DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS
95
Le tableau de l’Arsenal de Vienne n’avait pas
échappé à Demmin, qui en fait mention dans son
ouvrage : Guide des amateurs d'armes et armures
anciennes.
« L’armurier allemand, dit-il, avait poussé le per-
fectionnement de l’armure du cheval si loin, qu’un
tableau de 1480, conservé à l’Arsenal de Vienne,
montre maître Albrecht, armurier de l’archiduc
Maximilien, sur un cheval armé de jambières arti-
culées. »
C’est le seul exemple que cite cet auteur de sem-
blable armure, et l’on peut dire que, s’il avait ren-
contré dans les musées d’Europe, qu’il a tous
visités, la plume et le crayon en main, et dans les
collections particulières, l'un ou l’autre spé-
cimen d’une défense de cheval analogue, il
ne se serait pas borné à faire la seule men-
tion d’une preuve iconographique.
M. Dillon a la conviction que le fragment
d’armures dont nous nous occupons ici n’est
autre qu’une des parties de la défense de corps
de cheval confectionnée par le célèbre Har-
nischmeister au sujet de laquelle il vient
d’être longuement parlé. Consulté sur ce
point, notre distingué ami, M. Charles But-
tin, dont les avis font autorité dans les ques-
tions d'archéologie ès -armes, semble tout
prêt à se rallier à l’opinion du vicomte
Dillon. M. Buttin fait valoir avec raison,
comme argument plaidant en faveur de cette
thèse, qu’il n’existe nulle part ailleurs qu’à la
Porte de Hal l’une ou l’autre pièce d’une
armure de ce genre. Il y a lieu, à son avis,
de considérer l’armure dAlbrecht comme
une montre de son habileté, un tour de force
d’armurier, mais sans grande utilité pratique.
En effet, quelle que fût la perfection des
articulations de ce harnais, le cheval qui en
était couvert avait trop à perdre en agilité
et en vitesse, et la garantie offerte à la mon-
ture du cavalier pouvait à peine compenser la
perte des avantages que donne dans un com-
bat la liberté d’allures. De plus, il n’eût pas
été possible de faire une armure de ce genre à
l’épreuve, sans réduire le cheval à la seule
allure du pas, et encore du pas fort pénible.
Tout nous fait voir, d’ailleurs, dans le seul
fragment qui subsiste de cette défense de corps, que
celle-ci n’a pu être qu’une armure de parade.
Mais que seraient donc devenues les autres par-
ties de cette armure de cheval, unique en son
genre ? C’est sans doute ce que l’on ne saura
jamais. Le fait de leur disparition ne fait qu’ajouter
à la valeur de la pièce que nous possédons, déjà
fort précieuse par sa nature.
Edgar de Prei.le de la Nieppe.
DÉCOUVERTE DE PUITS ANTIQUES
A CONTICH.
LE 8 septembre dernier, M. L. Motte, ingé-
nieur en chef, directeur de service à l’Admi-
nistration des chemins de fer de l’Etat belge,
informait M. Rutot qu’au cours des travaux de
terrassement exécutés aux environs de la station
de Contich-village, pour la construction du chemin
de fer d’Anvers-Sud à Malines, on venait de décou-
vrir deux puits paraissant très anciens et dont le
cuvelage était constitué par des troncs d’arbre évi-
dés en bois de chêne.
M. Rutot ayant bien voulu nous transmettre cette
obligeante information, notre service des fouilles
s’est rendu immédiatement à Contich.
La tranchée, à l’endroit où se trouvaient les deux
puits, mesure Sm5o de profondeur. Ces puits des-
cendaient un peu en dessous du niveau des voies,
ce qui leur donnait une profondeur totale d’environ
6 mètres. (Fig. 2.) Ils étaient pour ainsi dire acco-
lés l’un à l’autre.
Fig. 1.
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Le tableau de l’Arsenal de Vienne n’avait pas
échappé à Demmin, qui en fait mention dans son
ouvrage : Guide des amateurs d'armes et armures
anciennes.
« L’armurier allemand, dit-il, avait poussé le per-
fectionnement de l’armure du cheval si loin, qu’un
tableau de 1480, conservé à l’Arsenal de Vienne,
montre maître Albrecht, armurier de l’archiduc
Maximilien, sur un cheval armé de jambières arti-
culées. »
C’est le seul exemple que cite cet auteur de sem-
blable armure, et l’on peut dire que, s’il avait ren-
contré dans les musées d’Europe, qu’il a tous
visités, la plume et le crayon en main, et dans les
collections particulières, l'un ou l’autre spé-
cimen d’une défense de cheval analogue, il
ne se serait pas borné à faire la seule men-
tion d’une preuve iconographique.
M. Dillon a la conviction que le fragment
d’armures dont nous nous occupons ici n’est
autre qu’une des parties de la défense de corps
de cheval confectionnée par le célèbre Har-
nischmeister au sujet de laquelle il vient
d’être longuement parlé. Consulté sur ce
point, notre distingué ami, M. Charles But-
tin, dont les avis font autorité dans les ques-
tions d'archéologie ès -armes, semble tout
prêt à se rallier à l’opinion du vicomte
Dillon. M. Buttin fait valoir avec raison,
comme argument plaidant en faveur de cette
thèse, qu’il n’existe nulle part ailleurs qu’à la
Porte de Hal l’une ou l’autre pièce d’une
armure de ce genre. Il y a lieu, à son avis,
de considérer l’armure dAlbrecht comme
une montre de son habileté, un tour de force
d’armurier, mais sans grande utilité pratique.
En effet, quelle que fût la perfection des
articulations de ce harnais, le cheval qui en
était couvert avait trop à perdre en agilité
et en vitesse, et la garantie offerte à la mon-
ture du cavalier pouvait à peine compenser la
perte des avantages que donne dans un com-
bat la liberté d’allures. De plus, il n’eût pas
été possible de faire une armure de ce genre à
l’épreuve, sans réduire le cheval à la seule
allure du pas, et encore du pas fort pénible.
Tout nous fait voir, d’ailleurs, dans le seul
fragment qui subsiste de cette défense de corps, que
celle-ci n’a pu être qu’une armure de parade.
Mais que seraient donc devenues les autres par-
ties de cette armure de cheval, unique en son
genre ? C’est sans doute ce que l’on ne saura
jamais. Le fait de leur disparition ne fait qu’ajouter
à la valeur de la pièce que nous possédons, déjà
fort précieuse par sa nature.
Edgar de Prei.le de la Nieppe.
DÉCOUVERTE DE PUITS ANTIQUES
A CONTICH.
LE 8 septembre dernier, M. L. Motte, ingé-
nieur en chef, directeur de service à l’Admi-
nistration des chemins de fer de l’Etat belge,
informait M. Rutot qu’au cours des travaux de
terrassement exécutés aux environs de la station
de Contich-village, pour la construction du chemin
de fer d’Anvers-Sud à Malines, on venait de décou-
vrir deux puits paraissant très anciens et dont le
cuvelage était constitué par des troncs d’arbre évi-
dés en bois de chêne.
M. Rutot ayant bien voulu nous transmettre cette
obligeante information, notre service des fouilles
s’est rendu immédiatement à Contich.
La tranchée, à l’endroit où se trouvaient les deux
puits, mesure Sm5o de profondeur. Ces puits des-
cendaient un peu en dessous du niveau des voies,
ce qui leur donnait une profondeur totale d’environ
6 mètres. (Fig. 2.) Ils étaient pour ainsi dire acco-
lés l’un à l’autre.
Fig. 1.