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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 4.1904/​1905(1905)

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No 1 (1904)
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https://doi.org/10.11588/diglit.42111#0010
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

M. le Ministre de l’agriculture et toutes les auto-
rités compétentes ont accédé avec la plus grande
complaisance à cette proposition ; j’ai pu, en consé-
quence, procéder à cet examen, le 7 de ce mois ;
MM. l’abbé Lacroix, curé-doyen de Saint-Barthé-
lemy et Houssard-Orban de Xivry, trésorier de la
fabrique,,y assistaient.
Voici ce que nous avons constaté :
i° Le gradin n’est pas fait d’une- seule pierre ou
de deux assises superposées, mais de plusieurs moel-
lons, à peine dégrossis et grossièrement juxtaposés;
seule leur face vue est taillée et ciselée ; encore
présente-t-elle des irrégularités plus ou moins dis-
simulées sous un enduit recouvert lui-même d’une
couleur imitant la pierre de taille très foncée ; un
tel support est indigne de la cuve et n’a jamais pu
lui être destiné à l’origine ; c’est un travail de ma-
çon maladroit.
2° Les bœufs sont en métal massif ; ils n’existent
que jusqu’à mi-corps ; la face accolée au gradin est
rugueuse et non pas lisse, comme elle devrait l’être
si ces animaux, d’abord entiers, avaient été plus
tard coupés ou sciés en deux.
Us sont maintenus, outre la plaque de métal
fixée aux pattes, par un scellement au plomb affleu-
rant la face supérieure du gradin.
3° Le fond de la cuve est légèrement convexe et
percé au centre d’un trou pour l’écoulement de
l’eau. Il ne porte pas de mortaises ; elles sont rem-
placées par une moulure en creux, sorte de rigole
qui règne tout autour du fond, à environ quinze
millimètres de l’arête du bassin ; le profil en


CREUX DE CETTE RIGOLE CORRESPOND A CELUI DES
TENONS QUI FONT SAILLIE SUR LE GARROT DES
bœufs et qui, sans nul doute, devaient s’y ajuster.
Il est donc dès à présent avéré : que le support
est moderne ; que les bœufs n’ont jamais été en-
tiers ; qu’ils doivent reculer sous le bassin jusqu’à
ce que les tenons disparaissent dans la rainure.
Ces tenons ont donc la raison d’être que j’ai ex-
posée précédemment ; ils ne prouvent pas une
autre destination antérieure des bœufs ; ils paraî-
traient constituer plutôt un argument en faveur de
l’attribution de ces animaux à l’auteur de la cuve...
si les partisans de la thèse de Jean d'Outremeuse
ne pouvaient riposter que Lambert Patras fit le
bassin en tenant compte du tenon que portaient
déjà les petits bœufs.
Aucune indication nouvelle n’est fournie au
sujet du nombre primitif des bœufs, la moulure
creuse qui tient lieu de mortaises ayant pu en loger
un nombre quelconque ; mais il nous paraît inutile
de chercher davantage à établir que ce nombre n’a
pu être que douze, comme l’attestent les textes
anciens, à commencer par celui de la cuve elle-
même : BISSENIS. BOBUS. PASTORUM.. FORMA. NOTA-
TUR. QUOS. ET. APOSTOLICE. COMMENDAT. GRATIA.
vite. La restitution en plâtre, que j’ai fait exé-
cuter avant de procéder à l’examen du dessous
des fonts, montre surabondamment, non seule-
ment que l'espace est beaucoup plus que suffisant,
mais encore que les animaux, portés à douze, donc
un peu rapprochés les uns des autres, régulièrement
espacés et reculés sous le bassin, donnent à l’en-
semble un aspect infiniment supérieur en élégance
à celui qu’il présente actuellement.
Cette reconstitution a amené une autre constata-
tion : les bœufs ne sont pas absolument de même
hauteur ; lorsque le bord du bassin repose sur leur
échine, les tenons étant placés dans la rainure, les
pattes ne touchent plus toutes le gradin.
Cette remarque m’amène à supposer que le gra-
din original ne présentait pas une surface plane,
mais des ondulations, et que certains des bœufs
se trouvaient sur les parties hautes, les autres dans
les creux ; j’ai fait exécuter ces ondulations en
plâtre; elles rappellent, avec un peu moins de mou-
vement, les lignes sinueuses qui figurent les eaux
du Jourdain, dans la composition de la cuve repré-
sentant le baptême du Christ ; je me demande si
l’artiste n’a pas voulu figurer ainsi les ondes d’un
fleuve baignant les pieds des bœufs, disposition
commentée par la suite de la légende que porte le
bord du bassin : officiiq (ne), gradus. Quo. fi.u-
MINIS. IMPETUS. HUJUS. LETIFICAT. SANCTAM. PUR-
gatis. civibus. urbem, ce qui pourrait se traduire
par : « et le degré (l’importance) du bienfait par
lequel le cours impétueux de ce fleuve rend heu-
 
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