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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 4.1904/​1905(1905)

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No 11 (1905)
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https://doi.org/10.11588/diglit.42111#0098
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86

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX


fouilles récentes présentent plus d’intérêt à cause
du lieu même où ils ont été rencontrés.
Us gisaient, en effet, non dans les terres, mais,
au contraire, de l’autre côté de la barrière de dunes
en un banc d’humus noirâtre, d’origine conti-
nentale, situé sur l’estrang, un peu plus loin que
l'hospice et à 35 mètres environ du pied des dunes.
Ces débris, trouvés bien en place ], témoignent
donc de l’existence d’un endroit, actuellement
sous eau à marée haute, mais autrefois habitable et
habité.
La légende a, du reste, conservé le souveni? de
ces habitations.
La voici telle que la rapporte M. Eugène Roche :
« Les habitants du pays, dit-il, se répètent d’âge
en âge et de génération en génération que Wen-
duyne comptait, à une époque très reculée, une po-
pulation de 7,000 à 8,ooo habitants, mais que cette
commune importante n’était pas située sur l’em-
placement du Wenduyne d’aujourd’hui. Us ajou-
tent que la commune tout entière fut envahie par
les flots et qu’à marée basse, les pêcheurs de cre-
vettes ont parfois senti sous leurs pieds une sur-
face plane et dure comme un pavement, et que ce
seraient les dalles du chœur de l’ancienne église
engloutie dans la mer ».
A quelle époque cette catastrophe se serait-elle
produite ?
Personne, bien entendu, ne peut préciser et
néanmoins tous sont persuadés qu’il y a là quelque
chose de vrai.
Us revoient en imagination ce Wenduyne des
premiers siècles anéanti dans un immense boulever-
sement, et à la veillée, dans les petites fermes
perdues dans les dunes, l’on
raconte que certaines nuits,
toujours à marée basse, on a
cru percevoir dans la mer un
bruit de vagues apporté par
le vent, qui ressemblait fort

i. Nombreux fragments de
tegitlœ, dont un avec empreinte
de patte de chien ; morceaux de
poterie grise ; débris de vases
divers en belle terre rouge ver-
nissée, terra, sigillata ; morceaux
de vases plus anciens, dits nièna-
piens.
Ces fragments présentent tous
des cassures très nettes à arêtes
vives. Ils n’ont donc pas été rou-
lés. De plus, nous avons trouvé,
au même endroit que les tuiles
et les poteries, un squelette
complet de mouton.

FIG. I. VAUCELLES. VUE DU ROCHER AUX SÉPULTURES.

au chant des grandes orgues de cette église ense-
velie, comme si des revenants célébraient l’office
des morts, dans ce monument sous-marin 2».
La côte était donc autrefois plus avancée, ce que
l’on sait, du reste, généralement et ce que le
résultat de nos recherches est venu prouver une
fois de plus.
M. Edouard Jonckheere est d’avis que l’on se
trouve là en présence d’un ancien fond ou cirque
de dunes, qui fut habité à l’époque romaine.
Depuis, la mer aurait successivement mangé la
dune côtière et atteint l’ancien fond, qu’elle rabote
aujourd’hui.
'À-
DÉCOUVERTE A L’EMPLACEMENT DU
PONT ROMAIN D’OMBRET. — En 1870, les
travaux de construction d’un nouveau pont sur la
Meuse, à l’endroit dit Gué de César, amenèrent la
découverte des vestiges d’un pont plus ancien,
tout en bois.
Ce pont livrait jadis passage à la voie romaine
d’Arlon à Tongres, appelée communément aujour-
d’hui la Chaussée Verte.
Lors du dernier chômage de la Meuse, les eaux,
très basses, laissèrent apercevoir, à l’emplacement
du pont romain, un énorme pilotis encore debout.
Nous nous sommes assuré aussitôt la possession

2. Histoire de Wenduyne-sur-Mer depuis les temps les plus
recules jusqu’à nos jours, par Eugène Roche, suivie d’une
Note sur l’ancienne topographie de Wenduyne, par L. Gil-
liodts- Van Severen, archiviste de la ville de Bruges.
— Bruges, 1892, p. 10.
 
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