12e ANNEE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N° 5. MAI igi3
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DU CINQUANTENAIRE
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'État, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
FOUR DE POTIER MÉDIÉVAL
A COBBÈGE-sous-ANDENNE
Au cours de l’hiver 1911-1912, j’appris que
des travaux de terrassement exécutés en
vue de l’établissement d’une briqueterie dite « de
campagne »
avaient ame-
né à jour des
débris de po-
teries ancien-
nes. C’était
dans une terre
de culture si-
tuée entre An-
tienne et An-
denelle, entre
la Meuse et la
route Namur-
Liége. D’un
premier exa-
men sommai-
re, je conclus
à une trou-
vaille intéres-
sante et je la
suivis de près.
J’obtins sans
difficulté de M. M. Lange, le propriétaire, l’autori-
sation de surveiller la fouille et l’entrepreneur,
M. Galer, s’y prêta de très bonne grâce. Donnons-
leur, de très grand cœur, au nom des archéologues,
notre juste tribut de reconnaissance.
En enlevant la couche arable ou superficielle,
on mettait à jour l’argile limoneuse — de om8o à
FIG. I. — FOUR DE POTIER A COBBEGE-SOUS-ANDENNE.
om9o d’épaisseur, reposant sur le gravier de Meuse,
probablement quaternaire. Il ne fut pas difficile
de circonscrire le terrain des recherches à faire :
il se trouve à environ 70 mètres au sud du péré
de la berge et à 40 mètres à l’est du sentier de
Cobbège ; il mesure de 16 à 20 mètres carrés. C’est
un massif
presque isolé
montrant dans
son épaisseur
une zone pres-
que circulaire
d’argile calci-
née sur place;
dès que les ter-
rassiers aper-
cevaient la
belle couleur
rouge, ils ces-
saient d’avan-
cer : rien ne
leur eût servi,
d’ailleurs, de
remuer une
masse dont il
n’eût pas été
possible de
tirer parti.
Dans l’angle N.-E. de notre promontoire,
on découvrit un dépôt de poteries diverses ou
plutôt de tessons plus ou moins défectueux.
C’étaient des pièces à pâte rouge ou blanche en
biscuit ou vernissées en jaune (vernis à base de
plomb, sans nul doute) ; nous avons même
trouvé un fragment enduit, à l’extérieur, d’une
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N° 5. MAI igi3
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DU CINQUANTENAIRE
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'État, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
FOUR DE POTIER MÉDIÉVAL
A COBBÈGE-sous-ANDENNE
Au cours de l’hiver 1911-1912, j’appris que
des travaux de terrassement exécutés en
vue de l’établissement d’une briqueterie dite « de
campagne »
avaient ame-
né à jour des
débris de po-
teries ancien-
nes. C’était
dans une terre
de culture si-
tuée entre An-
tienne et An-
denelle, entre
la Meuse et la
route Namur-
Liége. D’un
premier exa-
men sommai-
re, je conclus
à une trou-
vaille intéres-
sante et je la
suivis de près.
J’obtins sans
difficulté de M. M. Lange, le propriétaire, l’autori-
sation de surveiller la fouille et l’entrepreneur,
M. Galer, s’y prêta de très bonne grâce. Donnons-
leur, de très grand cœur, au nom des archéologues,
notre juste tribut de reconnaissance.
En enlevant la couche arable ou superficielle,
on mettait à jour l’argile limoneuse — de om8o à
FIG. I. — FOUR DE POTIER A COBBEGE-SOUS-ANDENNE.
om9o d’épaisseur, reposant sur le gravier de Meuse,
probablement quaternaire. Il ne fut pas difficile
de circonscrire le terrain des recherches à faire :
il se trouve à environ 70 mètres au sud du péré
de la berge et à 40 mètres à l’est du sentier de
Cobbège ; il mesure de 16 à 20 mètres carrés. C’est
un massif
presque isolé
montrant dans
son épaisseur
une zone pres-
que circulaire
d’argile calci-
née sur place;
dès que les ter-
rassiers aper-
cevaient la
belle couleur
rouge, ils ces-
saient d’avan-
cer : rien ne
leur eût servi,
d’ailleurs, de
remuer une
masse dont il
n’eût pas été
possible de
tirer parti.
Dans l’angle N.-E. de notre promontoire,
on découvrit un dépôt de poteries diverses ou
plutôt de tessons plus ou moins défectueux.
C’étaient des pièces à pâte rouge ou blanche en
biscuit ou vernissées en jaune (vernis à base de
plomb, sans nul doute) ; nous avons même
trouvé un fragment enduit, à l’extérieur, d’une