DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS
61
L’acquisition que vient de faire le Gouverne-
ment va permettre d’initier le public à un art qui
lui est encore plutôt inconnu ; les artistes y trouve-
ront une orientation nouvelle, très spéciale et très
féconde ; les artisans d’art pourront bénéficier de
ce que la technique japonaise renferme de procédés
nouveaux, de ressources décoratives et de haute
originalité. Chacun y trouvera l’occasion d’étendre
le domaine de ses connaissances et de ses jouis-
sances artistiques de la manière la plus attrayante.
On ne saurait assez louer le patriotisme et la gé-
nérosité de M. Michotte qui, tout en ayant fait de
sa collection l’objet d’une vente, a stipulé pour
celle-ci des conditions qui équivalent, en réalité, à
une donation importante. J. B.
LES SOUVENIRS DU COMTE FRÉDÉRIC
DE MERODE AU MUSÉE DE LA
PORTE DE HAL.
LA maison princière de Merode, dont la filia-
tion remonte à Pierre-Bérenger, troisième
fils de Raymond-Bérenger, roi d’Aragon , qui
vivait au xne siècle, n’a cessé, durant la longue
suite de siècles qui nous sépare de ces temps loin-
tains, de s’illustrer par les hauts faits d'armes de
plusieurs de ses membres, par des alliances avec
les familles souveraines, par les éminents services
qu’elle a rendus dans les hautes charges de l’Etat.
Plusieurs comtes de Merode furent créés cheva-
liers de la Toison d’or. Cette haute distinction
honorifique était réservée aux plus puissants sei-
gneurs, et comme récompense des actions d’éclat.
Les armoiries que porte la famille de Merode
sont celles des rois d’Aragon, brisées d’une bor-
dure engrèlée d’azur.
L’origine des armoiries des souverains d’Aragon
est des plus glorieuse : Charles-le-Chauve, roi de
France et empereur des Romains, voyant Geoffroy
le Velu, roi d’Aragon, blessé à mort sur un champ
de bataille « trempa dans le sang d’iceluy », dit un
historien ancien, « les quatre doigts de sa main
dextre et puis les glissa du haut en bas de l’escu,
faisant par ce moyen la figure de quatre pals de
gueules à la couleur du sang ». Ce serait en sou-
venir de ce fait que dans la suite, lorque s’établit
la coutume des écus héraldiques, c’est-à-dire trois
siècles plus tard, les descendants de Geoffroy
d’Aragon adoptèrent les quatre pals, comme meu-
bles de leurs armoiries. Cette origine, trouvant
son explication dans des faits fort lointains, est
susceptible d’être taxée de légendaire par d’aucuns.
Quoi qu’il en soit, il faut se contenter des affir-
mations des
chroniqueurs
et considérer,
en tout cas,
ces armoiries
comme re-
montant à
une haute an-
tiquité.
*
* *
Le Comte
Louis - Frédé-
ric - Ghislain
de Merode,
le héros de
notre Indé-
pendance, est
le quatrième
membre de
cette illustre
famille qui
trouva la
mort sur le
champ de ba-
taille. Il na-
quit le 9 juin
1792 et était
fils du comte
Guillaume
de Merode,
prince de Ru-
bempré, mi-
nistre pléni-
potentiaire de
Joseph II près
des Etats Gé-
néraux des
Pays - Bas,
chambellan
de S. M. Im-
périale et
Royale Apos-
tolique,maire,
de Bruxelles,
membre du
Sénat sous
Napoléon,
Grand maré-
chal de la
Cour deGuil-
laume Ier,
Grand - croix
de l’Ordre du
Lion Néer-
61
L’acquisition que vient de faire le Gouverne-
ment va permettre d’initier le public à un art qui
lui est encore plutôt inconnu ; les artistes y trouve-
ront une orientation nouvelle, très spéciale et très
féconde ; les artisans d’art pourront bénéficier de
ce que la technique japonaise renferme de procédés
nouveaux, de ressources décoratives et de haute
originalité. Chacun y trouvera l’occasion d’étendre
le domaine de ses connaissances et de ses jouis-
sances artistiques de la manière la plus attrayante.
On ne saurait assez louer le patriotisme et la gé-
nérosité de M. Michotte qui, tout en ayant fait de
sa collection l’objet d’une vente, a stipulé pour
celle-ci des conditions qui équivalent, en réalité, à
une donation importante. J. B.
LES SOUVENIRS DU COMTE FRÉDÉRIC
DE MERODE AU MUSÉE DE LA
PORTE DE HAL.
LA maison princière de Merode, dont la filia-
tion remonte à Pierre-Bérenger, troisième
fils de Raymond-Bérenger, roi d’Aragon , qui
vivait au xne siècle, n’a cessé, durant la longue
suite de siècles qui nous sépare de ces temps loin-
tains, de s’illustrer par les hauts faits d'armes de
plusieurs de ses membres, par des alliances avec
les familles souveraines, par les éminents services
qu’elle a rendus dans les hautes charges de l’Etat.
Plusieurs comtes de Merode furent créés cheva-
liers de la Toison d’or. Cette haute distinction
honorifique était réservée aux plus puissants sei-
gneurs, et comme récompense des actions d’éclat.
Les armoiries que porte la famille de Merode
sont celles des rois d’Aragon, brisées d’une bor-
dure engrèlée d’azur.
L’origine des armoiries des souverains d’Aragon
est des plus glorieuse : Charles-le-Chauve, roi de
France et empereur des Romains, voyant Geoffroy
le Velu, roi d’Aragon, blessé à mort sur un champ
de bataille « trempa dans le sang d’iceluy », dit un
historien ancien, « les quatre doigts de sa main
dextre et puis les glissa du haut en bas de l’escu,
faisant par ce moyen la figure de quatre pals de
gueules à la couleur du sang ». Ce serait en sou-
venir de ce fait que dans la suite, lorque s’établit
la coutume des écus héraldiques, c’est-à-dire trois
siècles plus tard, les descendants de Geoffroy
d’Aragon adoptèrent les quatre pals, comme meu-
bles de leurs armoiries. Cette origine, trouvant
son explication dans des faits fort lointains, est
susceptible d’être taxée de légendaire par d’aucuns.
Quoi qu’il en soit, il faut se contenter des affir-
mations des
chroniqueurs
et considérer,
en tout cas,
ces armoiries
comme re-
montant à
une haute an-
tiquité.
*
* *
Le Comte
Louis - Frédé-
ric - Ghislain
de Merode,
le héros de
notre Indé-
pendance, est
le quatrième
membre de
cette illustre
famille qui
trouva la
mort sur le
champ de ba-
taille. Il na-
quit le 9 juin
1792 et était
fils du comte
Guillaume
de Merode,
prince de Ru-
bempré, mi-
nistre pléni-
potentiaire de
Joseph II près
des Etats Gé-
néraux des
Pays - Bas,
chambellan
de S. M. Im-
périale et
Royale Apos-
tolique,maire,
de Bruxelles,
membre du
Sénat sous
Napoléon,
Grand maré-
chal de la
Cour deGuil-
laume Ier,
Grand - croix
de l’Ordre du
Lion Néer-