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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1910

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No 3 (1910)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27143#0028
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18

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

petite châsse délabrée appartenant à la collégiale
andennaise. Ce monument, qui offre tous les carac-
tères d’une indiscutable authenticité, remonte à
une époque très reculée et l’oubli dans lequel il
était resté est d’autant plus surprenant qu’il existe
des inventaires anciens relatifs au trésor de cette
église1.Peut-être ce tte
châsse fut elle consi-
dérée par les auteurs
de ces inventaires
comme de trop minime
importance et, par-
tant, indigne d’une
mention spéciale. Tou-
jours est-il qu’en son
état actuel, elle a sa
place toute marquée
dans la vitrine d’un
Musée ; et, sans nul
doute, elle serait venue
s’abriter dans les collec-
tions des Musées
royaux du Cinquante-
naire si le Comité dio-
césain ne l’avait reven-
diquée, à titre de
dépôt, pour le Musée
épiscopal de Namur.

Elle sera du moins
représentée à Bru-
xelles par un fac-similé.

Cette œuvre affecte
la forme d’un coin ou,
mieux encore, d’une
maison rectangulaire avec des combles élevés, à
pentes raides. Elle est en bois de chêne fendu ;
les quatre parois réunies par des clous sont sur-
montées d’une seule pièce évidée à l'intérieur et
faisant légèrement saillie sur le rectangle. On
introduisait les reliques par le fond, qui était muni
primitivement d’une porte s’engageant dans des
glissières.

L’édicule est recouvert de plaques en cuivre,
repoussées, ciselées et dorées à l’or vierge, fixées
au moyen de petits clous en argent que le temps a
oxydés. L’illusion est si grande que l’on croirait, à

i. E.-D. Niffi.e-Anciaux, Le trésor et la sacristie de
la collégiale d'Andenne, d’après les inventaires du XVe et du
XVIIIe siècles, 1895. Extrait du tome XXI des Annales de
la Société archéologique de Namur. Ces documents sont
illustrés de nombreuses notes intéressantes, qui animent
la sécheresse parfois déconcertante de ces nomencla-
tures ; mais aucune donnée ne peut faire soupçonner
l’existence de la petite châsse que nous publions.

première vue, que les revêtements sont entièrement
en métal précieux. Un grand côté, le versant cor-
respondant du toit, une partie d’une paroi latérale
et l’amortissement cylindrique, décoré d’une spi-
rale en creux, sont tout à fait à nu.

Le revêtement de la grande face du rectangle est
décoré d’un motif d’en-
trelacs d’un dessin
composé de dix demi-
cercles adossés cinq
contre cinq et dont les
extrémités aboutissent
à des diagonales qui
forment quatre losan-
ges s’engageant les uns.
dans les autres et
présentant des croix
de saint André. La.
surface d’un grand ver-
sant est agrémentée de
cinq triangles d’entre-
lacs alternant de telle
sorte que la base de
l’un est contiguë au
sommet de l’autre. Ces
motifs sont encadrés,
de filets granulés sim-
ples ou doubles plu§ ou
moins accusés. Un seul
motif identique occupe
chacun des petits côtés
du toit de l’édicule ;
les parois inférieures,
des mêmes côtés sont
décorées d’entrelacs d’un relief plus accentué,
plus gras et d’un dessin très tourmenté ; sur le
bord, en guise d’encadrement, courent des zigzags..
La petite face dextre est dépourvue d’une partie
de la plaque.

A notre connaissance, c’est la seule pièce de ce
genre qui existe en Belgique. On pourrait toutes
fois en rapprocher le petit reliquaire portatir
(n°53) du trésor de l'église Notre-Dame à Tongres,
qui affecte beaucoup plus la forme d’un coin que
celle d’une petite maison. Il est en bois revêtu de
minces plaques d’argent. La majeure partie est
encadrée d’un tore en spirale. Sur la partie anté-
rieure se lit l’inscription en lettres capitales roma-
nes : De Ligno Dm. De sepulcro Dni. Reliquie Ré-
gine sancte Marie et sancti bavonis. On remarque,
vers le sommet, un trou ayant servi à recevoir un
moyen de suspension tel qu’une chaîne ou une
cordelette. M. le chanoine Reusens l’a considéré
comme une œuvre du xne siècle. Il y aurait peut-
être lieu de voir si la pièce n’a pas été trop rajeu-
nie. Quoi qu’il en soit, elle représente une ancienne

FIG. I. — PETITE CHASSE EN BOIS AVEC REVÊTEMENTS EN
CUIVRE DORÉ, GRANDEUR NATURELLE. (viIle-IX° SIÈCLE.)
Appartenant à l’église collégiale d’Andenne (Belgique).

PhOT. d’après PLATRE.
 
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