DOI Heft:
No 5 (1905)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.42111#0043
4e ANNÉE. N» 5
PARAISSANT TOUS LES MOIS
FÉVRIER 1905
BULLETIN
DES MUSEES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. | Pour l’Etranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
DONS.
TABLETTES CHALDËENNES.
FRANZ CUMONT a fait récemment don
• à nos séries rudimentaires d’antiquités
assyro-chaldéennes d’une série de dix tablettes en
terre cuite et d’un sceau de même matière recou-
verts d’inscriptions cunéifor-
mes archaïques.
Ces tablettes proviennent
certainement de Tello, loca-
lité rendue célèbre par les
fouilles de Sarzec, qui ont
donné au Louvre la plus
riche collection d’antiquités
chaldéennes qui soit au
monde.
En 1894, Sarzec décou-
vrit « tout un gisement de
tablettes d’argiles couvertes
d’inscriptions cunéiformes.
C’est un véritable dépôt d’ar-
chives et d’actes authenti-
ques analogues aux dépôts
qui ont été trouvés sur les
emplacements de Ninive, de Sippara, de Niffer.
Celui-ci présente l’intérêt particulier d’appartenir
à la très ancienne cité sumérienne de Shirpourla
(1) Heuzey, Mission de M. Sarzec en Chaldée, dans
la Revice d’Assyriologie et d’Archéologie orientale, III, 3,
1894, pp. 65-66.
(ou Lagash), qui ne nous est connue que par les
monuments, mais qui n’en a pas moins été un
centre de civilisation primitive, où l’écriture et les
arts avaient commencé de fleurir dès le quaran-
tième siècle avant notre ère. Ces plaquettes en
terre cuite, régulièrement superposées sur cinq ou
six rangs d’épaisseur, remplissaient des galeries
étroites se coupant à angle
droit, construites en briques
crues et garnies des deux
côtés de banquettes sur les-
quelles s’étendaient d’autres
couches de semblables monu-
ments » (1).
Des dépôts analogues fu-
rent trouvés successivement
au cours des fouilles. M.Thu-
reau-Dangin s’est attaché à
l’étude de ces tablettes et il
y a consacré plusieurs articles
importants dans la Revue
d’Assyriologie. « Il est pro-
bable, dit-il, que ces docu-
ments proviennent des archi-
ves d’un de ces temples,
grands propriétaires fonciers, qui font songer aux
abbayes du moyen âge, ou encore à certains mo-
nastères orientaux de nos jours. L’administration
de ces organismes complexes exigeait une comp-
tabilité constamment tenue à jour » (2).
(2) Thureau-Dangin, la Comptabilité agricole en
PARAISSANT TOUS LES MOIS
FÉVRIER 1905
BULLETIN
DES MUSEES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. | Pour l’Etranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
DONS.
TABLETTES CHALDËENNES.
FRANZ CUMONT a fait récemment don
• à nos séries rudimentaires d’antiquités
assyro-chaldéennes d’une série de dix tablettes en
terre cuite et d’un sceau de même matière recou-
verts d’inscriptions cunéifor-
mes archaïques.
Ces tablettes proviennent
certainement de Tello, loca-
lité rendue célèbre par les
fouilles de Sarzec, qui ont
donné au Louvre la plus
riche collection d’antiquités
chaldéennes qui soit au
monde.
En 1894, Sarzec décou-
vrit « tout un gisement de
tablettes d’argiles couvertes
d’inscriptions cunéiformes.
C’est un véritable dépôt d’ar-
chives et d’actes authenti-
ques analogues aux dépôts
qui ont été trouvés sur les
emplacements de Ninive, de Sippara, de Niffer.
Celui-ci présente l’intérêt particulier d’appartenir
à la très ancienne cité sumérienne de Shirpourla
(1) Heuzey, Mission de M. Sarzec en Chaldée, dans
la Revice d’Assyriologie et d’Archéologie orientale, III, 3,
1894, pp. 65-66.
(ou Lagash), qui ne nous est connue que par les
monuments, mais qui n’en a pas moins été un
centre de civilisation primitive, où l’écriture et les
arts avaient commencé de fleurir dès le quaran-
tième siècle avant notre ère. Ces plaquettes en
terre cuite, régulièrement superposées sur cinq ou
six rangs d’épaisseur, remplissaient des galeries
étroites se coupant à angle
droit, construites en briques
crues et garnies des deux
côtés de banquettes sur les-
quelles s’étendaient d’autres
couches de semblables monu-
ments » (1).
Des dépôts analogues fu-
rent trouvés successivement
au cours des fouilles. M.Thu-
reau-Dangin s’est attaché à
l’étude de ces tablettes et il
y a consacré plusieurs articles
importants dans la Revue
d’Assyriologie. « Il est pro-
bable, dit-il, que ces docu-
ments proviennent des archi-
ves d’un de ces temples,
grands propriétaires fonciers, qui font songer aux
abbayes du moyen âge, ou encore à certains mo-
nastères orientaux de nos jours. L’administration
de ces organismes complexes exigeait une comp-
tabilité constamment tenue à jour » (2).
(2) Thureau-Dangin, la Comptabilité agricole en