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La chronique des arts et de la curiosité — 1876

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Nr. 30 (9 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26615#0264
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n° 3o. — 1876.

BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.

9 Septembre

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

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L’Administration de la Gazette des Beaux-
Arts rappelle à MM. les abonnés qu’elle tient à
leur disposition des épreuves séparées, tirées sur
chine, des croquis et dessins d’artistes publiés
dans la Revue ainsi que des gravures principales.
Le prix de ces épreuves vaine de 50 cent, à 1 fr.

EUGÈNE FROMENTIN

Le peintre du Sahel algérien et du Sahara
n’est plus. Fromentin vient de mourir subite-
ment, à la Rochelle, enlevé par un anthrax
charbonneux à la lèvre.

Aucune perte ne pouvait nous être plus sen-
sible, aucune n’a été pour nous plus impré-
vue. La France perd en lui l’un de ses peintres
les plus délicats et les plus originaux ; elle
perd surtout en lui l’un de ses écrivains les
plus exquis, un maître dont le nom restera.
Le peintre, depuis le premier succès qu’il rem-
porta au Salon de 1847, avec son tableau des
Gorges de la Chiffa, en suivant la voie qu’il
s’était tracée , n’avait peut-être plus grand.’-
chose à nous apprendre, du moins le fond mer-
veilleux sur lequel il avait vécu près de trente
ans s’épuisait pour lui visiblement ; mais l’é-
crivain était intact, en pleine sève et en pleine
vigueur de talent; il n’avait certes pas dit son
dernier mot. Son livre des Maîtres d’autrefois,
qu’il venait à peine de terminer, le prouve
surabondamment.

La carrière de Fromentin aura été aussi bril-
lante que courte. Cependant, si nous devons
être inconsolables que la mort l’ait sitôt inter-
rompue, nous devons reconnaître qu’il ne lui
restait rien à envier à la fortune. Il était le
maître très-écouté et incontesté d’un des
groupes les plus remarquables de notre jeune
école, dont les succès le touchaient si profon-
dément, et s’il n’était point encore de fait de
l’Académie, du moins le grand nombre de voix

qu’il avait emportées au premier tour l’y fai-
saient entrer de droit. Personne, d’ailleurs,
ne le méritait plus justement. Il aurait eu ce
singulier honneur, étant peintre, et peintre
fort célèbre, de pénétrer dans l’Institut par la
porte littéraire.

C’était une âme à la fois fine et profonde,
d’une sensibilité merveilleuse, d’une pondéra-
tion admirable, malgré sa vivacité apparente,
une intelligence artistique de premier ordre
et toute française’ par la délicatesse du goût
et l’acuité du sens critique, qui, chez Fro-
mentin, s’était développé d’une façon excep-
tionnelle. Cette mort si brusque nous semble
avoir fait un vide qu’on ne saurait combler ;
elle laissera à ceux qui ont connu l’homme,
si bon, si spirituel et si charmant, à tous ceux
qui ont savouré sa parole ailée et butinante
comme l’abeille, un profond et ineffaçable
souvenir.

Fromentin n’était âgé que de cinquante-six
ans; il était né au mois de décembre 1820.
La Gazette étudiera, comme il convient, cette
fine et rare figure d’écrivain et de peintre.
Aujourd’hui, nous voulions seulement adresser
à cette tombe encore fraîche un tribut person-
nel de tristes et douloureux regrets.

Louis Gonse.

CONCOURS ET EXPOSITIONS

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878.

Les différents services de l’Exposition uni-
verselle sont définitivement constitués. Le
Journal officiel enregistrera prochainement les
décrets de nomination. Il ne reste qu’à pour-
voir aux situations secondaires et à compléter
les bureaux dont le personnel est déjà en
fonction. On a fait appel, pour le composer
 
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