a eu pour effet de
porter vers ses eaux-fortes le goût de quelques
amateurs, trop rares encore dans notre pays.

Comme peintre, cependant, la physionomie de
Legros mérite d'être enfin connue, et l'on peut
affirmer que son œuvre comptera comme une
floraison exceptionnelle dans l'histoire de son
temps. Le nombre de ses peintures n'est pas
très étendu. Il faut l'entendre, du moins, de
celles qui devront assurer sa gloire. C'est tout
au plus si, en dehors des morceaux d'étude,
têtes, figures, paysages, assez répandus surtout
à l'origine, aux époques de nécessité, on peut
compter une quarantaine de compositions ou de
portraits dans les musées de France et d'Angle-
terre et les collections privées de Londres.

Son premier Salon, nous l'avons vu, date de
1857. Après 1S63, année où il se fixa à Londres,
il continue à exposer au Salon de Paris, plus ou
moins régulièrement, jusqu'en 1880, ou, pour
être plus exact, jusqu'en 1882, car il envoya à
l'Exposition de cette année quatre de ses
estampes avec son premier cadre de médailles
et une sculpture.

En 1859, à l'apparition de YAngelus, au
moment même où Champfleury cataloguait
Legros comme réaliste, Baudelaire l'enregistrait
parmi les peintres religieux. Chacun de ces
écrivains le caractérisait ainsi, suivant ses
propres tendances, sous l'un des aspects de son
talent, et l'on continua, parla suite, à le consi-
dérer tantôt sous ce jour, tantôt sous l'autre,
selon l'intérêt de la cause que l'on voulait
défendre ou attaquer en lui.

A la vérité, ainsi que Bonvin, son aîné, le
peintre des communautés religieuses et des hô-
pitaux, Legros a été surtout un peintre de la vie
contemporaine, dans le milieu des choses reli-
gieuses.

(à suivre.) Léonce Bénédite.

sous la direction de M. Paul FAVIER

Architecte, délégué au Sénat,
ancien inspecteur aux Palais (1882-1802)

introduction (1)

Depuis longtemps déjà, et lorsque j'étais
inspecteur au palais de Versailles, j'avais eu la
pensée de publier sur ce château des ensembles,
des motifs d'architecture et de décoration. Mon
projet se bornait d'ailleurs aux œuvres que la
transformation du château en musée historique
avait respectées.

Il ne s'agissait pas de donner un historique de
chaque exemple, renseignement généralement
fourni par les ouvrages des différentes époques
et complété par celui de M. Guiffrey sur les
« Comptées des bâtiments du Boi ».

Comme amateur, j'avais recueilli un grand
nombre de documents et, les faisant voir à
quelques amis, ceux-ci n'eurent qu'une voix
pour m'encourager et finalement me détermi-
nèrent. Je craignais, en effet, de faire double

(1) Voir aux annonces.

emploi avec deux ouvrages en cours de publi-
cation. Mais l'un est dans son essence un monu-
ment historique, l'autre s'adresse plus à l'ami de
l'art ; le but pratique est celui que je me propose.
Ma préoccupation constante a toujours été
de m'adresser aux décorateurs, architectes,
peintres, sculpteurs. Ils trouveront ici les types
originaux des époques Louis XIV, Louis XV,
Louis XVI, reproduits de manière à leur
permettre d'en faire des études pratiques aussi
précises que possible; et de ces exemples ils
pourront facilement déduire les caractères de
chaque période.

Sous Louis XIV, on sent généralement le
goût d'un seul artiste qui, grand maître de tous
les autres, imposait son idée. De là des décora-
tions majestueuses et conçues avec unilé. Car
l'on retrouve partout le même sentiment créa-
teur, aussi bien dans la galerie des Glaces et
ses dépendances directes, dans ce qui reste des
appartements de Louis XIV, que dans les
façades sur les jardins et le splenclide escalier
des Ambassadeurs que Louis XV fit démolir
pour agrandir ses appartements. J'ai nommé Le
Brun, « qui fut pendant plus d'un quart de siècle
en France », dit si bien Louis Vitet dans ses
Études sur les Beaux-Arts, « l'arbitre et le juge
suprême^ de toutes les idées d'artistes, le
dispensateur de tous les types, le régulateur de
toutes les formes. C'est d'après ses modèles que
les enfants dessinent dans les écoles ; c'est lui
qui donne aux sculpteurs le dessin de leurs
statues; les meubles ne peuvent être ronds,
carrés ou ovales que sous son bon plaisir, et les
étoffes ne se brochent que d'après les cartons
qu'il a fait tracer sous ses yeux. Il est vrai qu'il
résulte de cette prodigieuse unité d'organisation
une espèce de grandeur extraordinaire, un
spectacle imposant dont tous les yeux furent
éblouis. »

Puis nous avons Louis XV avec ses deux
phases. L'une est la Bégence, époque de transi-
tion qui fut pour l'art la continuation du règne
précédenl. Cependant il faut bien reconnaître
que déjà certaines mièvreries naquirent dans les
décorations : on ne sent plus la main ferme et
toute-puissante d'un seul artiste. La person-
nalité de chacun commence à se faire sentir
tant et si bien que, renchérissant les uns sur les
antres, les auteurs en vinrent à la pleine
décadence qui engendra la seconde période
dénommée dans l'histoire de l'art : Bococo ou
style Pompadour, Plus de symétrie clans le
détail, mais l'extrême fantaisie.

Dans les exemples de l'époque Louis XVI,
mis sous les yeux de ceux qui étudieront l'ou-
vrage, on pourra se rendre compte que le
commencement de l'Empire, ou l'époque Per-
cier-Fonlaine, avec ses imitations de l'antique,
y a pris naissance; les décorations manquent
généralement d'ampleur, mais sont cependant
traitées avec un grand art et une minutie rare :
témoin celles du cabinet de toilette, annexe de
la chambre du roi, et celles aussi des apparte-
ments particuliers de Marie-Antoinette.

Il reste à chercher si, au point de vue de l'art,
ce sont les sommes énormes dépensées sous le
premier règne et l'unité de commandement que
nous ne retrouvons plus sous les deux autres
cjui ont empêché les artistes de ces deux
dernières périodes d'atleindre la hauteur île
leurs ancêtres! N'est-ce point plutôt qu'après
1715, n'étant plus l'objet de créations, mais
simplement d'aménagements, le château n'offrait
plus qu'un médiocre sujet aux artistes?

Nous ne portons aucun jugement sur ce point,
voulant rester dans le rôle que nous nous
sommes imposé de donner sans commentaires,
toujours discutables, une monographie aussi
complète que possible de l'ensemble de ces
superbes palais.

P. Favier.

L'ARCHITECTURE et la DÉCORATION

aux Palais

de Versailles et cesTrianons
 
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