DOI Heft:
No 2 (Février 1913)
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
d’être, décrit si l’on songe que la châsse de Saint-
Servais dont il a été question plus haut, est attri-
buée avec vraisemblance à ce maître. — Le miroir
peut donc dater du milieu du xive siècle ou même
de 25 ans plus tard. [os. Destrée.
LES GRÈS RHÉNANS ET WALLONS
DU MUSÉE DU CINQUANTENAIRE
(Fin.)
IL Siegbourg.
La fabrication des grès artistiques a commencé,
dans la ville abbatiale de Siegbourg, sous l’in-
fluence et à l’exemple de Cologne : voilà un fait
qui est aujourd’hui bien établi. Pour ne citer
FIG. 3.
qu’un exemple, les vases en forme de balustre,
connus à Siegbourg depuis longtemps, ne com-
mencèrent à se parer de médaillons à sujets bibli-
ques que vers i55o, sous l’influence de la grande
métropole du Rhin. Vers la même date, on fit à
Siegbourg des pintes qui imitaient celles de
Cologne. Même les snelles, les fameuses snelles
en grès blanc qui firent la réputation des potiers
siegbourgeois, ne revêtirent leur décoration bien
connue qu’à l’imitation des anciens maîtres colo-
nais. Il était nécessaire que ceci fût dit, avant
que nous passions en revue notre collection.
i° Laissons de côté les grandes cruches allon-
gées du xve siècle (Jacobakannetjes) : on en
trouve partout.
Une seule sera signalée ici (Inv. ig37j), pour
ce motif que le pied est construit comme un col
étroit et cylindrique et que le vase paraît ainsi
retourné sur lui-même. C’est peut-être là l’ori-
gine des beaux a Sturzbecher » du siècle suivant.
2° Pas davantage, nous ne citerons les vases-
balustres de l’époque primitive : notre collection
ne devient intéressante qu'avec les exemplaires
de cette catégorie qui remontent au moins au
milieu du xvie siècle. Nous en avons cinq de cette
sorte aux médaillons bibliques, historiques ou
allégoriques, parmi lesquels nous signalerons :
une Nativité (Inv. 33g3) ; une Élévation du ser-
pent d'airain (Inv. 2i5q) signée iohans, nom
d’un maître inconnu (i) ; un très beau buste de
Pénélope (Inv. 3257), sujet rarement trouvé ;
enfin, telle représentation (Inv. 712) qui paraît, à
(1) Le fils d’un maître potier adoptait souvent le prénom
de son père en y ajoutant la lettre s.
BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
d’être, décrit si l’on songe que la châsse de Saint-
Servais dont il a été question plus haut, est attri-
buée avec vraisemblance à ce maître. — Le miroir
peut donc dater du milieu du xive siècle ou même
de 25 ans plus tard. [os. Destrée.
LES GRÈS RHÉNANS ET WALLONS
DU MUSÉE DU CINQUANTENAIRE
(Fin.)
IL Siegbourg.
La fabrication des grès artistiques a commencé,
dans la ville abbatiale de Siegbourg, sous l’in-
fluence et à l’exemple de Cologne : voilà un fait
qui est aujourd’hui bien établi. Pour ne citer
FIG. 3.
qu’un exemple, les vases en forme de balustre,
connus à Siegbourg depuis longtemps, ne com-
mencèrent à se parer de médaillons à sujets bibli-
ques que vers i55o, sous l’influence de la grande
métropole du Rhin. Vers la même date, on fit à
Siegbourg des pintes qui imitaient celles de
Cologne. Même les snelles, les fameuses snelles
en grès blanc qui firent la réputation des potiers
siegbourgeois, ne revêtirent leur décoration bien
connue qu’à l’imitation des anciens maîtres colo-
nais. Il était nécessaire que ceci fût dit, avant
que nous passions en revue notre collection.
i° Laissons de côté les grandes cruches allon-
gées du xve siècle (Jacobakannetjes) : on en
trouve partout.
Une seule sera signalée ici (Inv. ig37j), pour
ce motif que le pied est construit comme un col
étroit et cylindrique et que le vase paraît ainsi
retourné sur lui-même. C’est peut-être là l’ori-
gine des beaux a Sturzbecher » du siècle suivant.
2° Pas davantage, nous ne citerons les vases-
balustres de l’époque primitive : notre collection
ne devient intéressante qu'avec les exemplaires
de cette catégorie qui remontent au moins au
milieu du xvie siècle. Nous en avons cinq de cette
sorte aux médaillons bibliques, historiques ou
allégoriques, parmi lesquels nous signalerons :
une Nativité (Inv. 33g3) ; une Élévation du ser-
pent d'airain (Inv. 2i5q) signée iohans, nom
d’un maître inconnu (i) ; un très beau buste de
Pénélope (Inv. 3257), sujet rarement trouvé ;
enfin, telle représentation (Inv. 712) qui paraît, à
(1) Le fils d’un maître potier adoptait souvent le prénom
de son père en y ajoutant la lettre s.