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La chronique des arts et de la curiosité — 1876

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Nr. 10 (4 mars)
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ET DE LA CURIOSITÉ

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due entre deux branches de pêcher, sous sa fe-
nêtre.

Les esquisses à l’encre de Chine, sur papier ou
soie blanche, jouissent d’une vogue extraordinaire
à Pékin ; elles ont en effet un charme extrême ; lé-
gères, vaporeuses, tracées largement et d’un seul
coup, elles laissent voir l’inspiration originale de
l’artiste et sortent de l’ornière commune. Ce
qu’elles représentent, c’est un orage qui fait
ployer les arbres et chasse les nuées, un fantôme
apparaissant confusément dans un tourbillon de
poussière, un clair de lun'e, un effet de neige. On
paye ces esquisses fort cher et c’est sans doute à
l’une d’elles qu’il faut rapporter la singulière lé-
gende, fameuse dans les annales de la peinture
chinoise, que l’on entend souvent conter :

Un peintre d’un talent hors ligne, dit cette lé-
gende, porta au mont-de-piété, dans un moment
de gêne, un éventail de soie sur lequel il avait
tracé un paysage nocturne : la pleine lune s’épa-
nouissant dans le ciel de l’éventail, quelques nua-
ges flottaient comme des voiles légers, un beau
lac réfléchissait la lune et un cormoran rêvait un
pied dans l’eau ; l’employé au mont-de-piété, plein
d’admiration, prêta une grosse somme et le pein-
tre s’en alla. Il revint quelque temps après pour
dégager son éventail, on le lui donna.

— Vous vous trompez, dit l’artiste, ce n’est pas
le mien. La pleine lune brillait sur celui que je
vous ai confié, ici je ne vois qu’un mince croissant.
— C’est la vérité, dit l’employé en regardant l’é-
ventail avec stupiéfaction ; mais il fut frappé d’une
inspiration soudaine. — Votre œuvre est aussi
parfaite que la nature elle-même, dit-il ; revenez
quand la pleine lune brillera au ciel, et l’astre de
votre paysage aura repris comme elle sa rondeur.

La peinture.sur porcelaine est une des branches
intéressantes de l’art chinois. Depuis près de mille
années, c’est dans la belle vallée de Fo-liang à
King-té-tckin, la ville où l’on conserve les précieux
secrets de la fabrication des porcelaines, que rési-
dent les artistes les plus habiles. Les anciens
étaient supérieurs aux modernes, qui cependant
ne sont pas à dédaigner. Actuellement, la décora-
tion d’un vase est presque toujours une œuvre col-
lective; les peintres chinois se partagent la beso-
gne et chacun d’eux a sa spécialité. L’un trace un
tilet au bord du vase, celui-ci dessine une fiera"
qu’un autre peint ; il y a les faiseurs de rivières et
les peintrjf de nuages ; tel ne fait que les visages,
tel autre que les mains ou les vêtements. De là
une perfection extrême des délails. On peint en-
core sur toutes sortes de matières : sur la laque,
sur des feuilles d’arbre, sur de la colle de poisson
séchée; on joint aux couleurs des étoffes, des per-
les, de l’or, des plumes d’oiseaux. Mais ces procé-
dés s’éloignent de plus en plus de l’art véritable,
qui n’a pas, il faut l’avouer, un grand avenir dans
l’empire du Milieu. Quelques peintres s’efforcent
de le faire progresser ; ils s’inclinent devant la
science européenne et travaillent sous des maîtres
étrangers; mais jusqu’à présent iis ne sont arrivés
qu’à perdre leur originalité native sans avoir en-
core su donner à leurs œuvres une réelle valeur
artistique.

{Journal officiel.) ' F. Guaulises.

BIBLIOGRAPHIE

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— 27 février : l’Exposition Pinwell, par

W. M. Rossetti. — L’Exposition de l’Acadé-
mie royale d’Écosse., par Frédéric Wedmore.

Journal de la Jeunesse, 169e 170e liv. : Texte
par Mme Colomb, Amédée Guillemin, Belin de
Launay, Henry Revoil, Emma d’Erwin, Deher-
rypon et Saint-Paul. Dessins d’Adrien Marie,
Riou, Moynet, Mesnel, Fesquot, Mathieu et
Taylor.

Le Tour du Monde, 791° livraison: Texte : La
conquête blanche (Californie), par M. William
Hepworth Dixon. 1875. Texte et dessins inédits..
 
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