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La chronique des arts et de la curiosité — 1885

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Nr. 6 (7 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18474#0053
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ET DE LA

CURIOSITE

sans aucun accessoire, très simplement vêtue
d'une robe noire de'collete'e, les bras nus croi-
sés, une main tenant un éventail ; le tout d'une
souveraine distinction, sans recherche de sé-
ductions banales, d'un dessin hardi sans témé-
rite', l'art sans l'artifice. A côte'un petit garçon,
en buste, aux boucles de cheveux longues et
souples, en robe de velours bleu foncé, avec
un large col de guipure, enfant d'une beauté
vraiment exceptionnelle, au regard profond
et mélancolique ; assurément une des meil-
leures petites choses du grand maître. Deux
portraits aussi de M. Carolus-Duran ; Mmo la
comtesse de X..., de profil, sur un fond bleu,
sa belle chevelure blonde ruisselant sur ses
épaules nues; bonne étude qui cependant ne
traduit pas l'incomparable beauté du modèle
avec toute sa finesse et tout son éclat; puis le
fils du peintre, en pied, vêtu de noir, dans une
note discrète assez rare chez l'habile peintre.
D'autres portraits — il y en a trop peut-être
— de MlYI. Cabanel, Jalabert, Wenker, Cor-
mon, Gervex, etc.; enfin une jeune femme as-
sise de M. Sargent, placée trop haut et mal en
vue, qui, en dépit de quelque étrangeté, est
un des rares morceaux qui éveillent l'attention.
M. Meissonier a envoyé, un peu après l'ou-
verture de l'exposition, des Joueurs de boules
qui ne sont point indignes de leurs anciens, et
un minuscule cavalier qu'on aperçoit à peine
dans un clair paysage d'automne. Dans la
sculpture on remarque un buste très décoratif
de Mme la comtesse de Paris, par M. Fran-
ceschi, et, du docteur Worms, le médecin
renommé, une expressive tête d'homme et
une étude de vieille femme qui ne sentent
point le simple amateur.

A la rue Volney. M. Delaunay se place en
première ligne avec le portrait de Mme
Toulmonche, assise en plein air, vêtue d'une
robe claire légère de baptiste dans une attitude
charmante et aisée, peinte avec fermeté et
sans la moindre fadeur ; un excellent mor-
ceau d'un de nos princes du portrait.

La Blonde, de M. Besnard, buste d'une
jeune Anglaise, modelé avec une extrême dé-
licatesse, a la saveur d'un fragment de fres-
que du xve siècle. Puis les portraits de M.
Louis Enault, par M. Bonnat; de M. Feyen-
Perrin, par M. Henner; une ébauche de tête
d'enfant par M. Carolus Duran ; un joli
paysage de M. Cazin et d'autres œuvrages des
exposants habituels, non moins honorables,
mais qui ne nous apprennent rien de nouveau
sur leur compte.

On en peul dire autant des aquarellistes de
la rue de Sèze, qui exposent tous, ou presque
tous, d'excellents échantillons de leur talent
bien connu. Ainsi : la Destruction du tel 'gra-
phe, de M. de Neuville, une de ses maîtresses
pages, les jolis cosaques de M. Détaille, les
fleurs et fruits de Mme Madeleine Lemaire,
exécutés avec une prodigieuse habileté, et
ses gouaches sur ivoire aussi fines et délicates
que les meilleurs Van Spandonck; les deux
envois de M. Heilbuih, très remarquables et
très remarqués ; les marines et paysages de
Mme Nathaniel de Rothschild, qui a conquis
une des premières places parmi les maîtres
de l'aquarelle ; les fringantes scènes de sport

de M. John Levis - Brown et tant d'autres
pages agréables de MM. Adan, Leblant, Eu-
gêne Lami, toujours jeune et sur la brèche,
Albert Maignan, G. Dubufe, J.-P. Laurens et
M. Leloir avec ses gracieuses illustrations de
Manon Lescaut. N.

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NOUVELLES

Nous constatons avec regret et sans com-
mentaires que la salle Davillier, au Louvre,
continue à rester fermée au public.

Sur un décret rendu en Conseil d'Etat,
le ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts est autorisé à accepter, au nom de
l'Etat, le legs fait au musée de Versailles par
le général de Schramm et consistant :

1° En un tableau représentant le portrait
du baron Jean-Antoine de Schramm;

2° En un tableau représentant le portrait du
général comte de Schramm, peint par Lacre-
telle ;

3° En un buste en marbre du même officier
général, par Bartholdi.

L'exposi ion Makart, projetée depuis
la mort du peintre, vient d'être ouverte à
l'Hôtel de la Société des Artistes, à Vienne. On
y a réuni tous les tableaux du maître qu'on a
pu obtenir des particuliers ou des musées.

M. J. Roques, directeur du (Courrier
français, nous prie d'annoncer qu'il prépare
un numéro extraordinaire,spécral, qui sera tiré
à 100.000 exemplaires; ce numéro paraîtra
dans le courant de février et le produit de la
vente sera entièrement versé entre les mains
du comité de Y Œuvre de la Presse en faveur
des pauvres de Paris. Pour l'illustration de
ce numéro, le Courrier français illustré, lUy
rue Séguier, offre une prime de mille francs
divisée en deux parts : 1° 500 fr. à l'auteur du
meilleur manuscrit, conte ou nouvelle ; â° 500
fr. pour le meilleur dessin. Sujet des manus-
crits et dessins : la Charité.

L'ARCHÉOLOGIE AU THEATRE

THÉODORE

Réponse à M. Victorien Saruou

Ingres, qui était peintre, souffrait difficilement
que l'on contestât son talent sur le violon : M. V.
Sardou, qui est auteur dramatique, regimbe parce
qu'on doute de la précision de ses connaissances
archéologiques. C'est dans l'ordre de la nature
irritable des créateurs, peintres ou poètes.

J'avais discuté les restitutions de la Byzance
des commencements du vie siècle, faites par les dé-
corateurs de Théodora, et j'avais regretté que M.V.
Sardou n'eût pas été plus exactement servi par
eux. Mais voici qu'il réclame la responsabilité de
tout et « preud la défense de ces décorations exé-
cutées sous ses yeux, sur ses indications, d'après
ses croquis, par les grands artistes qui ont bien
voulu lui prêter le concours de leur talent», ainsi
qu'il le dit dans une lettre aussi acerbe envers moi
que mon article avait été élogieux pour lui. Notez
 
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