DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS
87
de ce document intéressant qui
manquait encore à nos collec-
tions.
Ce pilotis de chêne, noir et
dur comme l’ébène, est de forme
quadrangulaire et mesure 7mio
de longueur, omÔ2 de largeur et
om28 d’épaisseur. Son poids est
de 860 kilogrammes.
FOUILLES AUX ABORDS
DU « TROU DES BLAI-
REAUX », A VAU CELLES.
— Nous avons fait explorer plu-
sieurs excavations naturelles si-
tuées aux environs du village de
Vaucelles, localité proche de la
frontière française, à quelques
kilomètres au nord de Vireux,
dans les propriétés de Son Ex-
cellence Mme la princesse Lan-
celotti.
Ces recherches ont abouti à la découverte, aux
abords immédiats d’une petite grotte,dite Trou des
Blaireaux, de sépultures néolithiques fort intéres-
santes, ayant succédé à un habitat de l’âge du
renne (fig. 1).
Les ossements humains, de même que les objets,
qui avaient constitué le mobilier funéraire, gisaient
à environ omjo ou om6o de profondeur, le long de
la paroi rocheuse surplombant légèrement le sol
en certains endroits.
De grosses pierres avaient été mises intention-
nellement sur les ossements. En un point, un sque-
lette presque complet fut rencontré en place
(fig. 2).
Le niveau néolithique, formé de terre végétale
blocailleuse avec grosses pierres à la partie supé-
rieure, avait une épaisseur maxima de om8o. Il pas-
sait insensiblement au niveau moyen constitué par
un limon jaune calcarifère et blocailleux de I mètre
d’épaisseur, contenant de très nombreux bois de
jeunes rennes (R. iarandus) et quelques silex
taillés.
Ce deuxième niveau passait, à son tour, sans
transition aucune, au niveau inférieur, représenté
par un limon jaune très pur, calcarifère et ne ren-
fermant plus que quelques rares bois de renne.
Parmi les objets recueillis auprès des ossements
humains, il convient de citer en tout premier lieu
une hachette polie en silex, encore engagée dans
sa gaine à douille en corne de cerf (fig. 3, n° 7).
Les haches encore pourvues de leur gaine d’em-
manchement sont, faut-il le dire, excessivement
rares dans notre pays où l’on n’en connaissait jus-
VAUCELLES. VUE PRISE AU COURS DES FOUILLES.
qu’ici que deux exemplaires, provenant l’un et
l’autre de la tourbe h Notre spécimen, rencontré
au cours de fouilles méthodiques, dans un milieu
bien caractérisé, est donc appelé à occuper un rang
exceptionnel dans nos séries.
Mentionnons ensuite une hachette polie retail-
lée, en silex (fig. 3, n° 1); une hache en corne de
cerf, brisée au niveau supérieur de la perforation
destinée à recevoir le manche (fig. 3, n° 5) ; un
grand éclat retouché et des lames de silex (fig. 3,
nos 8, 9 et 11); un poinçon en os (fig. 3, n° 2) ; une
pointe de flèche en silex, en forme de losange
allongé avec légères dentelures sur les bords et
ailerons médians (fig. 3, n° 4); une autre à tran-
chant transversal (fig. 3, n° 3); une grande hache
polie en silex (fig. 3, n° 10); enfin de nombreux
fragments de poterie dénotant l’existence d’au
moins trois vases différents faits sans l’aide du tour.
Cette poterie, de couleur brun-rougeâtre, est gros-
sière, à cassure terreuse et à pâte peu homogène
avec inclusion de fragments de spath calcaire.
Un de ces vases a pu être complètement recon-
stitué: c’est une urne en forme de pot à beurre. Les
rebords sont légèrement déversés, le pied est plat
et la saillie très peu sensible (fig. 3, n° 6).
Le mobilier des sépultures de Vaucelles présente
une grande analogie avec celui des grottes sépul-
crales artificielles de la vallée du Petit-Morin
1. L’un trouvé à Anvers (Musée royal d’Histoire
naturelle), l’autre trouvé à Betecom, près d’Aerschot
(nos collections).
fig. 2.
