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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 4.1904/​1905(1905)

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No 2 (1904)
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https://doi.org/10.11588/diglit.42111#0020
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10

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX


VICTOIRE DE CESAR SUR ARIOVIST.
(Fragment d'une tapisserie du Musée historique de Berne.)

logue ès armes. Il est utile, croyons-nous, avant
de donner une analyse du document auquel nous
venons de faire allusion, de reproduire de nouveau
la figure de la tête de masse d’armes qui a illustré
notre article du mois de février dernier.
Il existe, au musée historique de Berne, une
suite de grandes tapisseries représentant l’histoire
de Jules César et qui, d’après l’étude très fouillée
du Pasteur Stammler (i), de Berne, proviennent
de la partie de la Flandre soumise à la France, et
datent de la seconde moitié du xve siècle.
D’après une note qu’a bien voulu nous commu-
niquer M. le major Bleuler, le savant inspecteur
des arsenaux suisses, ces tapisseries firent partie
des parements de la cathédrale de Lausanne ; elles
figurent, d’une manière très précise, sur un inven-

(i) Der Paramenteuschatz and historischen Muséum zu
Bern, 1895.

taire du trésor de la cathédrale,
dressé en 1536.
Les quatre tapisseries por-
tent en application les armoi-
ries de la famille de la Baiime-
Montreval, dont un des mem-
bres, Guillaume de la Baume,
fut chambellan et conseiller
aulique de Charles le Témé-
raire.
Louis de Luxembourg,
comte de Saint-Pol, décapité
à Paris, le 14 décembre 1475,
laissa entre autres quatre gran-
des tapisseries avec /'histoire
de Jttles César. Louis XI et
Charles le Téméraire se parta-
gèrent ses biens. Celui-ci dis-
posa des tapisseries, trouvées à
Douai et à Escaudœuvres. Il
semble donc probable que ces
tapisseries, héritées du comte
de Saint-Pol par Charles le
Téméraire, ont été données
par ce dernier à Guillaume de
la Baume, son chambellan,
qui, plus tard, les aura léguées
à la cathédrale de Lausanne.
Lors de la conquête du pays
de Vaud par les Bernois, en
1537, la cathédrale de Lau-
sanne fut pillée et les quatre
tapisseries firent partie du
butin emporté par eux.
L’une de ces tapisseries,
celle dont une partie est repré-
sentée ici, a pour sujet la vic-
toire de César sur Ariovist, roi des Suèves.
A l’extrême droite, on remarquera un fantassin
qui se sert d’une masse absolument semblable à la
nôtre, avec ces différences de détails, toutefois, que
le nombre des ailes 11’est pas le même, huit au lieu
de six, et que ces ailes sont aiguës, au lieu d’être
tranchantes. Il ne faut évidemment voir dans le
fait de la différence dans le nombre des ailes qu’un
détail sans aucune importance.
Quant au changement apporté dans leur forme,
il s’explique facilement. L’arme qui fait partie de
nos collections doit remonter, ainsi que nous le
disions précédemment, à une époque antérieure à
celle des armures de plates rigides et solides que
ses ailes paraissent trop minces pour attaquer. La
longueur de ses ailes, qui les rend fragiles, eût été un
défaut à partir du xrve siècle; c’était, au contraire,
une qualité avant cette époque, pour atteindre la
chair à travers les matelassures gambisonnées dont
 
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