DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
87
« La Haye, ce 6 juillet 1815.
» Monsieur le Général,
» Ce n’est que depuis peu de jours que je suis
informé que mon fils a l’honneur de servir sous vos
ordres; il est, ainsi que son jeune mentor, W. Rigot,
dans le régiment de dragons légers n° 4. Ces jeunes
gens n’auront peut-être pas l’avantage d’être connus
de vous; étant ministre, je les ai placés dans ce régi-
ment comme simples volontaires. Par divers rensei-
gnements, j’ai appris que leur conduite militaire a
été honorable, je suis bien aise que mon fils, tout jeune
encore, se soit montré digne de défendre la plus belle
des causes, celle de notre commune patrie. Je prends
la liberté, Monsieur le Général, de
recommander mes deux jeunes
dragons à votre bienveillante pro-
tection; leur brave général van
Merlen qui a été tué le 18 est
dignement remplacé par vous : votre
belle réputation militaire m'était
connue lorsque vous entrâtes au ser-
vice de notre bien-aimé Souverain.
Les Belges, qui se sont fait con-
naître par leur bravoure en France,
l’ont bien justifiée par la manière
dont ils ont combattu pour le sol qui
les a vu naître.
» Je vous aurai une éternelle
reconnaissance, Monsieur le Géné-
ral, pour ce que vous voudrez
bien faire pour le seul fils que j’ai
et pour son ami et camarade.
» Je vous prie d’agréer les assu-
rances de ma haute considération.
» Janssens. »
Ainsi que nos lecteurs auront
pu s’en convaincre en parcourant
cette notice, le don important que
nous fit Mrae N. Delwart est venu
à son heure et bien à propos enrichir la collection des
souvenirs militaires belges que, depuis des années
déjà, nous nous occupions à réunir au Musée de la
Porte de Hal *.
Nous tenons, en terminant, à adresser à
Mme N. Delwart l’expression de notre respectueuse
et bien vive gratitude pour l’amabilité et la géné-
rosité avec laquelle elle a bien voulu consentir à se
séparer, en faveur de nos collections nationales, de
souvenirs précieux, qui lui étaient chers à plus d’un
titre.
G. Macoir.
1. Les principaux documents reproduits au cours de
cette notice, et notamment la lettre du général Janssens,
sont exposés dans la salle du second étage du Musée, dans
une vitrine-pupitre placée au fond de la nef centrale.
NOS RECHERCHES ET NOS FOUILLES
DURANT LE DEUXIÈME SEMESTRE
DE 1909.
NOUS n’entretiendrons cette fois les lecteurs du
Bulletin que des fouilles de Vaux-et-Borset
(province de Liège), qui représentent l’opération
principale du Service au cours du second semestre
de l’année dernière.
Grâce aux indications de M. J.-B. Charlier, culti-
vateur à Vaux-et-Borset, nous avons mis au jour, sur
le territoire de cette commune, dans la Campagne de
la Chapelle blanche, un douzième groupe de fonds de
cabanes néolithiques faisant suite à ceux découverts
depuis 1888 par M. Davin-Rigot, à Tourinne, Latinne,
Vieux-Waleffes, Les Waleffes, Ornai et Jeneffe.
Nous donnerons désormais à ce nouveau groupe le
nom de Cité Charlier.
J* -j*
Les fonds de cabanes de la Hesbaye sont mainte-
nant bien connus par les remarquables travaux de
Marcel De Puydt, qui en a fait une étude des plus
consciencieuse 2.
Ces habitations, mi-partie souterraines, formaient
2. Fouilles dans la station préhistorique de Latinne, dite
« Cité Davin » (Bulletin de la Société d'Anthropologie de
Bruxelles, t. VIII, 1889-1890). — Un nouveau village pré-
historique en Hesbaye (Id., t. IX, 1890-1891). — Quelques'
FIG. I.
87
« La Haye, ce 6 juillet 1815.
» Monsieur le Général,
» Ce n’est que depuis peu de jours que je suis
informé que mon fils a l’honneur de servir sous vos
ordres; il est, ainsi que son jeune mentor, W. Rigot,
dans le régiment de dragons légers n° 4. Ces jeunes
gens n’auront peut-être pas l’avantage d’être connus
de vous; étant ministre, je les ai placés dans ce régi-
ment comme simples volontaires. Par divers rensei-
gnements, j’ai appris que leur conduite militaire a
été honorable, je suis bien aise que mon fils, tout jeune
encore, se soit montré digne de défendre la plus belle
des causes, celle de notre commune patrie. Je prends
la liberté, Monsieur le Général, de
recommander mes deux jeunes
dragons à votre bienveillante pro-
tection; leur brave général van
Merlen qui a été tué le 18 est
dignement remplacé par vous : votre
belle réputation militaire m'était
connue lorsque vous entrâtes au ser-
vice de notre bien-aimé Souverain.
Les Belges, qui se sont fait con-
naître par leur bravoure en France,
l’ont bien justifiée par la manière
dont ils ont combattu pour le sol qui
les a vu naître.
» Je vous aurai une éternelle
reconnaissance, Monsieur le Géné-
ral, pour ce que vous voudrez
bien faire pour le seul fils que j’ai
et pour son ami et camarade.
» Je vous prie d’agréer les assu-
rances de ma haute considération.
» Janssens. »
Ainsi que nos lecteurs auront
pu s’en convaincre en parcourant
cette notice, le don important que
nous fit Mrae N. Delwart est venu
à son heure et bien à propos enrichir la collection des
souvenirs militaires belges que, depuis des années
déjà, nous nous occupions à réunir au Musée de la
Porte de Hal *.
Nous tenons, en terminant, à adresser à
Mme N. Delwart l’expression de notre respectueuse
et bien vive gratitude pour l’amabilité et la géné-
rosité avec laquelle elle a bien voulu consentir à se
séparer, en faveur de nos collections nationales, de
souvenirs précieux, qui lui étaient chers à plus d’un
titre.
G. Macoir.
1. Les principaux documents reproduits au cours de
cette notice, et notamment la lettre du général Janssens,
sont exposés dans la salle du second étage du Musée, dans
une vitrine-pupitre placée au fond de la nef centrale.
NOS RECHERCHES ET NOS FOUILLES
DURANT LE DEUXIÈME SEMESTRE
DE 1909.
NOUS n’entretiendrons cette fois les lecteurs du
Bulletin que des fouilles de Vaux-et-Borset
(province de Liège), qui représentent l’opération
principale du Service au cours du second semestre
de l’année dernière.
Grâce aux indications de M. J.-B. Charlier, culti-
vateur à Vaux-et-Borset, nous avons mis au jour, sur
le territoire de cette commune, dans la Campagne de
la Chapelle blanche, un douzième groupe de fonds de
cabanes néolithiques faisant suite à ceux découverts
depuis 1888 par M. Davin-Rigot, à Tourinne, Latinne,
Vieux-Waleffes, Les Waleffes, Ornai et Jeneffe.
Nous donnerons désormais à ce nouveau groupe le
nom de Cité Charlier.
J* -j*
Les fonds de cabanes de la Hesbaye sont mainte-
nant bien connus par les remarquables travaux de
Marcel De Puydt, qui en a fait une étude des plus
consciencieuse 2.
Ces habitations, mi-partie souterraines, formaient
2. Fouilles dans la station préhistorique de Latinne, dite
« Cité Davin » (Bulletin de la Société d'Anthropologie de
Bruxelles, t. VIII, 1889-1890). — Un nouveau village pré-
historique en Hesbaye (Id., t. IX, 1890-1891). — Quelques'
FIG. I.