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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

zodiaque), et de l’austre costé est l’image de Notre
Dame, Sainte-Katherine et autres, pesant sept
onces cinq estellins. — Ung autre mirouer garny
d’or ou est esmailléNarcezuset fauneàla fontaine,
pesant six onces sept estellins. — Ung mirouer
d’argent esmaillé de France tout à l’environ,
hachié (gravé) par derrière et au mylieu une
Véronique (i), pesant cinq mars trois onces cinq
estellins. »

Dans l’inventaire du duc de Berry, il se trouve
renseigné « un mirouer d’or a une lunette
esmaillée par derrière » (2).

jp Les spécimens en métal sont plutôt introu-
vables. Et il le sa-
vait, sans nul doute,
l’ingénieux auteur
de la boîte à miroir
en bronze ciselé
de la collection
Spitzer. Sur l’une
des valves de l’ob-
jet, conçu dans le
style du xive siècle,
on voit saint Geor-
ges terrassant le
dragon, tandis que
la princesse de Ni-
comédie attend,
dans la prière, l’is-
sue de la lutte ; sur
l’autre valve, on
remarque quatre
dragons, dont les
corps se combinent
avec des feuil-
lages (3). Il est
prouvé aujourd’hui
que ce charmant
objet n’est pas authentique et il me serait
bien difficile de citer une pièce équivalente
appartenant à la catégorie de spécimens indis-
cutés. En revanche, il existe encore de nom-
breuses valves en ivoire, enrichies de bas-reliefs
représentant des sujets profanes. Sans sortir des
Musées du Cinquantenaire, on peut citer un
exemplaire hors ligne, acquis à la vente Spitzer.
Le bas-relief qui le décore (voir hg. 1) nous donne

(1) Une représentation de Véronique tenant la Sainte-
Face. Ce genre d’images a dû être très répandu au
moyen âge.

(2) Havard. Op. cit.

(3) Cf. Louis Gonse. L'Art gothique, p. 448.

comme la synthèse de la vie chevaleresque au
moyen âge (1).

Cette scène, d'une conception si gracieuse,
procède sans nul doute de l’un des meilleurs
ivoiriers parisiens du début du xive siècle.

Moins fin, à coup sûr, cet exemplaire (fig. 2)
en ivoire plus récent, du legs Vermeersch, exécuté
lui aussi dans un atelier parisien, vers i36o. Il s’agit
d’une scène inspirée d’un roman de chevalerie : un
castel défendu par de nobles et gentes damoi-
selles. Le résultat de l’assaut ne peut être
douteux. Les chevaliers ennemis finiront sans
trop de peine à triompher des assiégées, qui

n’ont rien de farou-
che. Ce sujet galant
et bien d’autres
d’une note plus ten-
dre et plus intime,
sont trop connus
pour nous y attar-
der.

Les miroirs de ce
genre sont des ob-
jets portatifs et les
élégantes ne se fai-
saient pas faute de
les réclamer de leurs
maris, ainsi que
bien d’autres atours.
Et comme ils étaient
portatifs, ceux de
forme ronde ou
quasi ronde étaient
d’un aspect plus
gracieux et d’un ma-
niement plus facile.

Dans le legs Ver-
meersch, il v a un spécimen qui affecte des
formes peu usitées et il nous semble d’autant
plus intéressant, au point de vue belge, qu’il
se rattache à un atelier mosan du xne siècle
(voir fig. 3). Il ne s’agit pas d’un miroir porta-
tif, mais d’un ustensile en forme de cadre rec-
tangulaire, sauf à la partie supérieure, laquelle
s’amortit en un angle flanqué de deux lobes.
Il présente les dimensions suivantes : hauteur

(1) Cf. notre Catalogue des ivoires, des objets en nacre,
en os gravé et en cire peinte, p. 62, fig. 20. —• Une noble
dame remet une épée, munie d’un baudrier, à un jeune
homme. A droite de ce groupe une jeune fille fait réciter
les prières à un enfant ; à gauche un couple d’adolescents
semble occupé à se faire de tendres confidences.
 
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