DU CINQUANTENAIRE
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mais en ménageant dans la roche des piliers de
soutènement. Le peu de hauteur des cavités
d’extraction obligeait celui-ci à se tenir dans une
position couchée ou à genoux.
De même que les puits qu’elles mettaient en
communication, les galeries ont été remblayées
(S’aaâXa nS. \
6c -iqoe- veRtcct-R' E_0 N_^ ■
de main d’homme avec des déblais provenant
probablement du creusement d’autres galeries.
Les remblais des puits, formés de débris de
craie souvent mélangés de limon et d’un peu de
sable, contenaient de nombreux éclats de silex,
résidus de la taille, des rognons de matière
première non utilisés, des ébauches abandonnées,
des outils ébréchés, quelques ossements d’ani-
maux, de menus fragments de poterie, du charbon
de bois, etc...
Les galeries avaient été remblayées uniquement
avec des débris de craie. En procédant à leur
déblayement, il n’a pas été trouvé moins d’un
millier de pics à main en silex aux pointes brisées
ou émoussées par l’usage (fig. 3 et 4). C’était
donc là l’outil dont se servait couramment le
mineur néolithique de Spiennes pour abattre la
craie et dégager les blocs de silex du calcaire
tenace.
Les remblais des galeries contenaient aussi de
très nombreux fragments de grès ayant fait office
de marteaux et complètement arrondis par un
long service.
Nombreux également étaient les blocs de craie
présentant des traces de coups portés au moyen
d’instruments en silex. Il en était de même du toit
et des parois des galeries où partout les sillons, les
stries et les éraflures produits par les pics et les ci-
seaux étaient encore aussi nets que s’ils avaient été
faits récemment.
Il est hautement intéressant de constater ainsi
que les environs de Spiennes étaient déjà, il y a
(Sa/I/VCA /yv"
a? c/rlL-cAU
FIG. 2.
quelque quatre mille ans, une région de grande
industrie tout comme à présent. Une population
sédentaire, nombreuse, socialement organisée (1),
experte dans l’art des mines, allait y chercher, au
sein de la terre, la matière première de l’outillage
de pierre plus indispensable encore aux peuplades
néolithiques que ne l’est pour les populations mo-
dernes le charbon qu’on y extrait aujourd’hui.
*
* *
On ne saurait assez féliciter M. Louis Cavens
d’avoir entrepris de telles fouilles qui, nous en
(1) Seules, des communautés soumises à une forte disci-
pline ont pu édifier ces grandes constructions mégali-
thiques, ces palafittes et ces fortifications primitives des
bourgades terrestres. Le temps n’est plus où les hommes
vivant en petits groupes clairsemés n’associaient leurs
efforts que pour combattre de redoutables fauves. L’ère des
travaux publics est désormais ouverte. L’instinct social des
tribus du second âge de la pierre se révèle encore dans le
caractère collectif des sépultures.
Nous ne retrouverons plus les délicats ouvrages de sculp-
ture, de gravure et de peinture qui prêtent tant d’intérêt à
l’étude de l’époque du Renne. Le génie néolithique se com-
plaît aux travaux utilitaires et pratiques.
Mais ce n’est pas seulement à la surface du sol que les
Néolithiques ont laissé d’étonnants vestiges de leur activité
industrielle.Sans soupçonner encore la variété des richesses
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mais en ménageant dans la roche des piliers de
soutènement. Le peu de hauteur des cavités
d’extraction obligeait celui-ci à se tenir dans une
position couchée ou à genoux.
De même que les puits qu’elles mettaient en
communication, les galeries ont été remblayées
(S’aaâXa nS. \
6c -iqoe- veRtcct-R' E_0 N_^ ■
de main d’homme avec des déblais provenant
probablement du creusement d’autres galeries.
Les remblais des puits, formés de débris de
craie souvent mélangés de limon et d’un peu de
sable, contenaient de nombreux éclats de silex,
résidus de la taille, des rognons de matière
première non utilisés, des ébauches abandonnées,
des outils ébréchés, quelques ossements d’ani-
maux, de menus fragments de poterie, du charbon
de bois, etc...
Les galeries avaient été remblayées uniquement
avec des débris de craie. En procédant à leur
déblayement, il n’a pas été trouvé moins d’un
millier de pics à main en silex aux pointes brisées
ou émoussées par l’usage (fig. 3 et 4). C’était
donc là l’outil dont se servait couramment le
mineur néolithique de Spiennes pour abattre la
craie et dégager les blocs de silex du calcaire
tenace.
Les remblais des galeries contenaient aussi de
très nombreux fragments de grès ayant fait office
de marteaux et complètement arrondis par un
long service.
Nombreux également étaient les blocs de craie
présentant des traces de coups portés au moyen
d’instruments en silex. Il en était de même du toit
et des parois des galeries où partout les sillons, les
stries et les éraflures produits par les pics et les ci-
seaux étaient encore aussi nets que s’ils avaient été
faits récemment.
Il est hautement intéressant de constater ainsi
que les environs de Spiennes étaient déjà, il y a
(Sa/I/VCA /yv"
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FIG. 2.
quelque quatre mille ans, une région de grande
industrie tout comme à présent. Une population
sédentaire, nombreuse, socialement organisée (1),
experte dans l’art des mines, allait y chercher, au
sein de la terre, la matière première de l’outillage
de pierre plus indispensable encore aux peuplades
néolithiques que ne l’est pour les populations mo-
dernes le charbon qu’on y extrait aujourd’hui.
*
* *
On ne saurait assez féliciter M. Louis Cavens
d’avoir entrepris de telles fouilles qui, nous en
(1) Seules, des communautés soumises à une forte disci-
pline ont pu édifier ces grandes constructions mégali-
thiques, ces palafittes et ces fortifications primitives des
bourgades terrestres. Le temps n’est plus où les hommes
vivant en petits groupes clairsemés n’associaient leurs
efforts que pour combattre de redoutables fauves. L’ère des
travaux publics est désormais ouverte. L’instinct social des
tribus du second âge de la pierre se révèle encore dans le
caractère collectif des sépultures.
Nous ne retrouverons plus les délicats ouvrages de sculp-
ture, de gravure et de peinture qui prêtent tant d’intérêt à
l’étude de l’époque du Renne. Le génie néolithique se com-
plaît aux travaux utilitaires et pratiques.
Mais ce n’est pas seulement à la surface du sol que les
Néolithiques ont laissé d’étonnants vestiges de leur activité
industrielle.Sans soupçonner encore la variété des richesses