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La chronique des arts et de la curiosité — 1885

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Nr. 32 (17 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18474#0261
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ET DE LA CURIOSITE

Il n'est fait aucune mention des œuvres du
compositeur. Suivant sa volonté expresse, un
rosier grimpant a été planté sur la tombe.

Les ornements ont été modelés, d'après les
dessins de M. Ch. Garnier, par M. Corboz,
sculpteur qui a jadis exécuté de nombreux
travaux à l'Opéra.

La fonte de bronze a été faite d'une façon
des plus remarquables par MM. Christophe
et Cie.

On offre, paraît-il, en ce moment, à la
érection générale des musées en Allemagne,
pour 000.UUO marks (750.000 fr.), une œuvre
d'art ancienne, d'un intérêt archéologique
très grand ; c'est un tableau provenant de la
villa de l'empereur Adrien et représentant
Cléopâtre, tableau qu'on croit être fait du
lemps de l'empereur Auguste. Ce tableau,
peint sur pierre, a été offert aussi à Napo-
léon III, mais l'explosion de la guerre franco-
allemande a empêché cette acquisition.

On sait qu'une des plus rares curiosi-
tés de Constantinople est la colonne de bronze
en forme de serpent qui servait de socle au
■don votif que les Hellènes offrirent, après la
bataille de Platée, ait temple de Delphes.
Au xvie siècle, Busbecq, ambassadeur de
France auprès de Soliman, y découvrit une
inscription en vers, donnant les noms des vil-
les et des îles qui avaient pris part à la glo-
rieuse lutte contre les Perses. Dans ces der-
niers temps, quelques archéologues avaient
con'esié l'existence de cette inscription, dont
l'effet du temps et la poussière avaient en effet
fait disparaî re la trace.

Mais elle vient d'être découverte de nouveau
et l'on a en même temps constaté quelques
erreurs de lectute de la partde Busbecq. Nous
avons donc bien là un des plus vénérables
monuments de l'antiquité classique.

Une découverte archéologique des plus
importantes vient d'être faite à Rome, dans le
Tibre. Ces jours-ci, en travaillant à l'un des
nouveaux ponts de Rome, au moment où ils
posaient les fondations d'un des piliers, celui
du milieu, des ouvriers heurtèrent, à deux
mètres environ de profondeur, un corps dur
et métallique. Quelques instants après ils re-
tiraient du fleuve et apportaient sur la rive
une ^magnifique statue de bronze. Haute de
lm,65, cette statue représente un homme, un
Bacchus, semble-t-il, qui se dispose à frapper.
La commission archéologique s'est immédia-
tement réunie autour du noyé de bronze. On
ne connaît pas encore l'avis des savants; mais
tous ceux qui ont vu la statue sont d'accord
sur sa valeur artistique.

---o^OOo»-

La Conservation des Monuments

A Monsieur le Directeur de la Chronique.

Permettez-moi de vous parler de l'un de nos
monuments parisiens les plus remarquables, de
la Monnaie. Sa longue façade, en retour sur la

rue Guéuégaud, vient de subir un grattage à vif
qui a compromis pour toujours la belle œuvre de
l'architecte Antoine. — Oui, sous prétexte sans
doute de nettoyage, puis de quelques pierres
écornées, de quelques corniches effritées, on a eu
le courage de retailler, de recouper en plein sur
tout l'édifice et de lui enlever, sans espoir de re-
constitution possible, sa surface de calcin protec-
teur si harmonieusement pratiqué par le temps.
Je n'exagère pas, j'ai vu de près les ouvriers à
l'oeuvre, j'ai constaté la masse de pierre enlevée,
attestée encore aujourd'hui par trois témoins,
c'est-à-dire par trois petites saillies de pierre lais-
sées avec intention par les ravaleurs, à droite de
la grande entrée latérale, sur le socle du premier
étage. Ces témoins, destinés à contrôler le travail
des ouvriers, en disent long sur ce qui a été fait;
c'est-à-dire non seulement toutes les surfaces lis-
ses ruines à nu, mais encore toutes les moulu-
res, tous les profils transfigurés dans leurs pro-
portions relatives. — Mais ce n'est pas tout.
Ces travaux désastreux me furent signalés par
un statuaire éminent, par un de nos maîtres les
plus autorisés. Dans un mouvement d'indignation
il voulut de suite me conduire sur place et me
faire voir avec quel aplomb étaient maltraitées
les quatre statues de pierre qui décorent le pavil-
lon central formant entrée sur la rue Guéuégaud.
Nous vîmes, en effet, quatre praticiens grattant
et retaillant, avec une trop évidente confiance en
leur savoir, les si gracieuses figures de Dupré et
de Caffieri qui représentent la Terre, l'Air, l'Eau
et le Vent. Sous leur ciseau, les figures se dé-
pouillaient rapidement de leur teinte grise et, en
même temps, de toutes leurs délicatesses de forme
et de modelé, pour apparaître toutes blanches, à
la plus grande satisfaction sans doute des pas-
sants.

Tels sont les effets du décret du 26 mars 1852,
qui impose le grattage ou le badigeonnage décen-
nal des constructions dans Paris. Tous les artis-
tes, tous les gens de goût soucieux de la con-
servation de nos édifices anciens et modernes
ont protesté contre les termes excessifs du décret.
La Société centrale des Architectes a pris énergi-
quement la défense de notre architecture contem-
poraine, ruinée avant l'âge par les grattages
successifs ou par les lavages, aussi pernicieux,
qui désagrègent la pierre, pénètrent les joints,
émoussent les arêtes et les sculptures; et fadnii-
nistrationmunicipale, sensible enfin à de si justes
réclamations, veut bien aujourd'hui interpréter les
termes du décret dans le sens d'un simple net-
toyage ou époussetage, la seule chose utile au
point de vue hygiénique — si toutefois il importe
à l'hygiène, ce qui n'est pas jugé de même par
tous les spécialistes. Et voici qu'au moaient où
nous pouvions espérer que cet impôt du grattage
était définitivement aboli, alors surtout que les
monuments publics semblaient devoir échapper à
cette loi commune, voici que l'un de nos édifices
les plus précieux du dernier siècle se trouve ainsi
mutilé !

Je sais ce qu'on répondra : On a mis à l'œu-
vre des tailleurs de pierre soigneux, on a employé
des praticiens habiles; la pierre était rongée, il y
avait des trous et des écornures, etc.; eh bien, il
fallait rapporter des morceaux, remplacer la pierre
absente, et c'est tout. — Maintenant le mal est fait,
sans remède ; et je ne parle pas encore de la façade
 
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