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12e ANNÉE

PARAISSANT TOUS LES MOIS

N° 4. AVRIL igi3

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DU CINQUANTENAIRE

(Antiquités, Industries TArt, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'État, à Bruxelles.

Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.

NOS FROTTIS DE TOMBES PLATES

La sculpture funéraire fut, pendant le Moyen
Age et la Renaissance, l’une des plus impor
tantes des industries artisti-
ques de nos contrées; les Tour-
naisiens surtout y excellèrent ;
leurs œuvres étaient recher-
chées, tant en raison du talent
des artistes que des qualités
exceptionnelles de la pierre
qu’ils travaillaient ; ils appro-
visionnèrent de bonne heure
des régions d’une vaste éten-
due (1); l’antique dalle tumu
laire fournie à l’abbaye des
Bénédictines de Forest, anté-
rieurement à l’an i2g3, pour
couvrir le sépulture de la jeune
martyre du vne siècle Sainte
Alêne, dalle qui se trouve
encore dans l’église paroissiale
de cette localité, n’est fort pro-
bablement pas la première
œuvre exportée par les ateliers
du Tournaisis.

Ils produisaient des sarco-
phages plus ou moins riche
ment décorés, surmontés des
statues gisantes des défunts,
comme la tombe de Marguerite
de Ghistelle conservée (sauf l’effigie, qui a disparu)

(1) A. de la Grange et Louis Cloquet, Etudes sur l'art
à Tournai et sur les anciens artistes de cette ville. —

dans la crypte de Saint-Bavon à Gand; ou de
grandes dalles à figures en relief comme celles de
Béatrice de Beausart et de Jehan de Melun (cette
dernière signée par de Kély) qui ont passé de
l’église au château d’Antoing,
et dont les moulages sont expo-
sés dans nos musées (n° 2266 et
2267) ; ou bien encore de sim-
ples lames de pierre, avec des
personnages gravés au trait au-
dessous de baldaquins indiqués
de la même façon, qui appa-
raissent, en quelque sorte,
comme des croquis de dalles à
relief ; croquis admirables de
netteté, de sûreté du trait,
véritables chefs-d’œuvre de
l’art difficile de résumer une
figure et une architecture en
quelques-unes de leurs lignes
principales.

Le plus souvent, les traits
sont creusés dans la matière ;
parfois ils s’enlèvent en relief,
par un travail de champlevé
d’une délicatesse extrême, et
les évidements sont — ou plu-
tôt étaient —- remplis d’émaux
ou de mastics de différentes
couleurs; souvent aussi, les
tètes et les mains sont formées
par de minces lames de marbre blanc incrustées,

Tournai, Vve Casterman, 1887. — Tome I, pp. 101
suiv.
 
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