DU CINQUANTENAIRE
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morceaux de bois d’ébène alternant avec des mor-
ceaux de bois de noyer et séparés les uns des
autres par des plaquettes très fines, en ivoire
teinté en vert.
FIG. l5. — DAGUE VÉNITIENNE
(COMMENCEMENT DU XVIe siècle).
Le pommeau, en ébène, est donné par un disque
dont le plan est perpendiculaire à l’axe de la
lame.
Un bracelet en cuivre, repercé de quadrilobes
et festonné, borde la tranche du pommeau.
Au centre de ce dernier s’étale une plaquette
en cuivre portant, repoussés en creux, un palmier
accosté d’un côté de la lettre P en caractère
gothique, et de l’autre côté, d’une étoile. Cette
plaquette, qui pouvait servir de cachet, porte ainsi,
vraisemblablement, la marque du propriétaire de
l’arme, à moins toutefois que ce ne soit celle du
a faiseur » de la dague.
De plus cette plaquette et le bracelet bordant
le pommeau portent encore des traces de leur
dorure primitive.
Les rognons placés au bas de la fusée reposent
sur une petite garde, en cuivre doré, surbaissée
vers la lame.
Celle-ci, à quatre pans légèrement évidés, est
munie d’un long talon poinçonné, dont les arêtes,
vers la garde, sont émoussées.
La longueur totale de la lame est de om358, (i)
et, à omi8 environ de la base du talon, elle porte
sur chaque pan une gorge filant jusqu’à l’extré-
mité de la pointe, très effilée.
Ces dagues à rognons furent fort employées
dans nos pays et les Flamands, au xive siècle, les
affectionnaient particulièrement. L’Angleterre les
a connues également très tôt car de nombreuses
effigies funéraires (2) nous montrent, dès le
xme siècle, des chevaliers armés de cette dague.
Les Allemands, les Suisses et les Français,
mais plus rarement, les employèrent aussi.
Dans nos contrées, ces dagues étaient connues
sous le nom de coutiaulx à coullettes, ainsi que
le constatent notamment les archives communales
de la ville de Lille. En i3g5, en effet, un ban du
(1) Inventaire n° 2339. — Longueur totale de la dague :
om482 ; longueur du talon : omo55 ; poids : ok36o.
(2) cf. Stothard, Monumental Effigies of Great Britain.
FIG. 16. - DAGUE A ROGNONS
(fin DU XVe SIÈCLE OU COMMENCEMENT DU XVIe SIÈCLE).
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morceaux de bois d’ébène alternant avec des mor-
ceaux de bois de noyer et séparés les uns des
autres par des plaquettes très fines, en ivoire
teinté en vert.
FIG. l5. — DAGUE VÉNITIENNE
(COMMENCEMENT DU XVIe siècle).
Le pommeau, en ébène, est donné par un disque
dont le plan est perpendiculaire à l’axe de la
lame.
Un bracelet en cuivre, repercé de quadrilobes
et festonné, borde la tranche du pommeau.
Au centre de ce dernier s’étale une plaquette
en cuivre portant, repoussés en creux, un palmier
accosté d’un côté de la lettre P en caractère
gothique, et de l’autre côté, d’une étoile. Cette
plaquette, qui pouvait servir de cachet, porte ainsi,
vraisemblablement, la marque du propriétaire de
l’arme, à moins toutefois que ce ne soit celle du
a faiseur » de la dague.
De plus cette plaquette et le bracelet bordant
le pommeau portent encore des traces de leur
dorure primitive.
Les rognons placés au bas de la fusée reposent
sur une petite garde, en cuivre doré, surbaissée
vers la lame.
Celle-ci, à quatre pans légèrement évidés, est
munie d’un long talon poinçonné, dont les arêtes,
vers la garde, sont émoussées.
La longueur totale de la lame est de om358, (i)
et, à omi8 environ de la base du talon, elle porte
sur chaque pan une gorge filant jusqu’à l’extré-
mité de la pointe, très effilée.
Ces dagues à rognons furent fort employées
dans nos pays et les Flamands, au xive siècle, les
affectionnaient particulièrement. L’Angleterre les
a connues également très tôt car de nombreuses
effigies funéraires (2) nous montrent, dès le
xme siècle, des chevaliers armés de cette dague.
Les Allemands, les Suisses et les Français,
mais plus rarement, les employèrent aussi.
Dans nos contrées, ces dagues étaient connues
sous le nom de coutiaulx à coullettes, ainsi que
le constatent notamment les archives communales
de la ville de Lille. En i3g5, en effet, un ban du
(1) Inventaire n° 2339. — Longueur totale de la dague :
om482 ; longueur du talon : omo55 ; poids : ok36o.
(2) cf. Stothard, Monumental Effigies of Great Britain.
FIG. 16. - DAGUE A ROGNONS
(fin DU XVe SIÈCLE OU COMMENCEMENT DU XVIe SIÈCLE).