Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bulletin de l' art pour tous — 1900

DOI Heft:
No 177 (Septembre 1900)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16824#0033
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
sffSti L'ARTPOUR-TOU^ 11

FArCYCZ.OP£z>Σ VF L'ART/NjDI/STRΣL ET DECORATIF <^
paraissant to*us les ivuns

FONDÉ PAR

ÉMILE REIBER

Librairies4mprimeries rè

^ annuel: 24Jh ^mmmmWL. An-cienae Maison Morel

PARIS

5, rue Saint-Benoît

39e Année ^r— Septembre 1900

BULLETIN DE SEPTEMBRE 1900

Échos

Au Musée du Louvre, les cinq premières (
salles de dessin qui font face à la salle Lacaze,
sont en pleine transformation. M. Redon archi-
tecte du palais, a commencé les travaux et va
faire de ces salles autant de cadres destinés à
mettre en relief de superbes mobiliers Louis XIV
Régence, Louis XV et Louis XVI — le dessus
du panier du garde-meuble national, dont les
richesses vont ainsi se trouver mises sous les
yeux du public.

Dans ces salles trouveront place encore les
tapisseries qui ornent le Pelit Palais, les meu-
bles et bibelots disséminés dans le Louvre.

Les dessins ainsi expropriés seront répartis
dans les petites salles situées autour de la cour
du Louvre. Au premier étage seront exposés les
dessins des grands maîtres des écoles flamande j
et italienne et, au deuxième étage, sera aménagé
un cabinet des dessins — enfin de la sorte les
40,000 dessins que possède le Louvre seront
mis en valeur.

Cette transformation sera terminée cette
année, et plus tard, l'an prochain sans doute,
les petites salles, où sont actuellement exposés
les ivoires, les faïences françaises, deviendront
à leur tour des cabinets de dessins dont les \
murs seront, dans le haut, garnis de belles
tapisseries.

-©-

A l'École des Beaux-Arts, le Minisire de j
l'Instruction publique et des beaux-arts vient j
de désigner comme professeurs de peinture et
de sculpture dans les ateliers ouverts à l'Ecole {
pourlesartistes femmes, M. Ferdinand Hurnbert, j
peintre, et M. Marqueste sculpteur, membre de î
l'Institut.

-O-

A propos de la Vénus de Milo. — Dans
une des dernières séances de VAcadémie des
Inscriptions et Belles-Lettres, M. Héron de Ville- '
fosse a annoncé à ses collègues qu'il venait de j
trouver, au Musée du Louvre, une base en j
marbre, portant une inscription grecque où se
lit le nom de Theodoridas, fils de Laislratos ; le
monument était connu depuis la découverte à
Milo de la fameuse Vénus par le dessin d'un J
officier de marine nommé Vautier, qui avait j
assisté à la trouvaille de ladite Vénus et de deux !
Hermès, l'un imberbe, l'autre barbu, tous deux
conservés au Louvre. La base avait été malen-
contreusement séparée de l'Hermès barbu et

l'importance capitale de la communication de
M. Héron de Villefosse consiste en ce fait qu'elle
doit en être rapprochée. La mémoire de Vautier
se trouve donc lavée du reproche d'inexactitude
dont on l'avait chargée et les historiens de l'art
tireront de celte constatation un réel profit.

-O-

Au Château de Versailles on procède,
sous la direction de M. Marcel Lambert, archi-
tecte du palais, à la décoration du faîte des bâti-
ments sur la façade des jardins. Les ouvriers
d'art disposent en ce moment les maquettes
des trophées et des vases de pierre qui en
furent le couronnement primitif. Celte décora-
tion, en effet, n'est qu'une restauration : les
trophées et les vases existaient sous le premier
empire qui aima mieux les supprimer que de
les réparer.

-O-

Monument à Charles Mathieu. — Un

Comité, formé pour élever un monument dans la
ville de Lourches (Nord), à l'ingénieur Charles
Mathieu, qui découvrit les gisemenls de charbon
du Pas-de-Calais en 1849, vient de choisir, à la
suite d'un concours ouvert entre les statuaires
originaires du Pas-de-Calais, le projet de M. Cor-
neille Theunisson. Le monument se composera
de la statue de l'ingénieur, debout sur un bloc
de charbon, avec ses instruments de sondage à
ses pieds. Cette statue de bronze aura 2m,30 de
hauteur. Le piédestal sera l'œuvre de M.Constant
Moyaux, architecte, membre de l'Institut.

