DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS.
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spécimens du Caire présente la particularité d’être
double : en effet, la stèle est surmontée de deux
tètes, une d’homme, l’autre de femme. C’est, en
quelque sorte, une réduction des groupes du défunt
et de sa femme. On trouvera le même type sur
notre figure 8, montrant un spécimen de cette
catégorie d’objets, acquis au Caire en 1909. Le
caractère funéraire de ce monument ressortira plus
clairement d’une comparaison avec un groupe ici
figuré (fig.9) et qui paraît dater du Nouvel Empire.
Ici également, nous trouvons le mort et sa femme
côte à côte, mais sous l’apparence de momies. (La
femme est caractérisée par la perruque plus longue
enveloppant les épaules.)
Ces deux pièces, également rares, sont un
accroissement intéressant de nos séries funéraires.
* Jean Capart.
f A suivre.)
UN FER DE HACHE D'ARMES
DU MUSÉE DE LA PORTE DE HAL.
AU nombre des documents intéressants que
renferme notre collection d'armes d’hast et
de choc, figure une pièce curieuse, cataloguée
dans les divers catalogues du Musée de la Porte de
Hal sous la dénomination de fer de hache d’armes
à deux mains du XVe siècle 1.
Le prochain fascicule des Annales de la Société
d'archéologie de Bruxelles contiendra une étude
détaillée que nous consacrons à cette arme. Nous
croyons intéressant pour nos lecteurs d’en extraire
quelques passages et d'en formuler les conclu-
sions.
Donnons d’abord la description de notre fer de
hache. C’est un grand fer de hache, noirci, à tran-
chant convexe fortement cambré, dont la partie
inférieure, au lieu de finir en pointe comme la par-
tie supérieure, s’élargit sur une longueur de om035
environ et une hauteur à peu près égale, pour se
terminer par une patte, en partie détruite, mais
où s’aperçoit encore la trace d’un trou destiné à
laisser passer un clou ou un rivet servant à l’atta-
cher à la hampe (voir fig. 1).
Le fer proprement dit de la hache mesure,
depuis la pointe supérieure jusqu’au point d’atta-
che de la patte, om4o7.
La hache s’attachait également à la hampe par
deux pattes verticales, fort endommagées, partant
du talon de l’arme et munies, elles aussi, de trous
permettant d’y passer des clous ou des rivets. Avec
la patte, située à la pointe inférieure du fer, cela
faisait donc trois points d’attache solides qui
devaient donner à cette arme une force de résis-
tance peu ordinaire.
Dans le prolongement des deux pattes verticales
fixant l’arme à sa hampe, se trouve une pique à
section rectangulaire, d’une longueur de om33, à
partir du talon de la hache. Perpendiculairement à
FIG. I. - FER DE HACHE D’ARMES, A DEUX MAINS.
(BARDICHE, XVe SIÈCLE.)
Musée de la Porte de Hal. — S. VII, n° 42.
celui-ci, vient se greffer un bec à section rectangu-
laire, long de omi 1 environ et se terminant en
pointe. Une des faces du bec est poinçonnée deux
fois du poinçon ci-contre (voir fig 2). Le poids
total du fer est de 1 kg. 360.
Une arme de ce poids et de cette taille n’était,
évidemment, pas une arme à manche court ;
ce n’était pas une arme de cavalier, mais bien
une arme de fantassin, à longue hampe. Cette
arme doit rentrer dans la catégorie des bardiches,
qui sont des haches de fantassin, à longue hampe,
dans lesquelles la pointe inférieure du fer est reliée
à la hampe par une patte clouée, rivée ou cordée.
Les renseignements que l’on possède sur ces
armes sont peu nombreux, à cause de la rareté de
ces haches et de l’absence de documents les concer-
nant dans les anciens textes occidentaux.
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spécimens du Caire présente la particularité d’être
double : en effet, la stèle est surmontée de deux
tètes, une d’homme, l’autre de femme. C’est, en
quelque sorte, une réduction des groupes du défunt
et de sa femme. On trouvera le même type sur
notre figure 8, montrant un spécimen de cette
catégorie d’objets, acquis au Caire en 1909. Le
caractère funéraire de ce monument ressortira plus
clairement d’une comparaison avec un groupe ici
figuré (fig.9) et qui paraît dater du Nouvel Empire.
Ici également, nous trouvons le mort et sa femme
côte à côte, mais sous l’apparence de momies. (La
femme est caractérisée par la perruque plus longue
enveloppant les épaules.)
Ces deux pièces, également rares, sont un
accroissement intéressant de nos séries funéraires.
* Jean Capart.
f A suivre.)
UN FER DE HACHE D'ARMES
DU MUSÉE DE LA PORTE DE HAL.
AU nombre des documents intéressants que
renferme notre collection d'armes d’hast et
de choc, figure une pièce curieuse, cataloguée
dans les divers catalogues du Musée de la Porte de
Hal sous la dénomination de fer de hache d’armes
à deux mains du XVe siècle 1.
Le prochain fascicule des Annales de la Société
d'archéologie de Bruxelles contiendra une étude
détaillée que nous consacrons à cette arme. Nous
croyons intéressant pour nos lecteurs d’en extraire
quelques passages et d'en formuler les conclu-
sions.
Donnons d’abord la description de notre fer de
hache. C’est un grand fer de hache, noirci, à tran-
chant convexe fortement cambré, dont la partie
inférieure, au lieu de finir en pointe comme la par-
tie supérieure, s’élargit sur une longueur de om035
environ et une hauteur à peu près égale, pour se
terminer par une patte, en partie détruite, mais
où s’aperçoit encore la trace d’un trou destiné à
laisser passer un clou ou un rivet servant à l’atta-
cher à la hampe (voir fig. 1).
Le fer proprement dit de la hache mesure,
depuis la pointe supérieure jusqu’au point d’atta-
che de la patte, om4o7.
La hache s’attachait également à la hampe par
deux pattes verticales, fort endommagées, partant
du talon de l’arme et munies, elles aussi, de trous
permettant d’y passer des clous ou des rivets. Avec
la patte, située à la pointe inférieure du fer, cela
faisait donc trois points d’attache solides qui
devaient donner à cette arme une force de résis-
tance peu ordinaire.
Dans le prolongement des deux pattes verticales
fixant l’arme à sa hampe, se trouve une pique à
section rectangulaire, d’une longueur de om33, à
partir du talon de la hache. Perpendiculairement à
FIG. I. - FER DE HACHE D’ARMES, A DEUX MAINS.
(BARDICHE, XVe SIÈCLE.)
Musée de la Porte de Hal. — S. VII, n° 42.
celui-ci, vient se greffer un bec à section rectangu-
laire, long de omi 1 environ et se terminant en
pointe. Une des faces du bec est poinçonnée deux
fois du poinçon ci-contre (voir fig 2). Le poids
total du fer est de 1 kg. 360.
Une arme de ce poids et de cette taille n’était,
évidemment, pas une arme à manche court ;
ce n’était pas une arme de cavalier, mais bien
une arme de fantassin, à longue hampe. Cette
arme doit rentrer dans la catégorie des bardiches,
qui sont des haches de fantassin, à longue hampe,
dans lesquelles la pointe inférieure du fer est reliée
à la hampe par une patte clouée, rivée ou cordée.
Les renseignements que l’on possède sur ces
armes sont peu nombreux, à cause de la rareté de
ces haches et de l’absence de documents les concer-
nant dans les anciens textes occidentaux.