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La chronique des arts et de la curiosité — 1876

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Nr. 10 (4 mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26615#0091
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LA CHRONIQUE DES ARTS

tues ji l’intérieur d’un enduit vernissé et
offrant aux regards les plus vives couleurs.

Ces chambres renfermaient les objets sui-
vants : une statuette de femme en bronze,
bien conservée, haute d’une palme ; deux
roues de quadrige; sur le quadrige, qui
n’existe plus, était probablement placée la
statuette ; un bracelet armilla, en or, d’un
travail très-fin ; un vase en argent, haut d’en-
viron 20 centimètres, d’un galbe simple et
élégant; deux fragments d’ivoire gravés, ayant
fait partie d’un coffret; deux fragments d’une
coupe faite de cet émail en verre colorié qui
se trouve souvent dans les tombes étrusques,
et servant d’ornement aux voûtes.

De Saint-Pétersbourg, on mande que les
travaux pour le Congrès international des
orientalistes, qui ne doit pourtant se tenir
qu’au mois de septembre prochain, sont en
pleine activité. Le Comité d’organisation a
déjà fait choix de ses membres correspondants.
Parmi ceux qui ont été nommés, nous trou-
vons le nom d’un orientaliste français, M. Ch.
Scliefer, à Paris. Le gouvernement russe a
fourni au Comité, de la manière la plus libé-
rale, les ressources dont il avait besoin. Les
rapports de la Russie avec l’Orient sont mul-
tiples ; en outre les collections orientales de la
Russie sont très-riches ; on peut donc s’attendre
à ce que le troisième Congrès international
des orientalistes réunis à Saint-Pétersbourg
sera d’un grand intérêt pour la science.

NÉCROLOGIE

Un de nos bons peintres d’histoire. M. Charles
de Larivière, vient de mourir dans un âge
fort avancé.

Elève de Paul Guérin, de Girodet et du
baron Gros, M. de Larivière avait obtenu suc-
cessivement le second prix de peinture en 1819,
une médaille en 1820 et le grand prix de Rome
en 1824.

Il a exécuté pour le musée militaire de
Versailles les Batailles d'Ascalon, de Mons-en-
Puelle, de Cocherel. de Castillan, la Prise de
Bologne (avec M. Naigeon), VAssaut de Brescia:
l’Entrevue de François Ier et de Clément VIT
(avec M. J. Dupré), le Siège de Malte, le Siège
de Dunkerque, la Bataille des Dîmes, VFntiée
des Français en Belgique, la Rentrée dans Paris
du prince-président en 1852, et les portraits de
Vauban, des maréchaux Mortier, Lobau, Mou-
ton, Gérard, de Trévise, Drouet, Bugeaud,
Rochambeau, etc.

M. de Larivière avait été décoré de la Légion
d’honneur en février 1836.

Une dépêche de Vienne annonce la mort du
sculpteur autrichien Frantz Melnitzky, qui
laisse plusieurs œuvres remarquables, entre
autres la statue de saint Jean dans le Johan-
nes-Kirche, à Vienne, les anges du pont Caro-
lina et le groupe Vindobona à la Kaiser-Brun-
n en.

- NOTES SUR LA CHINE

LA PEINTURE

( Suite et fin, )

Le plus souvent, ces jeunes peintres exécutent
une série d’aquarelles qui forment un bel album
relié en damas de soie, et racontent les phases de
la vie d’un mandarin, d'une courtisane, d’un ar-
tisan, d’un criminel. Nous en avons feuilleté plu-
sieurs qui nous ont fait assister à des scènes de
la vie officielle, privée ou champêtre. On y voyait
des jeunes filles invraisemblables récolter les dé-
licates feuilles du thé du bout de leurs doigts fins
comme des griffes d’oiseaux, des dignitaires pas-
ser avec leur cortège, des condamnés marcher au
supplice, des fumeurs d’opium descendre peu . à
peu de la fortune et du bonheur au dernier degré
de l’abrutissement et de la misère. Souvent aussi
ce sont des sujets mystiques qui se développent
sur les feuillets soyeux de l’album ; nous nous sou-
venons d’on ne sait quel voyage mystérieux vers
un génie supérieur, accompli par des philosophes,
dans l’illustration duquel l’artiste chinois s’était
laissé aller à toute la fantaisie, à toute l’indépen-
dance de son imagination. A la première page, les
sages, vêtus de soie et d’or, le visage épanoui et
hérissé de poils blancs, étaient assis dans un
char couleur de feu traîné par un buffle vert; de
jeunes serviteurs, qui tenaient à la main des feuil-
les de nénuphar, guidaient l’attelage à travers un
paysage orné de rochers roses et de saules argen-
tés, avec des gestes gracieux et maniérés. D’autres
personnages indiquent la route à suivre. A tapage
suivante, les philosophes, renonçant à leur retraite
terrestre, étaient montés sur des paons aux plu-
mes brillantes, les mains chargées de branches
fleuries. Ils prenaient une voie aérienne. Plus
loin, ils se reposent au milieu des nuages, dans un
palais de vapeur ; en attendant l’heure de repartir,
ils se donnent le plaisir de la musique, grattant
des pi-pas, frappant des tambours, soufflant dans
des flûtes, avec des mines béates et des yeux ra-
vis. Cependant, enfourchant des chameaux roses,
ornés au front d’une longue corne tortillée, des
renards blancs et des buffles aux formes absurdes,
les voyageurs se remettent en route, traversant
des-plaines d’azur bordées de montagnes nuageu-
ses et de lacs limpides, ils arrivaient bientôt au
milieu d’une grande forêt. Là, ils s’arrêtaient de
nouveau, les uns préparant le thé, tandis que les
autres, assis à l’ombre, jouaient aux échecs d’un
air profondément malicieux; enfin, accroupis sur
des hiboux, et sur des cigognes, ils atteignaient le
but de leur voyage et pouvaient contempler le
grand génie qui trône au-dessus des hommes,
assis, les jambes croisées entre les ailes d’une large
chauve-souris. Les philosophes, très-satisfaits, de-
meuraient en extase au milieu des' nuées.

Cet album a été composé par un artiste célèbre
sur les rives du fleuve Blanc, et il est impossible
de voir un coloris plus délicat, une plus exquise
finesse dans le trait; il semble que tandis qu’il
dessinait les mille plis du visage de ses philoso-
phes, le peintre s’appliquait à surpasser en ténuité
les plus minces fils d’une toile d’araignée suspen-
 
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