87
de ce document intéressant qui
manquait encore à nos collec-
tions.
Ce pilotis de chêne, noir et
dur comme l’ébène, est de forme
quadrangulaire et mesure 7mio
de longueur, omÔ2 de largeur et
om28 d’épaisseur. Son poids est
de 860 kilogrammes.
FOUILLES AUX ABORDS
DU « TROU DES BLAI-
REAUX », A VAU CELLES.
— Nous avons fait explorer plu-
sieurs excavations naturelles si-
tuées aux environs du village de
Vaucelles, localité proche de la
frontière française, à quelques
kilomètres au nord de Vireux,
dans les propriétés de Son Ex-
cellence Mme la princesse Lan-
celotti.
Ces recherches ont abouti à la découverte, aux
abords immédiats d’une petite grotte,dite Trou des
Blaireaux, de sépultures néolithiques fort intéres-
santes, ayant succédé à un habitat de l’âge du
renne (fig. 1).
Les ossements humains, de même que les objets,
qui avaient constitué le mobilier funéraire, gisaient
à environ omjo ou om6o de profondeur, le long de
la paroi rocheuse surplombant légèrement le sol
en certains endroits.
De grosses pierres avaient été mises intention-
nellement sur les ossements. En un point, un sque-
lette presque complet fut rencontré en place
(fig. 2).
Le niveau néolithique, formé de terre végétale
blocailleuse avec grosses pierres à la partie supé-
rieure, avait une épaisseur maxima de om8o. Il pas-
sait insensiblement au niveau moyen constitué par
un limon jaune calcarifère et blocailleux de I mètre
d’épaisseur, contenant de très nombreux bois de
jeunes rennes (R. iarandus) et quelques silex
taillés.
Ce deuxième niveau passait, à son tour, sans
transition aucune, au niveau inférieur, représenté
par un limon jaune très pur, calcarifère et ne ren-
fermant plus que quelques rares bois de renne.
Parmi les objets recueillis auprès des ossements
humains, il convient de citer en tout premier lieu
une hachette polie en silex, encore engagée dans
sa gaine à douille en corne de cerf (fig. 3, n° 7).
Les haches encore pourvues de leur gaine d’em-
manchement sont, faut-il le dire, excessivement
rares dans notre pays où l’on n’en connaissait jus-
VAUCELLES. VUE PRISE AU COURS DES FOUILLES.
qu’ici que deux exemplaires, provenant l’un et
l’autre de la tourbe h Notre spécimen, rencontré
au cours de fouilles méthodiques, dans un milieu
bien caractérisé, est donc appelé à occuper un rang
exceptionnel dans nos séries.
Mentionnons ensuite une hachette polie retail-
lée, en silex (fig. 3, n° 1); une hache en corne de
cerf, brisée au niveau supérieur de la perforation
destinée à recevoir le manche (fig. 3, n° 5) ; un
grand éclat retouché et des lames de silex (fig. 3,
nos 8, 9 et 11); un poinçon en os (fig. 3, n° 2) ; une
pointe de flèche en silex, en forme de losange
allongé avec légères dentelures sur les bords et
ailerons médians (fig. 3, n° 4); une autre à tran-
chant transversal (fig. 3, n° 3); une grande hache
polie en silex (fig. 3, n° 10); enfin de nombreux
fragments de poterie dénotant l’existence d’au
moins trois vases différents faits sans l’aide du tour.
Cette poterie, de couleur brun-rougeâtre, est gros-
sière, à cassure terreuse et à pâte peu homogène
avec inclusion de fragments de spath calcaire.
Un de ces vases a pu être complètement recon-
stitué: c’est une urne en forme de pot à beurre. Les
rebords sont légèrement déversés, le pied est plat
et la saillie très peu sensible (fig. 3, n° 6).
Le mobilier des sépultures de Vaucelles présente
une grande analogie avec celui des grottes sépul-
crales artificielles de la vallée du Petit-Morin
1. L’un trouvé à Anvers (Musée royal d’Histoire
naturelle), l’autre trouvé à Betecom, près d’Aerschot
(nos collections).
fig. 2.