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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
sa place marquée dans les nouveaux locaux de la
section « Belgique ancienne » des Musées royaux
du Cinquantenaire.
Nous ne pouvons terminer ces lignes sans
remercier — au nom de la direction du Service
des fouilles — M. l’ingénieur en chef Zanen et
M. le conducteur principal des ponts et chaussées
Missoten de ce qu’ils ont bien voulu, dans une
large mesure, contribuer à faciliter nos études et
nos recherches rela-
tenaire un objet
d’art se rattachant d'une façon très intime à l’un
des héros de la Patrie belge : François Agnees-
sens. Il s’agit, en effet, d’un insigne du métier des
fabricants de chaises en cuir d’Espagne auquel
appartint le bruxellois. Il consiste en un médaillon
en argent repoussé et ciselé, de forme ovale et
entouré de fleurs d’un fort relief (voir fig. i). On
y voit l’image de saint Pierre, assis dans un fau-
teuil, coiffé de la mitre, revêtu de la chape et
tenant en mains une de ses clefs traditionnelles.
(i) Abbés L.-F. Crooy. L'orfèvrerie religieuse en Bel-
gique depuis la fin du XVe siècle jusqu'à la révolu/ion
françaisepp. 5o-6o.
Sous cette figure, d’un sentiment un peu vulgaire,
se trouve la représentation d’une chaise telle qu’il
s’en fabriquait sans doute alors à Bruxelles.
Au revers (voir fig. 2) on lit, gravés à la pointe,
les noms des dignitaires du métier : Phieippus
De Backer, Franciscus Anneessens, 1690. Je
note sur cette même pièce plusieurs poinçons
(voir fig. 3) : outre la tête de saint Michel,
une reproduction à peine visible de l’écu chargé
du lion de Brabant
et timbré d’une cou-
ronne, un T cou-
ronné et une sorte
d’étoile. Il résulte
des deux premières
marques que la piè-
ce provient de
Bruxelles. Le T
doit donner l’année
et l’étoile est le
poinçon personnel
de l’orfèvre. Si les
éléments nous font
défaut du côté des
archives, par con-
tre, il y a lieu de
croire que l’insigne
a été exécuté lors
de l’élection des
deux doyens, vers
1690. Nous repro-
duisons aussi
(voir fig. 4) des
poinçons de la
même époque em-
pruntés à un ou-
vrage de MM. L.-
F. Crooij.
On remarquera
au revers deux bélières destinées au port de
l’insigne qui était fixé sur le justaucorps du
dignitaire.
Le travail de l’orfèvre n’a rien de remarquable;
il semble même trahir de la part de l’artiste une
imitation assez sensible d’un modèle allemand.
En revanche, au point de vue historique, l’ins-
cription nous révèle une particularité intéressante.
Anneessens fut doyen, en 1690, du métier des
fabricants de chaises d’Espagne (Spaenscheleers
stoelmacckers), dignité qu’il obtiendra encore
en 1698.
Dans l’intervalle (1696), les doyens de la cor-
poration furent Henri Willems et Simon Monier.
Ouarit à Philippe De Backer,, on le voit
tives aux remarqua-
bles pirogues proto-
historiques d’Aus-
truweel.
E. Rahir.
UN INSIGNE
DE LA COR-
PORATION
DES FABRI-
CANTS DE
CHAISES EN
CUIR D’ESPA-
GNE.
BRUXELLES
Ï690
MDe Deyn, en
• son vivant
bourgmestre de la
ville de Ninove, a
légué aux Musées fig. 2. — insigne de la corporation des fabricants de chaises
royauxdu Cinquan- en cuir d’espagne. Bruxelles, 1690 (revers).
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
sa place marquée dans les nouveaux locaux de la
section « Belgique ancienne » des Musées royaux
du Cinquantenaire.
Nous ne pouvons terminer ces lignes sans
remercier — au nom de la direction du Service
des fouilles — M. l’ingénieur en chef Zanen et
M. le conducteur principal des ponts et chaussées
Missoten de ce qu’ils ont bien voulu, dans une
large mesure, contribuer à faciliter nos études et
nos recherches rela-
tenaire un objet
d’art se rattachant d'une façon très intime à l’un
des héros de la Patrie belge : François Agnees-
sens. Il s’agit, en effet, d’un insigne du métier des
fabricants de chaises en cuir d’Espagne auquel
appartint le bruxellois. Il consiste en un médaillon
en argent repoussé et ciselé, de forme ovale et
entouré de fleurs d’un fort relief (voir fig. i). On
y voit l’image de saint Pierre, assis dans un fau-
teuil, coiffé de la mitre, revêtu de la chape et
tenant en mains une de ses clefs traditionnelles.
(i) Abbés L.-F. Crooy. L'orfèvrerie religieuse en Bel-
gique depuis la fin du XVe siècle jusqu'à la révolu/ion
françaisepp. 5o-6o.
Sous cette figure, d’un sentiment un peu vulgaire,
se trouve la représentation d’une chaise telle qu’il
s’en fabriquait sans doute alors à Bruxelles.
Au revers (voir fig. 2) on lit, gravés à la pointe,
les noms des dignitaires du métier : Phieippus
De Backer, Franciscus Anneessens, 1690. Je
note sur cette même pièce plusieurs poinçons
(voir fig. 3) : outre la tête de saint Michel,
une reproduction à peine visible de l’écu chargé
du lion de Brabant
et timbré d’une cou-
ronne, un T cou-
ronné et une sorte
d’étoile. Il résulte
des deux premières
marques que la piè-
ce provient de
Bruxelles. Le T
doit donner l’année
et l’étoile est le
poinçon personnel
de l’orfèvre. Si les
éléments nous font
défaut du côté des
archives, par con-
tre, il y a lieu de
croire que l’insigne
a été exécuté lors
de l’élection des
deux doyens, vers
1690. Nous repro-
duisons aussi
(voir fig. 4) des
poinçons de la
même époque em-
pruntés à un ou-
vrage de MM. L.-
F. Crooij.
On remarquera
au revers deux bélières destinées au port de
l’insigne qui était fixé sur le justaucorps du
dignitaire.
Le travail de l’orfèvre n’a rien de remarquable;
il semble même trahir de la part de l’artiste une
imitation assez sensible d’un modèle allemand.
En revanche, au point de vue historique, l’ins-
cription nous révèle une particularité intéressante.
Anneessens fut doyen, en 1690, du métier des
fabricants de chaises d’Espagne (Spaenscheleers
stoelmacckers), dignité qu’il obtiendra encore
en 1698.
Dans l’intervalle (1696), les doyens de la cor-
poration furent Henri Willems et Simon Monier.
Ouarit à Philippe De Backer,, on le voit
tives aux remarqua-
bles pirogues proto-
historiques d’Aus-
truweel.
E. Rahir.
UN INSIGNE
DE LA COR-
PORATION
DES FABRI-
CANTS DE
CHAISES EN
CUIR D’ESPA-
GNE.
BRUXELLES
Ï690
MDe Deyn, en
• son vivant
bourgmestre de la
ville de Ninove, a
légué aux Musées fig. 2. — insigne de la corporation des fabricants de chaises
royauxdu Cinquan- en cuir d’espagne. Bruxelles, 1690 (revers).