DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
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Mais, si l’Égypte n’a pas connu cette industrie,
elle a montré, dans l’emploi du verre coulé, une
habileté réellement surprenante. On a fait long-
temps honneur aux Phéniciens de la fabrication
des vases, en verre multicolore. L’ouverture de
tombeaux soigneusement datés et dans lesquels
on a rencontré de ces verres, a démontré qu’à l’épo-
que de la xvme dynastie, on était arrivé, en ce
genre de travail, à une perfection qui surprend,
de nos jours encore, les experts les plus compé-
tents. Orner le col ou le panse d’un vase en verre
d’élégants motifs de couleurs variées, introduire,
dans la pâte, de délicats hiéroglyphes donnant un
nom de roi, cela n’était qu’un jeu pour les habiles
ouvriers thébains. On n’a qu’à jeter un coup d’œil
sur les planches de quelques ouvrages récents, pour
être absolument convaincu de leur maîtrise (3).
Grâce à l’obligeance du professeur Petrie, nous
possédions, depuis quelques années déjà, des frag-
ments de verres découverts à Teli-el-Amarna,
deux fragments de creuset et des scories de fabri-
cation. Les fouilles de VEgyptian Research Ac-
count à Gurob en 1904-1905 ont amené la décou-
verte, dans plusieurs tombes, de bons exemplaires
de verreries de la xvme dynastie. Nous devons à
la générosité du comité de l’Egyptian Research
Account, deux magnifiques spécimens de cette série
de monuments. Notre figure 1 permettra, mieux
que toute description, de se rendre un compte
exact des deux pièces. L’une, en forme de colon-
nette surmontée d’un élégant chapiteau à palmes.
(3) Voir surtout Catalogue gênerai des antiquités égyp-
tiennes du Musée du Caire. Daressy, Fouilles de la vallée
des rois, pl. XLIII, XLIV et XLV ; Carter et New-
berry, tlie Tomh of Thoutmosis IX, pl. XXVII.
VERRES ÉGYPTIENS.
DEPUIS quelques années, des découvertes assez
nombreuses sont venues modifier les con-
naissances relatives à la fabrication du verre en
Égypte.
On a reconnu tout d’abord que l’on s’était
trompé en prétendant que, dès l’ancien Empire,
on soufflait le verre dans la vallée du Nil (1). Le
verre, à ces époques reculées, était simplement
coulé dans des moules. Dès les temps de la pre-
mière dynastie, on se servait, non seulement de
matières vitrifiées, mais bien de
verre, comme on l’a démontré par
l’examen d’une pièce récemment
entrée au Musée d’Oxford (2).
Ce que l’on s’était habitué à con-
sidérer comme la représentation
du soufflage du verre, n’est autre
chose que la scène des forgerons
activant la combustion du foyer
au moyen de chalumeaux rudi-
mentaires actionnés par le souffle
humain. L’invention du soufflage
du verre n’est pas antérieure à
l’époque romaine.
(1) Béni Hasan, IV.Londres, 1900.
(2) Report of tlie Keeper of the
Ashmolean Muséum for the y car içoq.
P- 3
Fig. 2.
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Mais, si l’Égypte n’a pas connu cette industrie,
elle a montré, dans l’emploi du verre coulé, une
habileté réellement surprenante. On a fait long-
temps honneur aux Phéniciens de la fabrication
des vases, en verre multicolore. L’ouverture de
tombeaux soigneusement datés et dans lesquels
on a rencontré de ces verres, a démontré qu’à l’épo-
que de la xvme dynastie, on était arrivé, en ce
genre de travail, à une perfection qui surprend,
de nos jours encore, les experts les plus compé-
tents. Orner le col ou le panse d’un vase en verre
d’élégants motifs de couleurs variées, introduire,
dans la pâte, de délicats hiéroglyphes donnant un
nom de roi, cela n’était qu’un jeu pour les habiles
ouvriers thébains. On n’a qu’à jeter un coup d’œil
sur les planches de quelques ouvrages récents, pour
être absolument convaincu de leur maîtrise (3).
Grâce à l’obligeance du professeur Petrie, nous
possédions, depuis quelques années déjà, des frag-
ments de verres découverts à Teli-el-Amarna,
deux fragments de creuset et des scories de fabri-
cation. Les fouilles de VEgyptian Research Ac-
count à Gurob en 1904-1905 ont amené la décou-
verte, dans plusieurs tombes, de bons exemplaires
de verreries de la xvme dynastie. Nous devons à
la générosité du comité de l’Egyptian Research
Account, deux magnifiques spécimens de cette série
de monuments. Notre figure 1 permettra, mieux
que toute description, de se rendre un compte
exact des deux pièces. L’une, en forme de colon-
nette surmontée d’un élégant chapiteau à palmes.
(3) Voir surtout Catalogue gênerai des antiquités égyp-
tiennes du Musée du Caire. Daressy, Fouilles de la vallée
des rois, pl. XLIII, XLIV et XLV ; Carter et New-
berry, tlie Tomh of Thoutmosis IX, pl. XXVII.
VERRES ÉGYPTIENS.
DEPUIS quelques années, des découvertes assez
nombreuses sont venues modifier les con-
naissances relatives à la fabrication du verre en
Égypte.
On a reconnu tout d’abord que l’on s’était
trompé en prétendant que, dès l’ancien Empire,
on soufflait le verre dans la vallée du Nil (1). Le
verre, à ces époques reculées, était simplement
coulé dans des moules. Dès les temps de la pre-
mière dynastie, on se servait, non seulement de
matières vitrifiées, mais bien de
verre, comme on l’a démontré par
l’examen d’une pièce récemment
entrée au Musée d’Oxford (2).
Ce que l’on s’était habitué à con-
sidérer comme la représentation
du soufflage du verre, n’est autre
chose que la scène des forgerons
activant la combustion du foyer
au moyen de chalumeaux rudi-
mentaires actionnés par le souffle
humain. L’invention du soufflage
du verre n’est pas antérieure à
l’époque romaine.
(1) Béni Hasan, IV.Londres, 1900.
(2) Report of tlie Keeper of the
Ashmolean Muséum for the y car içoq.
P- 3
Fig. 2.