DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
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plus grande que la Sainte-Chapelle de Paris, fort
claire, fort élevée et fort délicate. L’autel, qui est de
marbre, a un tableau des plus beaux, de la manière
d’Albert Durer . » Ainsi déjà, au xvne siècle, le nom
de l’auteur était en passe d’être oublié et nous allons
voir que le nom de Durer, mis en avant par le Père du
Molinet, ne devait pas tarder à lui être substitué
officiellement.
Cependant, onze ans plus tard, l’un des historio-
graphes de l’archiduc Albert garde encore le souvenir
de Gossart : « L’archiduc, dit-il, acheta à grand prix,
de l’abbé de Grandmont, une pièce de Jean de Mau-
beuge qu’on voit encore dans la chapelle de la cour,
à Brusselle 2. » En 1722, nouveau témoignage, dans un
ouvrage hollandais signé H. Van Ryn : « Et VAdora-
tion des trois Rois (de Jan van Maubeuge). qui se
1. Gachard, Relations inédites de voyages en Belgique,
dans la Revue de Bruxelles, mai 1839, p. 56.
2. Histoire de l’Archiduc Albert, Cologne, 1693, p. 359.
trouve sur l’autel de la chapelle de la cour à Bru-
xelles 3. »
Mais voici que l’imprudence d’un cuisinier provoque
un incendie qui va complètement détruire l’antique
palais édifié par Jean III de Brabant, reconstruit par
Philippe le Bon, embelli par Marguerite d’Autriche
et Charles-Quint. Dans la nuit du 3 au 4 février 1731,
le feu prend soudainement dans les souterrains, se
propage avec une extrême rapidité et, en moins de
douze heures, fait une immense ruine de l’imposant
ensemble de constructions qui occupaient l’emplace-
ment actuel de la place royale, de l’église Saint-
Jacques sur Coudenberg et des hôtels voisins 4. Seule
la chapelle demeura debout et intacte, et le tableau
de Gossart échappa ainsi au désastre.
3. Oudheden en gestichten van Zeeland, Leyden, 1722,
t. II, p. 81.
4. Alphonse Wauters, Histoire de la ville de Bruxelles,
t. III, p. 256.
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plus grande que la Sainte-Chapelle de Paris, fort
claire, fort élevée et fort délicate. L’autel, qui est de
marbre, a un tableau des plus beaux, de la manière
d’Albert Durer . » Ainsi déjà, au xvne siècle, le nom
de l’auteur était en passe d’être oublié et nous allons
voir que le nom de Durer, mis en avant par le Père du
Molinet, ne devait pas tarder à lui être substitué
officiellement.
Cependant, onze ans plus tard, l’un des historio-
graphes de l’archiduc Albert garde encore le souvenir
de Gossart : « L’archiduc, dit-il, acheta à grand prix,
de l’abbé de Grandmont, une pièce de Jean de Mau-
beuge qu’on voit encore dans la chapelle de la cour,
à Brusselle 2. » En 1722, nouveau témoignage, dans un
ouvrage hollandais signé H. Van Ryn : « Et VAdora-
tion des trois Rois (de Jan van Maubeuge). qui se
1. Gachard, Relations inédites de voyages en Belgique,
dans la Revue de Bruxelles, mai 1839, p. 56.
2. Histoire de l’Archiduc Albert, Cologne, 1693, p. 359.
trouve sur l’autel de la chapelle de la cour à Bru-
xelles 3. »
Mais voici que l’imprudence d’un cuisinier provoque
un incendie qui va complètement détruire l’antique
palais édifié par Jean III de Brabant, reconstruit par
Philippe le Bon, embelli par Marguerite d’Autriche
et Charles-Quint. Dans la nuit du 3 au 4 février 1731,
le feu prend soudainement dans les souterrains, se
propage avec une extrême rapidité et, en moins de
douze heures, fait une immense ruine de l’imposant
ensemble de constructions qui occupaient l’emplace-
ment actuel de la place royale, de l’église Saint-
Jacques sur Coudenberg et des hôtels voisins 4. Seule
la chapelle demeura debout et intacte, et le tableau
de Gossart échappa ainsi au désastre.
3. Oudheden en gestichten van Zeeland, Leyden, 1722,
t. II, p. 81.
4. Alphonse Wauters, Histoire de la ville de Bruxelles,
t. III, p. 256.
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