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La chronique des arts et de la curiosité — 1884

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Nr. 23 (14 Juin)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18473#0191
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N° 23 — 1884.

BUREAUX, 8, RUE FAVART.

14 juin.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et do la Curiosité.

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NOS COLLECTIONS NATIONALES

(Suite)

L'adhésion que nous avons rencontrée au-
près de nos lecteurs, le soutien unanime que
nous ont apporté nos confrères de la presse
nous obligent à revenir en quelques mots sur
la question des peintures modernes de l'école
française. Dans notre pays, ami de la sainte
routine, il faut frapper souvent et fort pour
être entendu.

La situation est plus que grave, elle est me-
naçante. On n'a que trop attendu déjà. Puis-
qu'il semble que l'Administration du Louvre
ait besoin d'un prétexte pour se mettre en
mouvement, elle va en avoir un excellent dans
le déménagement et le remaniement des gale-
ries du Luxembourg (ces pauvres galeries que
l'on va mettre dans une orangerie en atten-
dant sans doute qu'on les relègue dans une
cave) (1). La conservation de la peinture au
Louvre encourra la plus regrettable des res-
ponsabilités si elle n'avise d'urgence à sauver
ce qui nous reste de nos chefs-d'œuvre.

Nos Delacroix, nos Ingres, nos Rousseau,
nos Daubigny, nos Corotsont en péril imminent.
Notre devoir est de sonner l'alarme, celui de
l'Administration est de sortir au plus tôt de sa
torpeur. Il faut faire un choix dans les pein-
tures qui se détruisent au second étage, dans
celles du Luxembourg qui doivent entrer au
Louvre (comme les Corot, les Courbet et
l'unique Millet que nous possédions) et les
installer définitivement dans des conditions
préservatrices, au premier étage du Musée.
Peu nous importent les voies et moyens. Nous
avons proposé la dernière travée de la grande

(l) G'«st avec ua véritable sentiment de tristesse pa-
triotique que nous comparons Pétat de notre Musée de
peinture moderne avec celui de la Gilerie nation aie de
Berlin, qui est un modèle d'installation.

galerie. On parle de la salle des Etats. Ceci
est indifférent, pourvu qu'on agisse sans délai
et que les peintures soient exposées dans des
conditions favorables à l'hygiène la plus élé-
mentaire des tableaux, qu'elles soient intelli-
gemment groupées et non de façon à les faire
hurler ensemble, qu'elles soient enfin bien
éclairées, honnêtement présentées. Nous ne
voyons en vérité aucune raison pour que dans
un musée français nos grands maîtres français
soient moins bien traités que les Italiens ou les
Flamands. On s'occupe d'élever un monument
à la mémoire d'Eugène Delacroix. Ce n'est que
justice. Mais il faudrait d'abord que les œu-
vres immortelles que nous a laissées son pin-
ceau fussent entourées de plus de respect et
de plus d'égards. Si tel n'est pas l'avis de M. le
conservateur de la peinture au Louvre, nous
ne comprenons plus l'utilité de ce fonction-
naire à la tête du département dont il a la
charge. Et qu'on ne nous objecte pas la dé-
pense ; ce que nous réclamons demande seule-
ment un peu d'activité et d'ingéniosité.

Ceci dit et redit, revenons à nos moutons,
qui seront pour aujourd'hui les salles consa-
crées aux monuments antiques.

Il y a d'abord la question des catalogues,
question qui n'avance guère et dont tout le
monde appelle à grands cris la solution. Les
catalogues du Louvre sont à reprendre de fond
en comble ; beaucoup d'entre eux ne sont plus
à la hauteur des progrés de la critique. Ceux
de la peinture notamment sont remplis de la-
cunes et d'erreurs, mal imprimés, avec de
vieux caractères et sur de mauvais papier.

Quand on les compare à ceux des musées
de Berlin, de Vienne, de Londres, d'Anvers,
de Bruxelles, de Dulwich, de Lille, on est
frappé du retard où nous sommes restés. Ce
n'est vraiment pas la peine d'avoir le premier
musée du monde. Le plus petit catalogue qui
se respecte donne, aujourd'hui, le relevé
exact, avec la reproduction en fac-similés, de
tous les monogrammes, dates, marques et si-
gnatures qui se trouvent sur les tableaux.
 
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