DOI Heft:
No 2 (1910)
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.
15
STATUE ÉGYPTIENNE
DU SÉRAPÉUM DE MEMPHIS.
UNE statue de notre collection égyptienne
évoquant le souvenir de l’un des voyages de
Léopold II en Egypte, il paraîtra peut-être inté-
ressant de lui consacrer quelques lignes.
Lei8 décembre 1862, le Duc de Brabant , accom-
pagné de Mariette-bey, se rendit à Saqqarah pour
y visiter le fameux Sérapéum ainsi que la nécropole
de l’ancienne Memphis. L’historiographe du
voyage, le docteur Stacquez, est malheureusement
fort bref dans sa description '.
Mariette montra successivement au duc de Bra-
bant le colosse de Ramsès II, les pyramides de
Saqqarah, le Sérapéum et le tombeau de Ti. Le
docteur Stacquez n’apparaît pas, dans sa relation,
comme très épris d’archéologie : c’est à peine s’il
mentionne les sculptures du tombeau de Ti qui,
au moment de sa visite, était à peu près le seul
monument important pour la connaissance de la
civilisation égyptienne sous l’Ancien Empire.
« Nous déjeunâmes, écrit-il, dans une maison
construite par Mariette-bey pour loger les employés
préposés aux fouilles, et où les objets trouvés sont
déposés en attendant de pouvoir être envoyés au
Musée égyptien.
» Je rapportai de Memphis de précieux souve-
nirs que je dois à la munificence de Mariette bey.
Deux statuettes en terre cuite ; deux têtes en bel
albâtre oriental; une grande statue en granit de
Syène, représentant une divinité accroupie, tenant
en main la clef du Nil; deux grandes pierres cou-
vertes d’hiéroglyphes. Tous ces objets ont été
trouvés dans l’hypogée des bœufs Apis. J'obtins,
de plus, onze vases en terre cuite, provenant des
puits à momies de Saqqareh. ■>>
Grâce à l’obligeant intermédiaire du docteur
Charles Mathien, j’ai pu retrouver à Liège les
objets ainsi désignés et qui étaient conservés par le
fils du docteur Stacquez.
La statue en granit de Syèue (fig.), laissée pen-
dant de nombreuses années à l’abandon, avait
souffert de l’action de notre climat humide; la sur-
face avait été profondément altérée. M. Stacquez
consentit à nous la vendre. Elle représente [un
homme assis sur le sol, les genoux relevés à la
hauteur du menton, entièrement enveloppé dans
un grand manteau. Sur la partie antérieure on
avait sculpté en relief une image du dieu Osiris.
1. Stacquez, L’Égypte, la Basse-Nubie et le Sinaï :
Relation d’après des notes tenues pendant le voyage que
S. A. R. Mgr le Due de Brabant fit dans ces contrées, en
1862 et 1863. Liège, 1865, p. 90-96.
Le personnage tenait dans une de ses mains, posées
sur les genoux, une sorte de sceptre ou de masse.
Aucune trace des inscriptions ne permet de déter-
miner le rang ou le titre du personnage repré-
senté; d’après le style, il semble qu’on doive attri-
buer la statue à la fin du Nouvel Empire.
Jean Capart.
EXPOSITIONS DE DOCUMENTS.
IL existe dans notre Bibliothèque un certain
nombre d’ouvrages renfermant des séries de
planches détachées, d’un réel intérêt. Ces ouvrages
ne sont malheureusement pas utilisés par le public,
autant qu’ils pourraient l’être. Leur consultation
n’est, du reste, pas toujours commode, étant donné
l’espace que réclame l’étalage simultané des plan-
ches qu’on peut avoir le désir de comparer entre
elles. Cette circonstance nous a décidé à faire de
ces publications l’objet d’expositions méthodiques,
se renouvelant de mois en mois et dont la matière
sera, chaque fois, annoncée par notre Bulletin.
Le local choisi à cette fin est une partie de la
salle des documents graphiques, à droite et au fond
de la grande salle des moulages. L'emplacement
n’est pas bien grand ; mais les vitrines et les cadres
15
STATUE ÉGYPTIENNE
DU SÉRAPÉUM DE MEMPHIS.
