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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1910

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No 1 (1910)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27143#0012
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

de guirlandes de fleurs où se remarquent aussi des
oiseaux et des écureuils qui alternent les uns avec
les autres ; à l’intérieur, un cadre composé de com-
partiments où sont représentées les
vues des chefs-lieux des dix-sept
provinces, entre lesquelles sont figu-
rées les armoiries de chacune de ces
provinces.

Nous donnons ci-contre la repro-
duction de la ville d’Anvers, qui
nous paraît tout particulièrement
intéressante.

Dans les deux montants de l’en-
cadrement sont représentés, dans
des réserves, à gauche, le palais de Nassau, à
Bruxelles, avec l’inscription : Palatium Braban-
tiæ; à droite, le Binnen-hof, à La Haye, avec l'in-
scription : Palatium hollandiœ.

Dans la partie supérieure de la tapisserie, au
milieu, figure un cartouche posé sur un trophée de
drapeaux et d’armes d’hast. Le sujet qui y est
traité est symbolique : Deux cavaliers dans leurs
armures, l’archiduc Albert et le prince Maurice de
Nassau, tiennent, chacun d’une main, soit une
feuille de papier, soit une feuille de parchemin
qu’ils sont occupés à déchirer et sur laquelle est
figuré un lion. Nous reviendrons plus loin sur ce
dernier détail de la composition.

Au-dessus d’eux, une représentation de la Pro-
vidence figurée par deux mains sortant des nues;
l’une d’elles tient une balance; dans l’un des pla-
teaux est posé le sceptre, et dans l’autre un
chapeau à larges bords, symbole de la liberté dans
les Provinces confédérées ; celui-ci, qui fait « pen-
cher la balance » vers Maurice de Nassau, sym-
bolise la victoire des troupes hollandaises sur

l’armée espagnole. L’autre main complète le sym-
bolisme de la composition : elle laisse tomber une
couronne sur la tête du vainqueur de la journée.

Nous signalerons encore la présence, sur ce par-
chemin, d’une branche placée du côté de Nassau
de laquelle se détache, semble-t-il, une sorte de
boule, une orange sans doute ; et, du côté de l’ar-
chiduc, des armoiries : de... à la fasce de... (de
gueules à la fasce d’argent), c’est-à-dire les armoi-
ries des anciens archiducs d’Autriche. Ce seraient
les indices personnels des deux personnages en
présence.

De même, l’auteur de la composition n’a-t-il pas
voulu opposer, également comme indices person-
nelles deux édifices qu’on aperçoit à l’arrière-plan,
l’église du côté du pieux Albert et la tour fortifiée
du côté de l’homme de guerre qu’était avant tout
Maurice de Nassau ?

Nous venons de dire que les deux princes sont
représentés déchirant une carte sur laquelle est
figuré un lion.

Dans son bel ouvrage Les Musées royaux du
Cinquantenaire et de la Porte de Hal, notre col-
lègue, M. Joseph Destrée, s’exprime comme suit
I à ce sujet : « Le milieu de la bordure supérieure
est occupé par un cartouche
entouré de drapeaux espa-
gnols et renfermant un sujet
allégorique : l’archiduc Al-
bert et le prince Maurice, à
cheval, sur les bords d’un
ruisseau. Ils tirent chacun
de leur côté au point de
déchirer la carte des Pays-
Bas symbolisée par le Léo
belgicus, le lion belge. Il est
certain que, vaincu à Nieu-
port, le prince de Nassau
eût peut-être assisté impuis-
sant à la reprise par l’Es-
pagne des Provinces confé-
dérées. Par contre, la victoire
de son armée entraîna le
démembrement irrémé-
diable des anciens Pays-Bas,
 
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