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68

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

Entièrement ajourée et ciselée, ornée de
rinceaux entremêlés d’oiseaux, la coquille pro-
fonde de cette rapière émet un prolongement
triangulaire, se terminant en branche de garde
roulée en torsade, qui rejoint le pommeau aplati
en forme d’oignon et ciselé.

Voici maintenant une charmante série d’épées
légères du xvne et du xvme siècles. Epées de ville
et épées de cour,
ce sont des ar-
mes à l’usage des
bretteurs élé-
gants de l’épo-
que.

Le fini du
travail, la beauté
du décor, la ri-
chesse des ma-
tières employées
rachètent la
mièvrerie de for-
me de ces armes
qui n’ont plus
rien de la robus-
tesse des épées de
la belle époque.

Toutes ces
épées sont fabri-
quées sur le
même modèle :
lame variable,
ordinairement à
section triangu-
laire et à faces
évidées, parfois
du type coliche-
marde avec talon
plus ou moins
fortement élargi.

La monture se
compose d’une
petite coquille à
deux lobes, parfois d'une demi-coquille bordée
par une branche accessoire partant de l’arc de
jointure, d’un pas-d’âne, d’un court quillon et
d’une branche de garde rejoignant le pommeau.
Celui-ci est de forme sphérique dans les épées les
plus anciennes, celles de l’époque Louis XIV, et il
s’allonge en se rapprochant de l’époque Louis XVI,
où il affecte la forme d’une olive. Il en est de
même des fusées qui s’allongent à mesure qu’on
se rapproche de l’époque Louis XVI, tandis qu’au
contraire le pas-d’âne diminue d’ampleur, annon-
çant déjà sa disparition.

PLASTRON D UNE CUIRASS

Au point de vue de l’étude de ces tranforma-
tions, la collection Vermeersch renferme une série
de pièces fort intéressantes.

Toute la monture de cette épée (i) (hg. 8) de
la fin du xvne siècle, y compris la fusée, est entiè-
rement en fer repercé et ciselé de jolis rinceaux.

La lame, à la Kœnigsmark, est gravée et dorée
au cinquième de sa longueur, à partir du talon ;

l’une des faces
porte un cœur
enflammé et le
mot: «Vigilant»,
petit rebus de
lecture facile,
qui,avec d’autres
du même genre,
fut fort à la mode
à l’époque.

Cette petite
épée (2) (fig. 9),
à pommeau sphé-
rique et dont la
branche de gar-
de, dans sa partie
médiane, est
presque droite et
parallèle à la
fusée, se place à
l’époque Louis
XIV.

En fait de gar-
de, cette épée n’a
qu’une demi-
coquille bordée
par une branche
détachée de l’arc
de jointure. Mais
la monture en-
tière, y compris
lafusée, est en fer
noirci, gravé, in-
crusté et plaqué
plaques d’argent

fig. 5.

ALLEMANDE

FIN DU XVIe SIECLE

de filets, de petits clous et de
gravé.

La lame est à section losange, sauf le talon, à
section hexagonale et incrusté de filets de cuivre
jadis doré.

Mais voici (fig. 10) une fort jolie pièce (3), fin

(1) Inventaire n° 23oi. —■ Longueur totale
gueur de la lame : om777 ; poids : o k. 370.

(2) Inventaire n° 2293. — Longueur totale
longueur de la lame : om73o; poids : o k. 420.

(3) Inventaire n° 2299. — Longueur totale
longueur de la lame : om787 ; poids : o k. 420.

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