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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
FIG. 2. COULEUVRINE DU XV6 SIÈCLE TROUVÉE A bouvignes. (Musée de la Porte de Hat.)
la partie postérieure de l’arbrier facilitait la ma-
nœuvre de la pièce.
L’arc de pointage, qui traverse l’extrémité posté-
rieure de l’affût, vient se fixer dans un sabot en bois
placé sous l’arbrier. Deux traverses en fer forgé,
placées longitudinalement à droite et à gauche de
ce dernier, supportent, au moyen d’un pivot
qui les traverse, le sabot, qui prend également
un point d’appui sur l’essieu des roues auquel il est
fixé par des brides en fer. La pièce placée dans
la position horizontale a une hauteur de om7o.
Disons- en passant que l’affût est moderne et
qu’il a été établi par les soins du Département de
la Guerre. C’est une bonne reconstitution qui per-
met de bien saisir le caractère des affûts de l’époque.
Un certain nombre de documents, au reste, nous
fournissent des types d’affûts semblables ou à peu
près (i).
Les couleuvrines tiraient surtout des boulets de
( i ) Cf. Essenwein : Ouellen zùr Geschickte der Feüer-
waffen. Facsimilirte Nachbildüngen, etc., herausgegeben
vom germanischen Muséum. Leipzig. F.-A. Brockaus,
1877; pl. A V (aus dem Codex, germ. 600 der Mün-
chener Kgl. Hof. ùnd. Staatsbibliotek 1390-1400).
Id. pl. A LXVI. (Theil eines kupferstich.es von Israël
von Meckenen. Bartsch. 8, 1470-1480.) Ce dernier
document nous montre des affûts pourvus de roues à
rayons et d’une construction beaucoup moins rudimen-
taire que le nôtre. Les canons dessinés par Israël de
Meckenen sont déjà les prototypes de nos modernes
canons de campagne.
plomb. Les projectiles en plomb du xive siècle, dits
plommées, furent, à l’origine, spécialement destinés
aux pièces de petits calibres; au xve siècle, ils
servent aux serpentines et aux couleuvrines.
La plommée était introduite dans l’âme, où on la
refoulait au moyen d’un marteau et d’un refouloir
ou chasse en fer (1).
Les comptes communaux de Gand (1418 — fol.
253 v°) nous apprennent, au reste, que les projectiles
en er forgé étaient déjà en usage dès le commen-
cement du xve siècle. On en confectionna bientôt
également en fonte de fer ou de bronze pour
grosses serpentines (2). C’était là un progrès, comme
nous aurons l’occasion de le voir plus loin.
Le tir à boulets rouges date de cette époque. Un
manuscrit du commencement du XVe siècle, faisant
partie de la collection d’Ambras, à Vienne, et cité
par Demmin (3), contient un dessin représentant
un canon (ou bombarde) qu’un artilleur charge
par la culasse de boulets rougis au feu.
Disons en passant que la chronique de J. de La-
laing fait remonter le tir à boulets rouges au siège
d’Audenarde, en 1452 (4).
(1) Cf. Comptes communaux de Lille, 1379-80 et 1382
(cités par Henrard, op. cit. p. 185).
(2) Comptes de l’artillerie, 1473 (Archives du Royaume.
V. Guillaume, p. 145). Cf. Henrard, op. cit., p. 188.
(3) Demmin, Op. cit. pp. 78, 516 (fig.) et 517.
(4) Chronique de J. de Lalaing, chap. LXXXI, p. 694.
Edit, du Panthéon.
BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
FIG. 2. COULEUVRINE DU XV6 SIÈCLE TROUVÉE A bouvignes. (Musée de la Porte de Hat.)
la partie postérieure de l’arbrier facilitait la ma-
nœuvre de la pièce.
L’arc de pointage, qui traverse l’extrémité posté-
rieure de l’affût, vient se fixer dans un sabot en bois
placé sous l’arbrier. Deux traverses en fer forgé,
placées longitudinalement à droite et à gauche de
ce dernier, supportent, au moyen d’un pivot
qui les traverse, le sabot, qui prend également
un point d’appui sur l’essieu des roues auquel il est
fixé par des brides en fer. La pièce placée dans
la position horizontale a une hauteur de om7o.
Disons- en passant que l’affût est moderne et
qu’il a été établi par les soins du Département de
la Guerre. C’est une bonne reconstitution qui per-
met de bien saisir le caractère des affûts de l’époque.
Un certain nombre de documents, au reste, nous
fournissent des types d’affûts semblables ou à peu
près (i).
Les couleuvrines tiraient surtout des boulets de
( i ) Cf. Essenwein : Ouellen zùr Geschickte der Feüer-
waffen. Facsimilirte Nachbildüngen, etc., herausgegeben
vom germanischen Muséum. Leipzig. F.-A. Brockaus,
1877; pl. A V (aus dem Codex, germ. 600 der Mün-
chener Kgl. Hof. ùnd. Staatsbibliotek 1390-1400).
Id. pl. A LXVI. (Theil eines kupferstich.es von Israël
von Meckenen. Bartsch. 8, 1470-1480.) Ce dernier
document nous montre des affûts pourvus de roues à
rayons et d’une construction beaucoup moins rudimen-
taire que le nôtre. Les canons dessinés par Israël de
Meckenen sont déjà les prototypes de nos modernes
canons de campagne.
plomb. Les projectiles en plomb du xive siècle, dits
plommées, furent, à l’origine, spécialement destinés
aux pièces de petits calibres; au xve siècle, ils
servent aux serpentines et aux couleuvrines.
La plommée était introduite dans l’âme, où on la
refoulait au moyen d’un marteau et d’un refouloir
ou chasse en fer (1).
Les comptes communaux de Gand (1418 — fol.
253 v°) nous apprennent, au reste, que les projectiles
en er forgé étaient déjà en usage dès le commen-
cement du xve siècle. On en confectionna bientôt
également en fonte de fer ou de bronze pour
grosses serpentines (2). C’était là un progrès, comme
nous aurons l’occasion de le voir plus loin.
Le tir à boulets rouges date de cette époque. Un
manuscrit du commencement du XVe siècle, faisant
partie de la collection d’Ambras, à Vienne, et cité
par Demmin (3), contient un dessin représentant
un canon (ou bombarde) qu’un artilleur charge
par la culasse de boulets rougis au feu.
Disons en passant que la chronique de J. de La-
laing fait remonter le tir à boulets rouges au siège
d’Audenarde, en 1452 (4).
(1) Cf. Comptes communaux de Lille, 1379-80 et 1382
(cités par Henrard, op. cit. p. 185).
(2) Comptes de l’artillerie, 1473 (Archives du Royaume.
V. Guillaume, p. 145). Cf. Henrard, op. cit., p. 188.
(3) Demmin, Op. cit. pp. 78, 516 (fig.) et 517.
(4) Chronique de J. de Lalaing, chap. LXXXI, p. 694.
Edit, du Panthéon.