Expositions

Cartes postales illustrées. — Les ama-
teurs et collectionneurs de cartes poslales illus-
trées apprendront avec plaisir qu'une exposition
spéciale vient d'être inaugurée à leur usage dans
les bureaux de la Plume, 31, rue Bonaparte. Les
organisateurs n'ont pas réuni moins de 150 000
cartes. Faute de place suffisante, 35000 cartes
seulement sont exposées pour le moment; ce
sont celles qui concernent l'Europe. Celles rela-
tives aux autres parties du monde feront l'objet
d'expositions ultérieures.

-O-

La Lorraine, créée dans le but de favoriser
l'expansion de l'art moderne, organise dans ses
salles, 38, rue Stanislas, à Nancy, des Expositions
permanentes, destinées à faire connaître les
résultats obtenus par les arlisles, dans leurs
recherches d'un art libre et indépendant.

La première Exposition de peinture, sculpture
art décoratif, aura lieu le 28 octobre. Pour les
conditions d'envoi, demandes de règlement, nos
lecteurs sont priés d'écrire à l'adresse ci-dessus,
à M. Ch. Fridrich, directeur de l'Exposition.

-O-

Expositions périodiques d'estampes
au Musée du Luxembourg1

QUATRIÈME EXPOSITION

L'ŒUVRE DE ALPHONSE LEGROS (1)
Suite (2)

Mais il s'en émane, en même temps, quelque
chose que Legros ne devait pas au maître d'Or-
nans. Cette part très personnelle, c'est d'abord
le sentiment si intense de foi, d'émotion con-
tenue, l'expression si sincère de cette vie inté-
rieure, ingénue, sourde et profonde. C'est aussi
la distinction grave du dessin, la tenue, la me-
sure. Ici, quoi qu'en ait dit le critique contem-
porain de la Galette, aucun excès de réalisme

| brutal, aucun égard de goût, pas même dans
cette extraordinaire figure de vieille ruine
humaine. On sent, au contraire, une préoccu-
pation extrême de ne pas troubler l'unité morale
de la composition, et c'est en évitant les con-
trastes exagérés qu'il place, en avant de ces
âpres et austères personnages, ces visages de
jeunes femmes où se remarque je ne sais quelle
recherche de grâce sérieuse et de beauté chaste.
On songe plutôt ici à ces beaux tableaux de
donateurs des anciens Flamands qui semblaient
n'être peints que pour enfouir de précieux té-
moignages de dévotion dans l'ombre fraîche
des églises. Il n'est pas jusqu'à l'atmosphère
étrange de ce paysage de rêve, un peu imagi-
naire, qui isole ces figures réelles dans leur dou-
leur et leur recueillement, dont on n'éprouve le
charme incertain et voilé. Il n'est pas même jus-
qu'à cette note rouge et or de l'ex-voto, qui
éclate doucement dans la verdure sombre des
arbres, qui n'ajoute une pointe de saveur ar-

; chaïque à cette scène de piété d'un autre
temps.

Vingt-huit ans séparent de cette œuvre, signée
de 1860, les Femmes en prière de la Taie Gallerv.
Quelle évolution profonde en ce long intervalle !
Déjà, en 1868 et 1869, ses admirateurs accou-
tumés le trouvaient devenu trop sage. Paul
Mantz regrettait ce qu'il appelait « les singu-
larités frappantes » de ses débuts. Burty écrivait
avec regret que Legros « n'était plus le révolu-
tionnaire de jadis ».

(1) Catalogue des œuvres exposées de Alphonse Legros, par
Léonce Bénédile, conservateur du Musée national du Luxembourg-
Un volume in-8 de 94 pages illustrées, avec une lithographie ori-
ginale inédite du maître. Prix, broché : 2 fr. Libr.-Impr. réunies
éditeurs, 5, rue Saint-Benoît, Paris.

(2) Voir Bulletin de l'Art pour tous, mai à août 1900.

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS — N« 177.
 
Annotationen