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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 4.1904/​1905(1905)

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No 3 (1904)
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https://doi.org/10.11588/diglit.42111#0033
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

23

Les canons en fonte de fer existaient déjà dès les
débuts de l’artillerie à poudre : nous avons eu l’oc-
casion de dire la même chose pour les pièces en
bronze et en cuivre (i).
Mais les mêmes raisons économiques qui firent
rejeter dans les débuts l’emploi de ces dernières,
firent également qu’on n’usa que peu de pièces en
fer fondu.
Cependant certains comptes communaux men-
tionnent l’achat de semblables pièces : ainsi les
comptes de la ville de Lille en 1412 et 1414 (2).
Mais ce n’est guère que vers la fin du xve siècle
et au commencement du xvie, que l’emploi des
pièces en fer fondu, en bronze et en cuivre se géné-
ralisa. Au point de vue de la solidité, ce fut là un
grand progrès.
Nous avons dit plus haut que le veuglaire et la
couleuvrine de Bouvign.es, qui semblent dater du
milieu environ du xve siècle, sont dépourvus de
tourillons. Il importe de remarquer, toutefois, que
les tourillons étaient déjà inventés à la même
époque,mais qu'on en était encore alors à la période
des débuts de l’invention.
Un compte de la ville de Lille pour l’année
1465 (3) l’établit d’une façon catégorique. Disons
cependant qu’il ne s’agit là que d’un seul tourillon
qui devait probablement être fixé'perpendiculaire-
ment à l’axe et tangentiellement à la partie infé-
rieure de la pièce, à laquelle il était réuni par des
brides en fer.
Mais l’invention se perfectionna bien vite et Ton
en arriva ainsi aux tourillons placés latéralement
au milieu du corps des bouches à feu.
Une conséquence de l’invention des tourillons fut
l’invention des affûts à flasques ayant une grande
analogie avec nos affûts Gribeauval.
Une autre conséquence de l’invention des tou-
rillons fut de supprimer progressivement, pour les
bouches à feu de gros calibre d’abord, ensuite pour
celles de petit calibre, le chargement par la culasse
à l’aide de chamb res à feu mobiles.
Les canons fermés à la culasse ei se chargeant
par la bouche vont devenir d’un emploi ordinaire.
La présence dans l’armée de Charles le Témé-
raire à Granson(i476)de bouches à feu à tourillons,
munies d’affûts à flasques et se chargeant par la
bouche, est parfaitement établie (4).
(1) Des inventaires de 1428, 1430, 1435 mentionnent
l’existence de pièces en cuivre : Voir Louis-Napoléon
Bonaparte, op. cit., 1. I, pp. 368, 370, 371.
(2) Delà Fons Melicocq, op cit , pp. 15 et 16.
(3) De la Fons Melicocq, op. cit., p. 17.
(4) Cf. Colonel Favé, op. cit., 1. III, pages 185 à
198 (ptissim) et pl. 27, fig. 1 et 2 (couleuvrine à touril-
lons munie d’un affût à flasques).

Comme nous venons de le dire, un des résultats
de l’invention des tourillons fut l’abandon progres-
sif du système de chargement des bouches à feu
par la culasse à l’aide de chambres à feu mobiles.
Cependant ce dernier système, qui permettait de
préparer plusieurs charges à l’avance et de donner
ainsi plus de rapidité dans le tir, présentait de trop
grands avantages pour qu’on l’abandonnât immé-
diatement d’une façon définitive.
On essaya donc de l’appliquer à certaines caté-
gories de bouches à feu, et notamment aux bouches
à feu de marine.


FIG. 4. BOUCHE A FEU DE MARINE DU XVIe SIÈCLE.
(Musée de la Porte de H al.)

On construisit des pièces dans lesquelles la
chambre mobile était introduite dans un étrier
porte-boîte, où elle était maintenue par une clavette.
L’étrier se terminait par une queue de culasse faci-
litant la manœuvre de la pièce.
Les tourillons, fixés dans les yeux d'un étrier à
pivot vertical qui s’engageait dans un chevalet, ser-
vaient d’axe tournant à la pièce. (Fig. 4.) Seule-
ment ce mode de fermeture, qui n’opposait qu’une
faible résistance à la déflagration des gaz produits
par l’inflammation de la charge, ne put jamais ser-
vir que pour de faibles charges.
On l’employa surtout, comme nous l’avons dit,
pour les bouches à feu de marine.
Le Musée de la Porte de Hal possède un veu-
glaire en fer forgé, à tourillons et à étrier porte-
boîte, datant de la fin du xve siècle (1). Cette pièce
est incomplète, il lui manque sa chambre à feu
mobile.
Au xvie siècle, les pièces de ce système étaient
encore employées dans l’artillerie de marine.
Nous avons, dans nos collections de la Porte de
Hal, une bouche à feu de marine du xvie siècle,
munie d’un étrier porte-boîte et à laquelle manque
également sa chambre à feu mobile (2).
Le dessin que nous donnons ci-dessus de cette
(1) Série X, n° 20. En. de Prelle de la Nieppe,
Catalogue cité, p. 393.
(2) Série X, n° 22. En. de Prelle de la Nieppe,
Catalogue cité, p 394.
 
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