DOI Heft:
No 5 (1910)
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
» Cependant ces plaques, telles qu’elles sont,
doivent être conservées intactes ; au jour— pro-
chain, je l’espère, — où l’on rétablira sous les pieds
des bœufs la berge de fleuve sur laquelle ils se dres-
saient, on devra pratiquer, dans ce terrain de lai-
ton, des alvéoles dans lesquelles les plaques
actuelles devront s’emboîter exactement; car il
n’est pas douteux qu’elles aient fait partie du sol
primitif et, à ce titre, e'ies ont droit à notre res-
pect. Si, en effet, je préconise une restitution du
support des fonts baptismaux de Saint-Barthélemy,
dans un sens que je considère comme nettement
indiqué par l'œuvre d’art elle-même, c’est à la con-
dition expresse que cette restitution soit basée sur
le respect le plus absolu de toutes les parties primi-
tives de cette œuvre. Je crois avoir démontré que
cette restitution peut se faire sans que l’on touche
en rien à aucune des parties anciennes de la cuve
et en observant rigoureusement ce principe qu’au-
cune d’elles ne peut être modifiée en quoi que
ce soit, ni par un coup de burin, ni par un coup
de lime.
» Une restauration qui n’aurait pas ce principe
pour base serait une œuvre de vandale. »
L’idée que la forme actuelle et l’encadrement
naïf des petites plaques de laiton pussent être
l’œuvre de l’artiste auteur de la cuve n’a pas
trouvé un seul défenseur au sein du Congrès.
La question, nettement posée, est donc nette-
ment résolue.
Le nombre des bœufs, la mesure dans laquelle
ils doivent être reculés au-dessous de la cuve sont
indiqués par l’œuvre elle-même ; ces bœufs se
tenaient sur la berge d’un fleuve.
Il est facile d’introduire dans le support deux
figurines qui soient, en réalité, l’œuvre de l'auteur
des dix bœufs qui subsistent : il suffit de mouler
deux de ces derniers et de les placer du côté
opposé ; cette répétition ne se remarque pas — la
restitution en plâtre du Cinquantenaire en donne
la preuve — et l’ensemble présente une homogé-
néité parfaite. Nous proposons toutefois, pour faire
œuvre rigoureusement honnête, de graver sur les
deux figurines nouvelles la date de la restauration,
et avec tous ceux qui s’intéressent réellement à ce
chef-d’œuvre de nos diuandiers, nous émettons le
vœu que cette date soit prochaine.
Henry Rousseau.
ACQUISITIONS RÉCENTES DE LA
SECTION DES ANTIQUITÉS ÉGYP-
TIENNES.
AU cours de plusieurs voyages en Égypte exé-
cutés pendant les dernières années, j'ai eu
l’occasion d’acquérir de nombreux objets qui ont
enrichi les séries égytiennes de notre musée. Il ne
sera peut-être pas sans intérêt d’en signaler ici un
certain nombre en essayant de souligner l’impor-
tance qu’ils présentent.
Les fouilles exécutées dans les temples funéraires
des rois de l’ancien empire et du moyen empire
ont fait connaître de nombreux
fragments de bas-reliefs représentant
des épisodes de combats livrés par
les Pharaons à leurs ennemis de l'ex-
térieur. La grande importance de
ces tableaux ne réside pas tant dans
le fait qu’ils nous révèlent des guerres
entreprises par tel ou tel Pharaon,
mais bien dans la représentation des
types des peuples en contact avec
l’Égypte dès les époques les plus
anciennes.
Le temple de la XXe dynastie,
fouillé à Deir el-Bahari par l’Egypt
Exploration Fund, a fourni de nom-
breux fragments de scènes de com-
bats contre les Asiatiques.On y voit,
notamment les ennemis, renversés
sur le sol, percés de flèches h Je pense
que c’est à cette série qu’il convient
i. Naville et Hall, The XIth
FIG. i. — FRAGMENT d’une scène de combat. Dynasty Temple ai Deir-el-Bahari, Part, i,
Temple de la XIe dynastie à Deir-el-Bahari (?) pl. XIV.
BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
» Cependant ces plaques, telles qu’elles sont,
doivent être conservées intactes ; au jour— pro-
chain, je l’espère, — où l’on rétablira sous les pieds
des bœufs la berge de fleuve sur laquelle ils se dres-
saient, on devra pratiquer, dans ce terrain de lai-
ton, des alvéoles dans lesquelles les plaques
actuelles devront s’emboîter exactement; car il
n’est pas douteux qu’elles aient fait partie du sol
primitif et, à ce titre, e'ies ont droit à notre res-
pect. Si, en effet, je préconise une restitution du
support des fonts baptismaux de Saint-Barthélemy,
dans un sens que je considère comme nettement
indiqué par l'œuvre d’art elle-même, c’est à la con-
dition expresse que cette restitution soit basée sur
le respect le plus absolu de toutes les parties primi-
tives de cette œuvre. Je crois avoir démontré que
cette restitution peut se faire sans que l’on touche
en rien à aucune des parties anciennes de la cuve
et en observant rigoureusement ce principe qu’au-
cune d’elles ne peut être modifiée en quoi que
ce soit, ni par un coup de burin, ni par un coup
de lime.
» Une restauration qui n’aurait pas ce principe
pour base serait une œuvre de vandale. »
L’idée que la forme actuelle et l’encadrement
naïf des petites plaques de laiton pussent être
l’œuvre de l’artiste auteur de la cuve n’a pas
trouvé un seul défenseur au sein du Congrès.
La question, nettement posée, est donc nette-
ment résolue.
Le nombre des bœufs, la mesure dans laquelle
ils doivent être reculés au-dessous de la cuve sont
indiqués par l’œuvre elle-même ; ces bœufs se
tenaient sur la berge d’un fleuve.
Il est facile d’introduire dans le support deux
figurines qui soient, en réalité, l’œuvre de l'auteur
des dix bœufs qui subsistent : il suffit de mouler
deux de ces derniers et de les placer du côté
opposé ; cette répétition ne se remarque pas — la
restitution en plâtre du Cinquantenaire en donne
la preuve — et l’ensemble présente une homogé-
néité parfaite. Nous proposons toutefois, pour faire
œuvre rigoureusement honnête, de graver sur les
deux figurines nouvelles la date de la restauration,
et avec tous ceux qui s’intéressent réellement à ce
chef-d’œuvre de nos diuandiers, nous émettons le
vœu que cette date soit prochaine.
Henry Rousseau.
ACQUISITIONS RÉCENTES DE LA
SECTION DES ANTIQUITÉS ÉGYP-
TIENNES.
AU cours de plusieurs voyages en Égypte exé-
cutés pendant les dernières années, j'ai eu
l’occasion d’acquérir de nombreux objets qui ont
enrichi les séries égytiennes de notre musée. Il ne
sera peut-être pas sans intérêt d’en signaler ici un
certain nombre en essayant de souligner l’impor-
tance qu’ils présentent.
Les fouilles exécutées dans les temples funéraires
des rois de l’ancien empire et du moyen empire
ont fait connaître de nombreux
fragments de bas-reliefs représentant
des épisodes de combats livrés par
les Pharaons à leurs ennemis de l'ex-
térieur. La grande importance de
ces tableaux ne réside pas tant dans
le fait qu’ils nous révèlent des guerres
entreprises par tel ou tel Pharaon,
mais bien dans la représentation des
types des peuples en contact avec
l’Égypte dès les époques les plus
anciennes.
Le temple de la XXe dynastie,
fouillé à Deir el-Bahari par l’Egypt
Exploration Fund, a fourni de nom-
breux fragments de scènes de com-
bats contre les Asiatiques.On y voit,
notamment les ennemis, renversés
sur le sol, percés de flèches h Je pense
que c’est à cette série qu’il convient
i. Naville et Hall, The XIth
FIG. i. — FRAGMENT d’une scène de combat. Dynasty Temple ai Deir-el-Bahari, Part, i,
Temple de la XIe dynastie à Deir-el-Bahari (?) pl. XIV.