DOI Heft:
No 4 (1905)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.42111#0035
4e ANNÉE. N° i
PARAISSANT TOUS LES MOIS
JANVIER 1905
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. | Pour l’Étranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
GAUDENZIO FERRARI.
OUS avons reçu pour notre bibliothèque l’in-
téressant et séduisant volume que la princesse
Ouroussow a consacré, il n'y a pas longtemps, à
Gaudenzio Ferrari, le peintre de Varallo et de
Saronno.
L’auteur y exprime avec une délicatesse toute
féminine, en même temps qu’avec un sentiment
profond et sincère, le charme que recèlent les
œuvres parfois candides, mais belles à proportion,
de ces artistes de la Renaissance qui, demeurés
leur vie presque entière dans la petite ville qui les
vit naître, se sont employés à embellir .les édifices
de leur «paese » sans autre préoccupation que celle
de faire leur métier, simplement, quoique souvent
avec des envolées vraiment dignes d’admiration.
Tel fut Gaudenzio Ferrari. C’est à Varallo, où il
naquit, que cet artiste a laissé les plus nombreuses
marques de son talent. Mais c’est à Saronno, tou-
jours dans la Lombardie, qu’éclate peut-être son
œuvre la plus remarquable, le concert d’anges
— au nombre de cent et dix — qui occupe toutes
les parois de la coupole de l’église. La princesse
Ouroussow en donne une description charmante,
semée d'aperçus délicats : « Cela semble fait sans
le moindre effort, écrit-elle; pas une figure ne se
confond avec l’autre. Chacune a sa vie propre, son
mouvement, son impression, bref, toute son indi-
vidualité; et bien que toute cette multitude
n’exprime qu’un même sentiment, la variété y
est aussi complète que dans la nature, où la même
sensation, perçue par un grand nombre de per-
sonnes, a pour chacune une nuance individuelle
qui se reflète sur son visage. »
Nous ne céderons pas à l’envie d’en transcrire
davantage. Mieux vaut donner le conseil de lire
le livre en entier, d’autant plus que son texte
s’éclaire admirablement des belles reproductions
photographiques dont l’auteur l’accompagne.
Rappelons cependant, en finissant, que l’œuvre
de Gaudenzio Ferrari, à Varallo, spécialement
dans les chapelles qui parsèment le Sacro Monte,
s’y rattache aux travaux exécutés au même endroit
par notre compatriote le sculpteur Tabachetti, de
Dinant. On sait que les Musées du Cinquante-
naire possèdent — et sont seuls à posséder ■— la
reproduction de deux statues du Sacro Monte
dues au sculpteur dinantais, reproduction que
M. Montefiore-Levi a fait exécuter à ses frais pour
nous l’offrir.
Disons également, avant de prendre congé de
Gaudenzio Ferrari, d’une part, que le Musée de
peinture de Bruxelles possède une œuvre de cet
artiste, d’autre part que, dans le dernier numéro
de Noël du Bulletin du Touring Club de Belgique,
Léon Hennebicq consacre aux fresques du peintre
de Varallo un article important aussi bien illustré
que bien écrit.
E. v. O.
WO'
PARAISSANT TOUS LES MOIS
JANVIER 1905
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. | Pour l’Étranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
GAUDENZIO FERRARI.
OUS avons reçu pour notre bibliothèque l’in-
téressant et séduisant volume que la princesse
Ouroussow a consacré, il n'y a pas longtemps, à
Gaudenzio Ferrari, le peintre de Varallo et de
Saronno.
L’auteur y exprime avec une délicatesse toute
féminine, en même temps qu’avec un sentiment
profond et sincère, le charme que recèlent les
œuvres parfois candides, mais belles à proportion,
de ces artistes de la Renaissance qui, demeurés
leur vie presque entière dans la petite ville qui les
vit naître, se sont employés à embellir .les édifices
de leur «paese » sans autre préoccupation que celle
de faire leur métier, simplement, quoique souvent
avec des envolées vraiment dignes d’admiration.
Tel fut Gaudenzio Ferrari. C’est à Varallo, où il
naquit, que cet artiste a laissé les plus nombreuses
marques de son talent. Mais c’est à Saronno, tou-
jours dans la Lombardie, qu’éclate peut-être son
œuvre la plus remarquable, le concert d’anges
— au nombre de cent et dix — qui occupe toutes
les parois de la coupole de l’église. La princesse
Ouroussow en donne une description charmante,
semée d'aperçus délicats : « Cela semble fait sans
le moindre effort, écrit-elle; pas une figure ne se
confond avec l’autre. Chacune a sa vie propre, son
mouvement, son impression, bref, toute son indi-
vidualité; et bien que toute cette multitude
n’exprime qu’un même sentiment, la variété y
est aussi complète que dans la nature, où la même
sensation, perçue par un grand nombre de per-
sonnes, a pour chacune une nuance individuelle
qui se reflète sur son visage. »
Nous ne céderons pas à l’envie d’en transcrire
davantage. Mieux vaut donner le conseil de lire
le livre en entier, d’autant plus que son texte
s’éclaire admirablement des belles reproductions
photographiques dont l’auteur l’accompagne.
Rappelons cependant, en finissant, que l’œuvre
de Gaudenzio Ferrari, à Varallo, spécialement
dans les chapelles qui parsèment le Sacro Monte,
s’y rattache aux travaux exécutés au même endroit
par notre compatriote le sculpteur Tabachetti, de
Dinant. On sait que les Musées du Cinquante-
naire possèdent — et sont seuls à posséder ■— la
reproduction de deux statues du Sacro Monte
dues au sculpteur dinantais, reproduction que
M. Montefiore-Levi a fait exécuter à ses frais pour
nous l’offrir.
Disons également, avant de prendre congé de
Gaudenzio Ferrari, d’une part, que le Musée de
peinture de Bruxelles possède une œuvre de cet
artiste, d’autre part que, dans le dernier numéro
de Noël du Bulletin du Touring Club de Belgique,
Léon Hennebicq consacre aux fresques du peintre
de Varallo un article important aussi bien illustré
que bien écrit.
E. v. O.
WO'