UNE statue de notre collection égyptienne
évoquant le souvenir de l’un des voyages de
Léopold II en Egypte, il paraîtra peut-être inté-
ressant de lui consacrer quelques lignes.
Lei8 décembre 1862, le Duc de Brabant , accom-
pagné de Mariette-bey, se rendit à Saqqarah pour
y visiter le fameux Sérapéum ainsi que la nécropole
de l’ancienne Memphis. L’historiographe du
voyage, le docteur Stacquez, est malheureusement
fort bref dans sa description '.
Mariette montra successivement au duc de Bra-
bant le colosse de Ramsès II, les pyramides de
Saqqarah, le Sérapéum et le tombeau de Ti. Le
docteur Stacquez n’apparaît pas, dans sa relation,
comme très épris d’archéologie : c’est à peine s’il
mentionne les sculptures du tombeau de Ti qui,
au moment de sa visite, était à peu près le seul
monument important pour la connaissance de la
civilisation égyptienne sous l’Ancien Empire.
« Nous déjeunâmes, écrit-il, dans une maison
construite par Mariette-bey pour loger les employés
préposés aux fouilles, et où les objets trouvés sont
déposés en attendant de pouvoir être envoyés au
Musée égyptien.
» Je rapportai de Memphis de précieux souve-
nirs que je dois à la munificence de Mariette bey.
Deux statuettes en terre cuite ; deux têtes en bel
albâtre oriental; une grande statue en granit de
Syène, représentant une divinité accroupie, tenant
en main la clef du Nil; deux grandes pierres cou-
vertes d’hiéroglyphes. Tous ces objets ont été
trouvés dans l’hypogée des bœufs Apis. J'obtins,
de plus, onze vases en terre cuite, provenant des
puits à momies de Saqqareh. ■>>
Grâce à l’obligeant intermédiaire du docteur
Charles Mathien, j’ai pu retrouver à Liège les
objets ainsi désignés et qui étaient conservés par le
fils du docteur Stacquez.
La statue en granit de Syèue (fig.), laissée pen-
dant de nombreuses années à l’abandon, avait
souffert de l’action de notre climat humide; la sur-
face avait été profondément altérée. M. Stacquez
consentit à nous la vendre. Elle représente [un
homme assis sur le sol, les genoux relevés à la
hauteur du menton, entièrement enveloppé dans
un grand manteau. Sur la partie antérieure on
avait sculpté en relief une image du dieu Osiris.
1. Stacquez, L’Égypte, la Basse-Nubie et le Sinaï :
Relation d’après des notes tenues pendant le voyage que
S. A. R. Mgr le Due de Brabant fit dans ces contrées, en
1862 et 1863. Liège, 1865, p. 90-96.
Le personnage tenait dans une de ses mains, posées
sur les genoux, une sorte de sceptre ou de masse.
Aucune trace des inscriptions ne permet de déter-
miner le rang ou le titre du personnage repré-
senté; d’après le style, il semble qu’on doive attri-
buer la statue à la fin du Nouvel Empire.
Jean Capart.
EXPOSITIONS DE DOCUMENTS.
IL existe dans notre Bibliothèque un certain
nombre d’ouvrages renfermant des séries de
planches détachées, d’un réel intérêt. Ces ouvrages
ne sont malheureusement pas utilisés par le public,
autant qu’ils pourraient l’être. Leur consultation
n’est, du reste, pas toujours commode, étant donné
l’espace que réclame l’étalage simultané des plan-
ches qu’on peut avoir le désir de comparer entre
elles. Cette circonstance nous a décidé à faire de
ces publications l’objet d’expositions méthodiques,
se renouvelant de mois en mois et dont la matière
sera, chaque fois, annoncée par notre Bulletin.
Le local choisi à cette fin est une partie de la
salle des documents graphiques, à droite et au fond
de la grande salle des moulages. L'emplacement
n’est pas bien grand ; mais les vitrines et les cadres